Huis clos–Suspendus sans s’éprendre

Écrit par Mélanie Thibault, La Grande Époque
17.03.2010

  • Patrice Robitaille, Julie Le Breton et Pascale Bussières(攝影: / 大紀元)

La pièce connue et consacrée de Jean-Paul Sartre attire déjà les foules. La célèbre citation de Sartre «L’enfer, c’est les autres» est encore un constat d’actualité. Plusieurs hésiteraient entre la torture physique et la tourmente subie au contact de l’autre. Le spectacle nous le démontre habilement.

Un intérieur sans chaleur, bien que la température soit bouillante. Trois morts se retrouvent en enfer pour avoir eu, de leur vivant, le cœur trop froid. La pièce ne repose sur aucune surprise à part les raisons qui font que chacun se retrouve en ces lieux, avec deux autres inconnus. C’est suffisant pour tenir le spectateur en haleine.

La direction des trois acteurs principaux est un réel problème. Il y a peu de nuance, les comédiens criant pour projeter davantage leur voix. C’est dommage, la structure de la pièce s’appuie fortement sur le jeu des comédiens. Leur grande expérience et leur complicité sauvent littéralement une mise en scène sans grande envergure.

Ne reste plus qu’à écouter le texte et à ouvrir grands les yeux! Le décor savamment conçu par Michel Goulet attire l’attention au centre de la scène par ses dalles de lumière, son lustre et ses trois fauteuils d’époque. Les personnages se retrouvent suspendus, au milieu d’échafaudages qui ne donnent accès qu’au vide. Happé par cette structure verticale, un amas de dialogues lie les personnages l’un à l’autre et contre l’autre. Dans ce tourbillon ingénieux, personne ne peut se débarrasser de celui qu’il méprise, car l’autre en est épris. Une analyse de l’humain aussi troublante aujourd’hui qu’en 1943, année de publication de la pièce.

 

Huis clos

De Jean-Paul Sartre

Mise en scène Lorraine Pintal

Avec Pascale Bussières, Julie Le Breton, Patrice Robitaille et Sébastien Dodge

Théâtre du Nouveau Monde

Jusqu’au 3 avril

Supplémentaires 9 et 10 avril

Réservations 514 866-8668

www.tnm.qc.ca