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Annulation à Hong Kong de sept spectacles qui affichaient complets

Écrit par Wu Xue’er et Matthew Robertson
06.02.2010
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  • Le 23 Janvier, les organisateurs de Shen Yun à Hong-Kong protestaient contre ce qu’ils considèrent comme une soumission des autorités hongkongaises aux pressions politiques de Pékin. (攝影: / 大紀元)

Six jours avant la première représentation du spectacle le 27 janvier, les Services de l’immigration de Hong-Kong ont informé la compagnie que sept membres clés de la production n’obtiendraient pas de visas d’entrée.

 

En conséquence de quoi, le 23 janvier, les organisateurs locaux ont dû annoncer que Shen Yun était annulé à Hong-Kong. Les 7.000 résidents de ce centre financier mondial qui détenaient des billets pour la première très attendue de Shen Yun devront donc attendre pour voir ces danses et musiques traditionnelles chinoises auxquelles le régime communiste est opposé.

 

«Problème de visa» ou interférence politique?

Le refus d’accorder les visas est officiellement justifié par le fait que certains membres du personnel étranger de la compagnie n’étaient pas «professionnellement indispensables» au spectacle. Plusieurs personnalités publiques de Hong-Kong affirment par contre que la décision n’est que la conséquence d’une pression politique de Pékin.

 

Cette hypothèse est étayée par le fait que certaines scènes de Shen Yun illustrent la répression et la résistance pacifique du Falun Gong, présentée sous forme d’allégorie. Pour les organisateurs, pas de place au doute: c’est la sensibilité du sujet pour les autorités de Chine continentale qui a motivé le refus des visas.

 

Bien que les présentateurs aient fait leur demande de visa dès le 13 octobre 2009, les refus n’ont été signalés qu’une semaine avant le début des spectacles. Pour Albert Ho Chun-yan, membre du conseil législatif et président du parti Démocrate à Hong-Kong, le refus de dernière minute était intentionnel et politiquement motivé.

 

Selon lui, les Services de l’immigration agissent sous la pression du Parti communiste chinois (PCC) pour empêcher les représentations de Shen Yun à Hong-Kong. Albert Ho soupçonne que la stratégie des autorités ait été de bloquer le processus d’obtention des visas aussi longtemps que possible et finalement de refuser les visas aux membres clé de la compagnie.

 

D’après le communiqué de presse de Shen Yun Performing Arts, ses organisateurs avaient «expliqué clairement» aux autorités de Hong-Kong que les membres de la production étaient partie intégrante du spectacle.

 

  • Albert Ho Chun-yan, membre du Conseil législatif de Hong Kong, considère que le refus d’accorder les visas, est le résultat de la pression politique de Pékin. (攝影: / 大紀元)

«Notre personnel de production est hautement qualifié et répond aux exigences artistiques spécifiques de Shen Yun qui sont exceptionnellement techniques et détaillées. Ils ne peuvent pas être remplacés et le spectacle ne peut pas se faire sans eux», ajoute le communiqué. Parmi leurs tâches: les éclairages, les bruitages et les effets vidéo.

 

«Je suis persuadé que c’était une décision politique de haut niveau depuis le début», explique Monsieur Ho. «Cela pourrait être une interférence du Bureau des affaires de Hong-Kong et Macao ou du Service central de liaison du gouvernement populaire de la région administrative spéciale de Hong Kong.»

 

Albert Ho poursuit: «Toute organisation qui a un lien avec le Falun Gong aura à faire face à beaucoup de problèmes si elle essaye de tenir un spectacle et tout peut arriver. [À cet égard] Hong-Kong est catastrophique et les Services de l’immigration sont une de ses plaies, ils sont totalement incapables de respecter le principe: un pays, deux systèmes‘».

 

Si les accusations d’interférence politique sont vraies, ce ne serait pas la première fois que le PCC essaie d’entraver les représentations de Shen Yun. La presse internationale s’est déjà fait l’écho, ces trois dernières années, de pressions exercées sur des propriétaires de salles de spectacle, sur des parlementaires et même jusqu’à des gouvernements.

 

La Grande Époque s’est procurée une copie scannée de la lettre de refus des services de l’Immigration de Hong-Kong. Par des appels téléphoniques et des courriers électroniques adressés aux autorités de Hong-Kong, La Grande Époque a cherché à savoir s’il était fréquent que des visas soient refusés à des artistes, et si c’était le cas, à quand remontaient les derniers refus. Le gouvernement hongkongais n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.

 

Des promesses brisées selon les sympathisants

Lam Wing-Yin, ancien membre du conseil Démocratique du District de Sai Kung, s’interroge à haute voix sur l’indépendance de Hong-Kong vis à vis de la Chine. «Le gouvernement chinois avait promis que Hong-Kong resterait libre pour les 50 ans à venir», soupire t-il en se référent au pacte de 1997 entre la Grande-Bretagne et la Chine lors de la rétrocession de Hong-Kong aux autorités chinoises, stipulant que Hong-Kong resterait sous le système de gouvernance britannique pendant 50 ans.

 

«Notre vie ici aurait dû rester la même, y compris notre liberté, notre culture et notre art», déclare Lam. «Justement c’est ainsi que Hong-Kong aurait pu rester un endroit unique au monde».

 

L’ONG Supporting Human Rights in China a aussi envoyé une lettre ouverte au gouvernement de Hong-Kong. On peut y lire, «‘Un pays, deux systèmes’, à l’évidence ne fonctionne pas, comme le montre cette décision discriminatoire. Si Hong-Kong veut que le reste du monde la considère comme faisant partie du monde libre, il va falloir reconsidérer cette décision rapidement, pour montrer que les mêmes lois s’appliquent à tous».

 

Pour le journaliste Ching Cheong aussi (une célébrité du territoire), les actions du gouvernement de Hong-Kong sont malvenues.

 

«Hong-Kong a été un lieu où la libre circulation des personnes était protégée et nous, les habitants de Hong-Kong, devrions chérir une telle liberté», explique Ching, qui fut emprisonné plus de trois ans en Chine. «Je ne voudrais pas voir cette liberté interférée par des forces politiques»

 

En même temps qu’une annonce publique est faite aux détenteurs de billets à Hong-Kong et que l’on procède à leur remboursement, les organisateurs locaux ont indiqué qu’ils se rendraient devant les salles les nuits où les spectacles auraient dû se tenir. Ils y procéderont au remboursement de ceux qui avaient acheté des billets, tout en leur donnant les raisons de l’annulation des spectacles.

 

«Nous sommes reconnaissants aux milliers d’habitants de Hong-Kong qui étaient impatients de voir nos représentations», conclut le communiqué de la production de Shen Yun. «Nous attendons avec impatience de retourner bientôt à Hong-Kong pour présenter des spectacles à une échelle plus grande encore».

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.