Tosca fut jouée sous forme d’opéra à partir de 1900. Elle inaugure l’Opéra de Montréal (ODM) en 1980. Le directeur de l’ODM, Pierre Dufour, souligne la coïncidence des nombres. «Le 30 janvier correspond à la date de l’enregistrement de la première production. C’est ce qu’on appelle être au bon endroit au bon moment.» Une nouvelle mise en scène et de nouveaux chanteurs présentent aussi Tosca les 3, 6, 8, 11 et 13 février. M. Dufour précise : «Il y a une évolution dans le jeu et la mise en scène, mais les thèmes ne vieillissent pas.»

La clientèle rajeunit : il y a 30 % d’abonnés entre 18 et 30 ans. «Tosca est l’œuvre où il y a le plus d’airs connus», soutient Pierre Dufour avec fierté. Deux mille jeunes entre 12 et 17 ans ont eu l’occasion d’assister à la générale et de se mettre au parfum avec des airs d’opéra qui restent en tête une fois la représentation terminée. Le souci pédagogique de transmettre cet art aux plus jeunes est très présent dans les paroles de M. Dufour. Le DVD Initiation à l’opéra invite les étudiants dans les écoles à apprendre à chanter avec des séances vidéo.

On peut sentir l’engouement du directeur de l’ODM pour la scénographie du spectacle Tosca. «C’est le directeur de production qui parle, mais il faut souligner les décors conçus par Jean-Pierre Ponnelle. Le jeu entre la 2D et la 3D est fascinant. Les perspectives sont étonnantes.» Directeur général et de production, Pierre Dufour assiste de près à l’installation des décors et éclairages.

«Je suis là tous les soirs. J’aime superviser les évolutions du montage», fait savoir celui qui participe à l’essor de l’ODM tant dans le domaine technique qu’administratif.

Un des grands apports de Pierre Dufour pour le 30e anniversaire est certainement l’impressionnante remontée financière de l’institution. L’inclusion du public dans les différentes activités y collabore aussi. À prendre en exemple : le concours Apéro à l’opéra a attiré plus de 168 chanteurs non professionnels. La gagnante du concours, Annie Sanschagrin, interprètera deux airs de Tosca le 13 février à 14 h. Six chanteurs en présélection ont participé à un atelier lyrique pendant six semaines. Un documentaire est diffusé à cet effet sur la chaîne Arte depuis le 26 janvier.

Dufour planifie et ne semble pas manquer d’énergie. «Quand l’évènement est créé et que les gens se déplacent, les moments d’exception se créent», déclare-t-il au sujet du concours. Un autre concours permettra à des gens du public de prêter leur trait à l’affiche publicitaire annonçant les spectacles de la saison prochaine.

Que retenir de l’histoire de l’ODM? Pierre Dufour prend un temps pour réfléchir, conscient que l’histoire est grande même si 30 ans c’est jeune pour un opéra. «J’embrasse la mission et les grands objectifs de l’Opéra de Montréal. Je continue d’approcher et de démocratiser l’opéra. C’est une façon de transférer la passion qui m’anime et de ramener la vocation initiale de l’opéra de toucher le grand public», lance-t-il. L’implication est palpable au timbre de voix enjoué du directeur. Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil au site Internet nouvellement transformé et riche en activités.

Si vous aviez des réticences à venir à l’opéra, c’est le moment ou jamais de vous familiariser!  

L’Opéra de Montréal en chiffres : 907 représentations de 90 opéras différents et 54 productions propres depuis 30 ans, 14 employés permanents, 6600 abonnés.

Pour des renseignements sur toutes les activités, consultez le site revampé de ODM (et devenez fan sur Facebook) : opera