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Ukraine: Yulia Tymoshenko expulsée de son poste de première ministre

Écrit par Andrey Volkov, La Grande Époque
07.03.2010
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  • Yulia Tymoshenko, ex-première ministre d'Ukraine(Staff: SERGEI SUPINSKY / 2010 AFP)

KIEV – Le Parlement ukrainien a montré la porte à la première ministre, Yulia Tymoshenko, la semaine dernière. Le Parti des régions, la formation du nouveau président ukrainien – Victor Yanukovych – a donc atteint un objectif de longue date.

Victor Yanukovych et son parti avaient tenté à maintes reprises ces dernières années de faire passer une motion de non-confiance contre la première ministre et son cabinet, mais jamais n’avaient-ils pu recueillir le nombre de voix suffisant. Cette fois, ils ont obtenu 243 des 450 voix, y compris des membres du parti de Yulia Tymoshenko.

Avant le vote du 3 mars, Nikolai Azarov, un représentant du Parti des régions, a passé en revue certaines erreurs du dernier gouvernement. Actuellement, la source principale de préoccupation demeure l'économie du pays en lambeaux. L'absence d'un budget, des salaires non payés, le coût élevé de la vie et l'inflation sont des problèmes sur lesquels le gouvernement doit se pencher, a déclaré Azarov.

Il a ajouté que le gouvernement précédent avait caché ces problèmes tout en étalant ses différentes activités.

«Vous avez peur de la responsabilité, un point c'est tout», a asséné Azarov.

En contraste, Tymoshenko a été avare de mots. Elle n'a pas abordé les détails de ses activités, mais elle a profité de l'occasion pour dénoncer le nouveau président, qui l'a battue au poste de président dans un deuxième tour controversé le mois dernier.

Mme Tymoshenko a affirmé que les actions de Yanukovych menaçaient directement les intérêts nationaux tels que l'intégrité territoriale, les ressources stratégiques, la liberté d'expression et la démocratie.

Elle a aussi indiqué qu'elle était prête à quitter son poste de première ministre et de se rallier à l'opposition, tout en avertissant Yanukovych qu'elle ne le laisserait pas manœuvrer à sa guise.

«S'il s'imagine qu'il va jouer au golf et au tennis dans une semaine et que ses collègues vont s'accaparer des ressources stratégiques d'État... Je peux lui dire que ses parties de golf et de tennis prennent fin aujourd'hui», a-t-elle prévenu.

«Il va se rapporter au travail chaque jour, au pays, à l'opposition. Chaque jour, nous allons le surveiller.»

L'Ukraine a désespérément besoin de stabilité politique afin de faire face à une crise économique sévère qui a provoqué la réduction de son PIB de 15 % l'année dernière. Le pays doit également reprendre des pourparlers avec le Fonds monétaire international au sujet d'un prêt de renflouement de 16,4 milliards de dollars.

L'élection de Yanukovych en février a signalé la mort de la Révolution orange, le mouvement démocratique pro-occidental qui avait porté Viktor Yushchenko au pouvoir en 2004. Le vote de non-confiance contre Tymoshenko a été le clou dans le cercueil du mouvement.

Le rapprochement de Kiev avec les États-Unis et l'OTAN est donc annulé, et l'Ukraine retourne quasi officiellement dans le giron de Moscou, lui conférant une victoire stratégique de grande importance.

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