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Simon Boccanegra de Verdi –Immersion musicale totale

Écrit par Mélanie Thibault, La Grande Époque
15.03.2010
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  • Alberto Gazale et Hiromi Omura (攝影: / 大紀元)

À l’image de la grande révolution formelle de Wagner, l’opéra de Verdi, présenté jusqu’au 25 mars, offre une longue traversée théâtrale sans rupture orchestrale. C’est une des raisons qui fait de Simon Boccanegra un opéra peu connu. Il délaisse les grands airs qui font l’enchantement des spectateurs au profit d’une profondeur dramatique vocale que seuls les grands chanteurs d’opéras peuvent défendre.

La version présentée par l’Opéra de Montréal se révèle tout en finesse et en densité grâce à la chef d’orchestre Keri-Lynn Wilson qui sait mettre en valeur les moments clés de cet opéra difficile. Les chanteurs sont solidement accrochés aux passages a cappella et aux longues notes fort présentes tout au long de l’opéra, ce qui donne une ampleur dramatique hors du commun. Les combinaisons vocales baryton-soprano des deux personnages principaux, Simon Boccanegra (Alberto Gazale) et sa fille Maria (Hiromi Omura), sont stupéfiantes. Il faut mentionner l’excellent travail des chanteurs Burak Bilgili, incarnant Fiesco, à la voix volumineuse ainsi que Roberto De Biasio, ténor à la voix enchanteresse interprétant Gabriele, l’amoureux de Maria. C’est à ne pas négliger, étant donné l’exigence des partitions vocales.

Pour les habitués de l’opéra, il faut mentionner la chance de découvrir des sons rares qui sauront certainement en combler plus d’un! Pour bénéficier pleinement de Simon Boccanegra, il est fort conseillé de lire la totalité de la trame narrative avant de se plonger pour les trois prochaines heures dans ce long opéra aux intrigues complexes.

Simon Boccanegra est un personnage historique de l’Italie du XIVe siècle. À cette époque, les régions de l’Italie étaient indépendantes, et un réel jeu de pouvoir s’exerçait entre elles. L’opéra situe son intrigue entre Venise et Gênes, en plus d’y apporter une confrontation entre les nobles et le peuple. Il est important de mentionner que Verdi créa cette pièce en 1857 dans un esprit de propagande en faveur d’une Italie unifiée. Pour en savoir autant sur l’opéra, il vous est vivement conseillé de vous abonner à l’Opéra de Montréal et d’assister au Pré-opéra en compagnie du musicologue Pierre Vachon.

  • Alberto Gazale à l'avant(攝影: / 大紀元)

Il n’y a pas de grande révolution visuelle en regard de la scénographie, mais elle n’en demeure pas moins efficace et exaltante. Les décors sont valorisés par un éclairage uni en fond de scène, ce qui privilégie les ombres et préserve le mystère de certaines scènes. Les costumes d’époque somptueux accompagnent à merveille la grandeur des personnages principaux.

La mise en scène de David Gately focalise sur une épuration des gestes, ce qui a tendance à figer les personnages. C’est une façon de maximiser les performances vocales. L’interprétation théâtrale est pourtant de grande importance, et une certaine froideur semble dominer la relation entre les personnages qui devraient au contraire être traversés d’émotion. La présence du chœur de l’Opéra de Montréal dans plusieurs scènes réchauffe l’atmosphère.

Le livret de Francesco Maria Piave n’a pas une ride. Sa première collaboration auprès de Verdi, exigeant de lui qu’il resserre de plus en plus l’intrigue, est réussie. Bien que l’opéra soit long, aucun passage ne semble superflu.

Cet opéra pacifiste saura charmer par son implication politique en faveur du bien, combinée à une grande tendresse entre un père et sa fille retrouvée. Il n’y a plus que quatre représentations. Un opéra à découvrir qui prouve qu’il n’y a pas que les grands airs et les mélodies faciles qui touchent. La richesse vocale, sa symbiose avec l’orchestre méritent une soirée à la salle Wilfrid-Pelletier.

 

SIMON BOCCANEGRA

Opéra de Verdi

Italien surtitres anglais et français

Salle Wilfrid-Pelletier, Place des Arts

17, 20, 22 et 25 mars à 20 h

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