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Le thon rouge et la défense des éléphants, sujets de premier ordre à la CITES

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque
24.03.2010
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  • Le thon rouge et la défense des éléphants sujets de premier ordre à la CITES. (Gavin Newman/Getty Images)(Stringer: AFP / 2006 AFP)

La conférence de la CITES1 a débuté le 13 mars à Doha, capitale du Qatar, et se terminera le 23 mars. La Convention, sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d'extinction, doit examiner le sort de nombreuses espèces. Durant ses activités, elle envisage de restreindre plus particulièrement le commerce des éléphants et celui du thon rouge. Plusieurs groupes écologistes espèrent également une protection accrue des requins, des coraux, des ours polaires, des lézards et des amphibiens.

L’interdiction de pêche du thon rouge

Les Etats-Unis ont annoncé qu’ils allaient demander l’interdiction formelle du commerce international du thon rouge, ceci pour protéger l’espèce. Mais cette décision est mal vue par le Japon et provoque la colère du pays. Les Japonais sont particulièrement friands de ce poisson. Le thon est en effet victime de la mode mondiale du sushi, au même titre que d’autres espèces de requins prisés pour leurs ailerons.

Il est question cette année que ces espèces soient protégées par la Convention. Dans un communiqué, M. Strickland, chargé de la pêche, des parcs et de la faune au département des Affaires intérieures, affirme: «Le gouvernement américain est déterminé à travailler avec nos nombreux partenaires internationaux pour continuer à reconstruire la population de thon rouge et garantir une protection et une gestion durable de l'espèce à l'avenir.»

Par contre la France et les pays méditerranéens se veulent plus nuancés: les pêcheurs de thon rouge bénéficieraient en France d’un sursis de 18 mois pour faciliter leur reconversion. Par ailleurs la France souhaite conserver une pêche artisanale pour une consommation au sein de l’Union.

L’UE souhaite obtenir une dérogation pour la pêche artisanale qui représente une petite part des prises mais de nombreux emplois. Ainsi le WWF pense que la proposition d’interdiction du commerce international du thon rouge n’a pas la moindre chance d’aboutir. Il sera difficile d’obtenir l’approbation des deux tiers des 175 Etats présents avec la fameuse clause restrictive européenne.

Malgré ces restrictions, lors d’une commission de dernière minute, le 10 mars, l’Union Européenne a décidé de soutenir les Etats-Unis. Les ambassadeurs des 27 pays européens se sont mis d'accord sur cette nouvelle position.

Cependant, les discussions au sein de la Convention risquent d’être houleuses car le Japon a d’ores et déjà annoncé son intention de tout faire pour éviter ce classement. Ce pays est en effet le premier importateur et consommateur de thon rouge au monde. Il consomme 80% des captures mondiales de thon rouge.

  • Osaka, Japon: Les agents des douanes ont saisi 2,8 tonnes d'ivoire, une saisie d’un montant record pour le pays, destination du premier marché noir de défenses d'éléphants. (Should Read/Getty Images)(Stringer: AFP / 2007 AFP)

Interdiction de commercialiser l’ivoire

Bien que le commerce international d'ivoire ait été interdit en 1989, la vente d’ivoire perdure. Le 27 février, deux tonnes d’ivoire estimées à plus de 2,6 millions d’euros ont été saisies en Thaïlande. Les pays considérés aptes à bien gérer et protéger les éléphants ont été autorisés à vendre des lots provenant de stocks gouvernementaux. Ainsi la Zambie et la Tanzanie cherchent maintenant l'autorisation pour une nouvelle vente. «Nous assistons à une importante augmentation des saisies d’ivoire illicite et, parallèlement, à une recrudescence inquiétante du braconnage des éléphants en Afrique centrale et en Afrique orientale», souligne Jason Bell-Leask, responsable du programme éléphant d’IFAW (Fonds international pour la protection des animaux).

D’autres nations africaines dirigées par le Kenya et le Mali veulent une interdiction de 20 ans sur toutes les exportations d'ivoire. Ils estiment que le commerce légal incite au braconnage qui a été en hausse ces dernières années.

L’autorisation favorise l’excès

Fin 2008, la Convention (la CITES) avait approuvé une vente internationale de 9.000 kilogrammes d’ivoire provenant d'éléphants en Namibie. La vente s’est poursuivie au cours des deux dernières semaines au Zimbabwe, au Botswana et en Afrique du Sud. Au total 108 tonnes d’ivoire ont été mises aux enchères, ce qui représente la mort de plus de 10.000 éléphants.

Dans un communiqué des douanes du 4 mars, à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle, 43 kilogrammes d'ivoire, dont deux pieds et une queue d'éléphant, ont été saisis. «Le commerce de ce type de produits est très réglementé et nécessite la production d'un certificat CITES. Les deux défenses ne comportaient pas de gravure extérieure permettant de confirmer la légalité et l'origine des marchandises», précise le communiqué.

La Chine et le Japon se sont avérés être les principaux partenaires commerciaux pour cet ivoire. Ces deux pays sont connus pour être les plus grands marchés illicites d'ivoire au monde. D’après M. Wamithi, directeur du Programme international des éléphants à l’IFAW, «les gardes qui sont en première ligne dans les Etats de l'aire de répartition des éléphants continuent de perdre la vie en protégeant les éléphants contre le braconnage». Il poursuit: «Les pays en développement continuent de subir le poids des marchés asiatiques florissants. En autorisant le marché légal de l'ivoire, nous ne faisons qu'encourager le blanchiment des stocks par les braconniers, ce qui augmente les activités de chasse illicite. La situation est très claire: l'augmentation de la quantité d'ivoire sur le marché signifie la mort d'un plus grand nombre d'éléphants, et de rangers.»

1 Convention sur le commerce internationa des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. www.cites.org

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