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Des fleurs déposées puis retirées au siège social de Google en Chine

Écrit par MATTHEW ROBERTSON – La Grande Époque
07.02.2010
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  • Des fleurs déposées au siège de Google en Chine, suite à l’annonce de son possible départ de Chine, suite au piratage informatique (d’adresses électroniques d’activistes chinois des droits de l’homme hébergés par Gmail) vraisemblablement par le régime chinois. Ces fleurs, représentant le souhait des chinois de voir rester le moteur internet en Chine, ont été retirées par les policiers au motif de u00abhommage fleuri illégal». AFP/Getty Images(Staff: MIKE CLARKE / 2010 AFP)

Quelques heures après que Google a annoncé qu’il arrêterait de censurer son moteur de recherches chinois, des Chinois sont arrivés au siège social du géant californien pour déposer des gerbes de fleurs, certains déplorant la décision de la direction de l’entreprise. «Si nous perdons Google, ce sera un coup terrible», dit une jeune femme à un journaliste australien de SBS. Les fleurs ont été enlevées et l’incident qualifié d’«hommage fleuri illégal». Le terme utilisé pour qualifier ce délit d’un nouveau genre (feifa wianhua) a rapidement comptabilisé des centaines de milliers de recherches sur Google.

 

Une partie des informations sur le net chinois a été censurée, comme sur Baidu Paste Bar, un forum de discussion en ligne hébergé par la plate-forme populaire de recherches. L’entrée «hommage fleuri illégal» dans l’encyclopédie de Baidu est également indisponible. Les copies d’écran du web chinois montrent une multitude d’entrées sur le sujet. Baidu affirme cependant que l’entrée n’existe pas. Un test fait pour créer une page d’encyclopédie libre sur le sujet provoque la réponse «cet article est actuellement en cours de construction par un autre éditeur».

 

Google dit avoir été attaqué par des hackers affiliés au Parti communiste chinois (PCC), qui ont essayé d’accéder aux adresses électroniques d’activistes chinois des droits de l’homme hébergés sur Gmail, le service de messagerie électronique de Google. La firme a alors indiqué qu’elle cesserait de censurer ces données sur Google.cn, tout en étant consciente que ceci provoquerait l’arrêt de ses activités en Chine.

 

Quelques journalistes étrangers soupçonnent cependant une autre raison à ce changement de position : Google n’obtenant pas de parts de marché suffisantes en Chine, son nouveau discours sur la liberté d’expression permettrait à la société de faire une sortie honorable. L’anecdote des fleurs déposées, puis aussitôt enlevées, rappelle les incidents qui avaient suivi la mort de Hu Yaobang à la fin des années 80, réformateur pro-démocratie au sein du parti communiste.

 

À l’époque, des milliers de personnes s’étaient rassemblées pour pleurer et déposer des couronnes de fleurs. Deux ans plus tard, le 4 juin 1989, les appels à la réforme étaient écrasés sur la place Tiananmen. «Ce régime (qui fait retirer les hommages fleuris) rend les gens si en colère que leurs cheveux se dressent sur leur tête», écrit l’un des utilisateurs d’un forum de discussion de Hong Kong. La réponse du PCC à l’action de Google a été sans appel, avec en gros titres dans la version anglaise de l’agence officielle Xinhua : «La Chine ne transige pas sur la sécurité internet face à l’action de Google».

 

 Le porte-parole du ministre des Affaires étrangères Jiang Yu a dit lors d’une conférence de presse que «la Chine accueille des sociétés internationales internet pour mener des affaires dans le pays selon la loi» faisant référence à la censure internet.

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.