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La Tosca pour le 30e de l’ODM

Écrit par Mélanie Thibault, La Grande Époque Montréal
05.02.2010
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  • : Floria Tosca (Nicola Beller Carbone, droite) retrouvant son amoureux, Cavaradossi (David Pomeroy, gauche) (攝影: / 大紀元)

Tous l’attendaient depuis l’ouverture de la saison. Elle inaugure de manière grandiose le 30e anniversaire de l’Opéra de Montréal (ODM). Une équipe composée des plus grands interprètes l’honore. Tosca apparaît sur scène durant 2 h 30 et nous jette dans le vide avec la grandeur des plus prestigieux opéras qui ont traversé l’histoire.  

Les voix de Floria Tosca (Nicola Beller Carbone, soprano), de Cavaradossi (David Pomeroy, ténor) et de Scarpia (Greer Grimsley, baryton) portent l’opéra à des sommets de l’art lyrique. La représentation considère l’interprétation théâtrale autant que les voix. Tosca était au départ une pièce de théâtre écrite par Victorien Sardou en 1889. La première Floria Tosca fut d’ailleurs incarnée par la très célèbre Sarah Bernhardt.

C’est sur un fond de tragédie historique que Tosca fut écrite. Le machiavélique Scarpia aurait d’ailleurs existé dans les années 1800. Le règne napoléonien sur l’Italie ne dure que quelques mois. La pièce rappelle le moment de la bataille de Marengo sous le règne de Ferdinand IV qui eut lieu au nord de l’Italie. L’Italie et l’Autriche s’étaient alliées contre la France. Ce qui s’annonçait comme une victoire était une défaite de l’Autriche contre la France. Mais Tosca est d’abord et avant tout une grande histoire d’amour entre une chanteuse et un peintre. La jalousie de Tosca est jouée par Carbone avec humour. La complicité entre elle et Pomeroy capte l’attention à chaque scène.

Le rythme et l’élégance de la soprano sont parfois brimés par les costumes. Autrement, Beller Carbone maîtrise chaque mouvement et incarne chaque déplacement. La mise en scène de Michael Cavanagh a l’avantage de permettre au corps des chanteurs de se mouvoir avec prouesse sans que leurs voix s’altèrent. Les trajectoires semblent avoir été déterminées en suivant les propositions naturelles des interprètes.

Les décors époustouflants de Jean-Pierre Ponnelle, en plus de produire des perspectives audacieuses, prennent du volume grâce aux éclairages. Les zones d’ombre et de lumière agissent sur les déplacements des personnages et apportent une dimension dramatique aux échanges.

La grande qualité de l’opéra de Puccini repose aussi sur cette mélodie continue qui occupe la pièce. À vrai dire, le public applaudissait chaleureusement et il était difficile de repérer la fluidité avec laquelle l’orchestre accompagne l’intrigue. C’est un bel hommage pour les chanteurs. Le chef d’orchestre Paul Nadler exerce une écoute attentive, en fusion avec chaque passage de l’opéra. C’est cette collaboration étroite d’une équipe à la fine pointe de cet art qui a su donner à Tosca toute sa beauté. Il est aussi inévitable, dès la fin du dernier acte, d’éprouver l’envie de les entendre chanter encore!

Tosca de Giacomo Puccini présenté à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts les 3, 6, 8 et 11 février à 20 h ainsi que le 13 février à 14 h.

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