Une terre en bonne santé donne de belles plantes résistantes aux envahisseurs. Une analyse du sol vous permet de situer les besoins de votre terre à moins que vous ne vous fiiez à votre intuition et à votre expérience. Une bonne terre est meuble et foncée, car riche en humus. Attention à ce que la terre ne soit pas trop riche (trop de fumier par exemple), cela brûle les racines et les pluies lavent le sol; en se déversant dans la nappe phréatique ou dans la rivière, cela entraîne une pollution inutile.

Si le PH est trop acide, ajoutez du sable ou des cendres. S’il est trop calcaire, ajoutez régulièrement du compost et de la terre de bruyère pour les plantes qui demandent un sol acide. La tourbe acidifie, mais ce n’est pas très écologique car les tourbières sont en voie d’extinction. Il convient aussi de bien équilibrer l’azote, le potassium et le phosphore. L’azote développe le feuillage, le potassium la floraison et la fructification et le phosphore permet la photosynthèse.

Les purins

La macération de certaines plantes est très utile dans le potager. On appelle cela du purin à cause de son odeur. Pour limiter les effluves, on ajoute de la poudre de roche qui nourrit en même temps la plante. Pour préparer du purin, récoltez un kilogramme de plantes (évitez les fleurs, afin de ne pas en retrouver dans tout le jardin) et faites macérer dans neuf litres d’eau pendant plusieurs jours. Le seau (pas de métal) doit être recouvert pour éviter que des mouches pondent leurs œufs. Remuez régulièrement. Quand la préparation ne mousse plus, filtrez à travers un coton à fromage ou un bas nylon. Le purin s’utilise en général dilué en pulvérisation ou ajouté à l’eau d’arrosage.

Le purin d’ortie est riche en azote et en fer. Il est dilué à 10 % en épandage avant la plantation et à 3 % en pulvérisation tous les 15 jours. Il est aussi utile pour lutter contre les pucerons. La macération dure alors 12 heures et le produit n’est pas dilué.

Le purin de consoude (Symphytum officinale)¹ contient du potassium, du calcium, du fer, du magnésium, du cuivre, du bore, du manganèse et du zinc. Il est utilisé comme fertilisant dans les mêmes proportions que le purin d’ortie et lui est complémentaire.

Le purin de sureau lutte contre les pucerons, la piéride du chou, la teigne du poireau, les altises, les thrips et les noctuelles.

Pour lutter contre les maladies cryptogamiques, on peut utiliser du bicarbonate de soude. Mélangez 10 grammes (environ 1 c. à table) de bicarbonate de soude, 40 ml (2½ c. à table) de savon noir et 4 litres d'eau. Pulvérisez dès l'apparition des symptômes. Par la suite, on l’applique chaque semaine et après une pluie.

Petits coins de nature

Laissez des petits coins «sauvages» pour héberger les insectes, hérissons, lézards et oiseaux qui sont majoritairement utiles. Si vous voyez des inconnus, avant de les détruire renseignez-vous. J’ai découvert que des chenilles que je croyais nocives étaient en fait les chenilles du machaon, ravissant papillon en voie d’extinction qui pond sur les carottes sauvages ou dans un jardin bio. Elles ne mangent que les feuilles, mes carottes pouvaient bien leur offrir le gîte et le couvert.

Une autre fois, j’ai trouvé des petits insectes noirs à points blancs en quantité sur mes haricots. Après recherche, j’ai découvert que c’était des larves de punaises vertes qui sont nocives et quasi indestructibles. Mes haricots rames en étaient couverts. Je me suis résolue à les arracher, à les mettre dans des sacs poubelles pour l’incinérateur. Depuis, chaque fois que j’en vois, je les écrase entre deux cailloux.

Les limaces

Plus les limaces sont petites, plus elles dévorent tout sur leur passage. Le Ferramol (granulés à base de fer) est efficace mais onéreux et comme il se transforme en fer, on ne peut pas l’utiliser à volonté. La seule chose qui fonctionne bien, c’est la bière. Placez des pots de yaourts un peu partout dans le jardin, remplissez-les d’un tiers de bière (la moins chère) et faites la tournée tous les matins, voire tous les deux jours, (surtout au printemps, après ça se calme) pour changer la bière et évacuer les cadavres.

À la fin du printemps, paillez vos platebandes avec des copeaux de bois, de la paille, des déchets de tonte… En plus de garder la terre humide et meuble et de nourrir le sol, en se décomposant, cela favorise les vies utiles au développement des plantes.

1. La consoude est aussi utilisée en gel ou en pommade contre les contusions et les foulures pour autant qu’il n’y ait pas de plaie.