La Bulgarie sous pression russe

Écrit par Kremena Krumova, La Grande Époque
06.03.2010
  • Les drapeaux des pays membres de l’OTAN dans le centre de Sofia. Dimitar Dilkoff / AFP / Getty Image(攝影: / 大紀元)

SOFIA, Bulgarie --- Le projet de bouclier antimissile américain en Europe de l’Est continue de susciter l’opposition des Russes. La dernière fois, la Bulgarie s’était trouvée obligée de donner une explication à la Russie, après avoir indiqué sa volonté d’accueillir les intercepteurs de missiles sur son territoire.

En réponse à ce que la Russie a appelé la « surprise bulgare », le président bulgare, Georgi Parvanov, a déclaré le 20 février qu’il n’y avait pas eu d’entretiens officiels entre la Bulgarie et Washington pour accueillir le bouclier antimissile. Dans le même temps, Georgi Parvanov a affirmé que son pays soutenait l’idée d’une Bulgarie faisant partie d’un bouclier antimissile de l’OTAN en Europe de l’Est, afin de protéger le pays contre d’éventuelles attaques.

Le débat a commencé après que l’ambassadeur américain en Bulgarie, James Warlick ait dit à la mi-février que la Bulgarie « avait sa place dans le bouclier antimissile américain ». Suite à cette déclaration, la Russie a convoqué l’ambassadeur bulgare afin de demander des explications.

« Pour nous, la situation n’est toujours pas claire quant aux déclarations controversées de la Bulgarie en ce qui concerne le positionnement sur son territoire d’éléments du bouclier antimissile américain », a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Andreï Nesterenko, cité par l’agence d’informations russe ITAR-TASS.

Alors que Washington insiste sur le fait que le système de défense antimissile a pour but d’intercepter d’éventuelles attaques venant d’Iran ou de Corée du Nord, un général russe a accusé les Etats-Unis au début du mois de diriger le bouclier antimissile contre la Russie.

« Ce bouclier n’est pas dirigé contre les menaces venant de Russie. Au contraire, les menaces qui existent pour nous, existent également pour nos amis russes », a déclaré le ministre bulgare de la Défense Mladenov à la télévision bulgare.

Bien que les deux pays aient été de proches alliés pendant la guerre froide, les relations entre ceux-ci ont évolué lorsque la Bulgarie est devenue membre de l’OTAN et de l’Union européenne. Les relations entre les anciens alliés sont relativement favorables à l’heure actuelle, mais évoluent au baromètre de la dépendance bulgare au gaz naturel russe.

Plus tôt ce mois-ci, le 4 février, le président roumain Traian Basescu a déclaré que le conseil suprême à la défense de la nation avait « approuvé la Roumanie à prendre part au système de bouclier antimissile des Etats-Unis ».

La Roumanie et la Bulgarie ayant montré leur volonté d’accueillir un système antimissile, la Russie a renouvelé sa menace de placer ses missiles Iskander sur l’enclave russe de Kaliningrad, située entre la Pologne et la Lituanie, si elle estime qu’il y a une menace directe vers la Russie.

Le climat s’était apaisé en septembre l’année dernière après que le président américain Barack Obama a annoncé renoncer aux plans de son prédécesseur, George W. Bush, de positionner une installation radar anti-missile en République tchèque et des intercepteurs en Pologne.