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Les élections parlementaires afghanes reportées à septembre

Écrit par Peter Sedik, Lilly Wang et Aurélien Girard La Grande Époque
06.02.2010
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  • Les membres du parlement afghan lors de la session de vote des candidats aux portefeuilles ministériels. Massoud Hossaini/AFP/Getty des Images(攝影: / 大紀元)

 

La commission électorale afghane retardera les élections parlementaires qui doivent se tenir cette année. Radio Free Afghanistan a annoncé que le peuple afghan se rendrait aux urnes le 18 septembre au lieu du 22 mai comme le stipule la constitution.

 

La raison officielle est le manque de ressources financières pour garantir la sécurité du scrutin et dépasser les obstacles logistiques. L'ajournement permettra aussi d'avoir plus de temps pour mettre en œuvre les réformes électorales préparées afin d'empêcher une reproduction de la fraude d'envergure qui avait eu lieu lors de la réélection du président Hamid Karzaï en 2009.

 

L'ONU a déjà provisionné plusieurs dizaines de millions de dollars pour les élections afghanes mais, selon Reuters, les diplomates veulent débloquer cette somme uniquement lorsque certaines réformes auront été mises en œuvre dans le pays. Les autorités électorales afghanes estiment de leur côté avoir besoin d'environ 50 millions de dollars en dons internationaux. Le coût total des élections parlementaires avoisinerait les 120 millions de dollars.

 

L'expérience de 2009

 

Le dernier vote d'importance en Afghanistan concernait l'élection présidentielle du mois d'août 2009.

Dans la mesure où aucun candidat n’aurait obtenu plus de 50 % des voix, un second tour devait avoir lieu, mais son organisation a été annulée plus tard.

 

Au mois d'octobre, compte tenu des fraudes, la commission de l'ONU a annulé environ le tiers des voix qui allaient en faveur du président en exercice Hamid Karzaï. Son principal adversaire, Abdullah Abdullah, s'est retiré de la course car, selon lui, le gouvernement était incapable de garantir un processus d'élection juste et transparent. La nomination de Karzaï comme président qui s'en est suivie a provoqué une vague de protestations dans tout le pays.

 

Par deux fois ce mois, le Parlement afghan a imposé son veto à la plupart des propositions du président Karzaï pour composer un nouveau gouvernement. En conséquence, 11 postes de ministres restent actuellement vacants.

 

Les grandes directions après Londres

 

Hamid Karzaï est donc bloqué et en panne de légitimité. La décision de reporter les élections est arrivée une semaine avant la tenue à Londres d'une conférence sur l'Afghanistan portant sur l'amélioration du système politique et de la sécurité.

 

Avant même cette conférence du 27 janvier dernier, le chef des troupes de l'OTAN, le général américain Stanley McChrystal, proposait une solution politique négociée avec les talibans.

 

Le général McChrystal, qui s'exprimait dans les colonnes du Financial Times, a estimé que l'arrivée de 30 000 soldats américains supplémentaires, annoncée par le président Obama, et de 7000 soldats de l'OTAN venant d'autres pays, devrait permettre des progrès notables des forces de la coalition.

 

Ces «progrès» n'empêcheront pas l'année 2010 d'être violente, les talibans souhaitant montrer l'incapacité de l'OTAN de contrôler le pays. Cependant, «je pense qu'ils sembleront être une entité se battant pour sa propre légitimité… je pense qu'ils seront militairement sur la défensive, pas éliminés», cite la BBC.

 

D'ores et déjà, McChrystal n'envisage qu'une solution négociée : «Je pense qu'une solution politique à tous les conflits est un résultat inévitable. Et c'est le bon résultat.»

 

Le président afghan, sur le même ton, ouvre la porte à une participation des talibans dans un futur gouvernement afghan : «Je pense que tout Afghan peut jouer un rôle s'il regarde vers le futur, non vers le passé.»

 

Aveu d'échec?

 

Le 26 janvier, le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé de retirer, de la liste des individus visés par son Comité de sanctions, les noms de cinq anciens responsables du régime taliban en Afghanistan. Le gel des avoirs de ces individus ainsi que l'interdiction de voyager et l'embargo sur les armes qui leur étaient imposés ont été levés. «Si vous voulez des résultats, vous devez parler aux personnes d'autorité. Je pense que le moment est venu», a déclaré le représentant spécial des Nations Unies pour l'Afghanistan, Kai Eide, selon le New York Times. Un communiqué de l'ONU indique que «selon des informations parues dans la presse», c'est Hamid Karzaï lui-même qui a demandé ce retrait.

 

Lors de la conférence de Londres, la création d'un «Fonds pour la paix et la réintégration» a été décidée, doté de 500 millions de dollars destinés à acheter l'arrêt des combats d'une partie de l'insurrection talibane, soit les chefs tribaux pachtounes poussés à l'insurrection pour des raisons financières. Hamid Karzaï a également annoncé la création d'une Loya Jirga, ou assemblée des anciens, afin de pouvoir dialoguer avec les chefs de tribus alliés aux talibans.

 

Mais des groupes représentant les femmes afghanes s'inquiètent de ces gestes d'ouverture. «J'ai de grandes peurs et je suis très inquiète», indique Homa Sabri, responsable d'UNIFEM Afghanistan, un fonds onusien pour les femmes. «L'année 2001 avait donné un signal très clair qu'il ne devait plus y avoir de place pour que les conservateurs dirigent l'Afghanistan», explique-t-elle à l'agence Reuters.

 

 

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