Pour Haïti chérie !

Écrit par Many Ngom, La Grande Époque
01.03.2010
  • Helmer à l'âge de trois ans et demi(攝影: / 大紀元)

Après New York Fashion Week, la 18e édition de la Semaine de la Mode de Montréal, qui se déroule au marché Bonsecours jusqu'au 4 mars, présente encore une fois les collections automne-hiver 2010 des artisans du milieu de la mode d'ici.

Encore une fois, la crème de la crème du design à Montréal se réunit pour nous présenter ses tendances.

Le lundi 1er mars, début de la Semaine de la Mode, a été une journée toute particulière pour Helmer. Il a offert son défilé au profit de la mission haïtienne de la fondation Handicap International. Fondé à Lyon en France, cet organisme est une association internationale qui intervient au nom des personnes handicapées.

Helmer, qui est d'origine haïtienne, a déclaré que c'était tout à fait normal d’appuyer cette cause même si certains se sont demandé s'il ne profitait pas du désastre en Haïti. «Non!, déclare-t-il, et je trouve plutôt amusant que certaines personnes puissent penser cela, car je suis lié à cette cause pour plusieurs raisons!»

Le créateur affirme qu'avant de s'installer à Montréal, il avait été sollicité pour faire un programme d'éducation en Haïti avec le ministère des Affaires étrangères à Paris. Ce programme aurait réuni différents artisans pour donner des formations aux gens du pays.

Comme Helmer est en mode, il devait couvrir tout ce qui faisait partie des arts et du textile, entre autres, l'art de la broderie, de la sérigraphie et de la dentelle. Haïti est reconnu pour ses broderies et ses dentelles utilisées en haute couture, donc il était normal de former la relève dans ce domaine. En plus, en 1998, la très célèbre maison de dentelle Solstiss, à Calais, avait approché le designer pour lui confier sa production. Malheureusement, ce projet n'a jamais vu le jour.

Autre point qui ferait taire les mauvaises langues, Helmer créa sa première collection patchwork pour un évènement spécial : le 200e de l'indépendance d'Haïti. C'était en 2004, et le défilé qui n’a pas eu lieu puisqu'il y a eu rébellion cette même année, devait se tenir à l'hôtel Montana qui s'est justement effondré aujourd'hui. Encore une fois, le destin lui a joué un tour.

Le défilé du 1er mars n'était pas une cérémonie pour rattraper les rendez-vous manqués d'antan, mais bien une aide qui vient du fond du cœur, une cause qui touche particulièrement le créateur puisque c'est à son cousin handicapé qu'il rend hommage.

«J'ai grandi avec un cousin qui ne pouvait aller à l’école, car il était handicapé d'un bras. Pour éviter qu'on se moque de lui à l'école, il restait à la maison», explique le designer.  

Le créateur continue en affirmant que la seule cicatrice qu'il a au visage résulte d’une bataille alors qu’il avait défendu son cousin.

«Il ne pouvait pas aller à l'école... et quand je l'ai défendu, je me suis fait tabasser... Donc, ce n'est pas une cause que j'ai prise au hasard, c'est une cause que j'ai vécue!», confirme-t-il.

Helmer pense aux milliers d'handicapés victimes du séisme qui n'ont d'autre avenir que de rester dans la rue ou de rester enfermés à la maison. Amasser des fonds pour leur apprendre un métier peut leur rendre un certain respect et estime d’eux-mêmes. «Regagner le respect par le travail, affirme le créateur, est le seul moyen pour encourager ces amputés.»

La célèbre collection patchwork a été portée par des artistes de Montréal pour soutenir la cause de Helmer. En espérant que cette première levée de fonds ne soit pas la dernière!