Désolé, Oncle Sam, je refuse d'être ionisé

Écrit par Docteur Gifford-Jones
05.02.2010
  • scanner aeroport(攝影: / 大紀元)

« Refusez l’idée même de l’accepter » ai-je dit récemment à un ami qui voyage souvent aux Etats-Unis. Je me référais à l'annonce récente faite aux Canadiens qui souhaitent voyager chez notre amical voisin : ils seront soumis au scanner corporel. C'est la dernière tentative pour assurer la sécurité aérienne, mais comment ce procédé sécurisant mais ionisant agit-il sur les passagers ?

Il y a trente ans, j'ai rapporté une découverte choquante. Quelques appareils à rayon X exposaient des patients à plus de soixante fois la dose de radiation nécessaire lors de certaines procédures. L'équipement radiologique était souvent vieux, rarement étudié pour l'irradiation prévue et quelques techniciens étaient incompétents. Cela a eu pour résultat une surveillance accrue de la par des services d'hygiène gouvernementale.

Maintenant Transport Canada annonce que plus de quarante scanners seront installés dans des aéroports canadiens. Heureusement, tous ces scanners utiliseront la technologie des ondes millimétriques. Cela signifie que les voyageurs seront exposés aux ondes des fréquences radio qui produisent une image tridimensionnelle du corps pour détecter des armes cachées ou des explosifs.

Les ondes radio ne sont pas identiques aux rayonnements ionisants des rayons X employés aux Etats-Unis.

Les radiographies qui utilisent la radiation ionisante peuvent déclencher une énergie suffisante pour déplacer les électrons d'un atome. Les experts disent que cela peut potentiellement causer des mutations dans les cellules les rendant malignes. Mais personne ne peut être sûr du nombre d'expositions nécessaire pour causer ce changement.

Les autorités américaines n'ont pas donné le taux de radiation émis par leurs scanners.

Je suis sûr que lorsqu’ils donneront une information aux passagers, les autorités américaines réduiront la valeur du risque de ces radiations ionisantes. Je me rappelle de cette formidable réaction il y a 30 ans mais j'ai des doutes que le même scénario se reproduise aujourd'hui.

Pendant ma première recherche sur les effets des rayons X, j'ai demandé à plusieurs reprises à des radiologistes et à des techniciens combien les patients recevaient de radiation lors de diagnostics communs. Ils n'ont généralement pas su me répondre. J’étais abasourdi d’entendre que les rayons X des radios dentaires provoquaient le même taux de radiation qu’un voyage aux Caraïbes ou la même somme de radiations cosmiques reçues pendant un vol international. Je n'ai pas été impressionné par ces réponses approximatives. 

Un jour, un ingénieur nucléaire a demandé à un technicien combien de radiation il recevrait en se faisant radiographier les dents. On lui a répondu qu'il recevait le même taux que s’il faisait un vol de deux heures. Plus tard, l'ingénieur a calculé qu’il aurait dû faire 1.120 heures de vol pour égaler la quantité de radiation qu'il avait reçue avec ces radios !

Quelques jours plus tard, son radiologiste a appelé et a dit que l'exposition était 2.8 roentgens. L'ingénieur lui a expliqué que dans la centrale nucléaire où il travaillait, le taux limite d’exposition par année était de seulement 0.1 roentgens. Donc, il aurait besoin de travailler 28 ans à la centrale nucléaire pour recevoir l’équivalent de la dose qu’il avait reçue à l'hôpital !

Mon ami voyageur doit prendre conscience que, tout comme l’éléphant, les radiations ionisantes n'oublient jamais. Chaque roentgen qu'un individu reçoit par des rayons X de radios dentaires, radiographies de la poitrine et par les scanners de l'aéroport contribuent à la quantité globale.

J'ai discuté de ce point avec plusieurs experts en matière de radiations et il n'y a aucun accord général sur la question, ce qui n'est pas étonnant. Certains indiquent que le taux est bas et ne sera pas un risque sanitaire. D'autres experts concernés affirment qu'il n'y a jamais eu d’étude faite sur les effets additifs des rayonnements ionisants à bas taux. C’est un peu comme jouer à la roulette russe, en particulier si vous êtes un voyageur coutumier.

Je m'amuse de voir que pour quelques voyageurs, leur principale préoccupation est leur intimité, en effet les scanners « montrent tout ». Mais ma prédiction est que si un employé d'aéroport est émoustillé à l’idée de regarder les parties intimes des passagers, cet intérêt s'évaporera dès la première heure. Il conclura rapidement que 99,9 % de la population est mieux habillée que nue !

Mon conseil pour tous les voyageurs est de dire à Oncle Sam qu'ils préfèrent être fouillés puisque les autorités revendiquent que ce choix sera possible. En outre, comme le déclarait un de mes patients âgé de 70 ans : « à mon âge, celui qui veut me tripoter peut être mon invité ! »

Docteur Gifford-Jones

Le docteur Gifford-Jones est un journaliste médical. Il dispose d’un cabinet médical privé à Toronto. Son site Web est Mydoctor.ca/gifford-jones.

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