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Un gradé chinois appelle la Chine à durcir son attitude vis-à-vis des États-Unis

Écrit par Li YA, La Grande Époque
22.03.2010
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  • Des officiers de l’armée chinoise en permission. GOH CHAI HIN/AFP/Getty Images(攝影: / 大紀元)

Dans son nouvel ouvrage, Le rêve de la Chine, le colonel Mingfu Liu de l’Armée de Libération du Peuple (ALP) pose, l’allure calme, les gants à la main. La légende dit : « Il est temps [pour la Chine] de sortir des illusions, et de se tenir prêt à un duel avec les États–Unis pour la domination mondiale au XXIe siècle. »

Le livre a été publié quelques jours avant la diffusion des convocations aux sessions annuelles du Congrès National du Peuple et de la conférence consultative politique populaire de Chine.

L’un des points les plus importants des deux sessions à Pékin a été le budget de la défense. Il y a un an, Pékin annonçait le budget pour la défense de 2009 avec une augmentation impressionnante de 14,9 % par rapport à 2008. Quelques experts militaires pensent que le budget 2010 dépassera encore ce chiffre.

Selon les médias d’État en Chine, l’ouvrage de 303 pages du colonel Liu, édité chez China Friendship Publishing, a eu un profond retentissement. La préface du livre a été rédigée par le général quatre étoiles Yazhou Liu, un stratège militaire renommé, conseiller militaire et membre de l’élite du Parti.

Dans le livre, Liu demande au Parti Communiste Chinois (PCC) d’accroître sa puissance militaire, dans le but de terrasser les États-Unis.

«Le but principal de la Chine au XXIe siècle est de devenir la première puissance mondiale», affirme M. Liu, professeur et directeur de l’Institut de Construction Militaire à la très élitiste Université de Défense Nationale. Il ajoute : « La rivalité entre les deux puissances est une compétition sur la domination du monde, un conflit pour savoir qui régnera et qui chutera ».

Les arguments de Monsieur Liu contrastent avec l’ancienne politique de « ne pas rechercher l’hégémonie » des précédents dirigeants chinois, et avec la politique actuelle de « l’émergence paisible de la Chine ».

Ce n’est pas la première fois que des sommités militaires chinoises ont un discours belliqueux. En 2005, le général trois étoiles Chenghu Zhu, professeur et doyen de l’Université de la Défense Nationale chinoise, avait déclaré aux journalistes à Hong Kong que la Chine pourrait engager un conflit nucléaire si les Etats-Unis décidaient une intervention militaire pour soutenir Taïwan.

Dans un article du journal The New York Times, le général Zhu déclarait : « Si les Américains pointent leurs missiles sur le territoire chinois, je pense que nous aurons à répondre par une attaque nucléaire ».

Monsieur Liu terminait son livre par une conclusion terrifiante : « Nous devons nous préparer à perdre toutes les villes à l’est de Xi’an [ndlr : c’est-à-dire quasiment la moitié est de la Chine]. Bien sûr les Américains devront aussi s’attendre à perdre des centaines de villes détruites par les Chinois ».1

Pendant que les pays occidentaux se remettent péniblement de la crise financière de 2009, les partisans d’un durcissement des relations avec les Etats-Unis et l’Europe se font à nouveau entendre en Chine. Le général Liu est le porte-drapeau de ceux qui persistent à demander une stratégie offensive à l’égard de Washington, ou en réponse à des problèmes sensibles comme le Tibet, les droits de l’Homme, le commerce, l’écologie et les ventes d’armes à Taïwan.

Lors d’une interview à Voice of America (VOA), le professeur Wai-Chor So de l’Université ouverte de Hong Kong, nous livre son analyse : « Le livre exprime l’opinion personnelle du militaire, mais sa publication est forcément faite avec l’accord tacite du PCC. Je pense que cela reflète la façon de voir du régime communiste. C’est une manière de prendre la température. De telles personnes ne peuvent exposer en public leur opinion sur des sujets si brûlant qu’avec l’aval des autorités ».

1 Joseph Kahn. « Un général chinois menace d’employer la bombe atomique si les États-Unis font intrusion dans les affaires chinoises », New York Times, le 15 juillet 2005

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.