Le G7 d'Iqaluit, entre réforme bancaire et secours à Haïti

Écrit par Aurélien Girard - La Grande Époque
05.02.2010
  • Le G7 tiendra une rencontre à Iqaluit, au Nunavut, les 5 et 6 février 2010. André Forget/AFP/Getty Images(Stringer: ANDRE FORGET / 2007 AFP)

Le choix de la ville du Grand Nord canadien dans laquelle se tient la réunion du G7 n'est pas anodin. «Retraite» hors du monde qui doit permettre des discussions plus ouvertes sur la réforme du système financier international.

 

Quelques semaines après le séisme meurtrier en Haïti, les grands argentiers du G7 devraient s'engager financièrement à la reconstruction de Port-au-Prince. Le Canada a invité, dès le 27 janvier, les créanciers d'Haïti à annuler la totalité de la dette extérieure du pays. Le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, propose en particulier à Taiwan et au Venezuela de faire comme le Canada et de n'offrir à Haïti que des subventions à l'avenir.

Mais à Iqaluit surtout, le Canada – qui craint que les signes de reprise économique mettent fin à toutes les discussions sur une réforme du système financier jusque là jugée indispensable – veut tenter de profiter de l'isolement d'Iqaluit pour construire un consensus entre pays du G7.

 

Le pays souhaite donc en faire un point central des discussions de la rencontre du G7 à laquelle participeront les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales.

 

Mesure forte, le président américain Barack Obama a déjà proposé de limiter la taille des banques et de couper leurs liens avec les hedge funds et les fonds de capital-investissement, une initiative à laquelle Londres se montre sceptique. Les propositions plus consensuelles, comme la taxation spécifique des institutions financières (proposée par les Royaume-Uni) et des transactions ainsi que les bonus des courtiers font, elles, peu de progrès concret. Le séjour «hors du monde» des membres du G7, les 5 et 6 février, permettra-t-il de dégager de nouvelles pistes?