Huatulco a un magnifique littoral inexploité, ses neuf baies offrant des plages de sable blanc et des rochers escarpés émergeant de l’eau claire où des poissons tropicaux, dans leurs inlassables va-et-vient, picorent le corail sous-marin.

À la petite ville de Santa Cruz, je me suis inscrite pour une excursion de plongée libre dans les baies à l’ouest de Huatulco à bord d’un catamaran de 10 mètres appelé «Tequila». L’équipement de plongée était en location sur le quai ou à bord du bateau pour une somme minimale. Comme nous sortions du port de Santa Cruz, nous avons eu l’océan juste pour nous, à part une tortue de mer solitaire qui flottait devant notre étrave.

Dans la baie de San Augustin, certains d’entre nous ont mis leur masque et leur tuba et se sont jetés dans l’eau chaude et translucide. Des bancs de poissons tropicaux aux couleurs éclatantes nageaient en dessous de nous. Notre guide a plongé au fond et a rapporté une araignée de mer, une étoile de mer ronde et un poisson globe et il nous a invités à les toucher. Le poisson globe ressemblait à un petit ballon noir et blanc gonflé et avait une peau étonnamment rugueuse.

Nous avons navigué de la baie San Augustin jusqu’à la baie Maguey où une succession de restaurants en plein air, aux toits de chaume, appelés palapas sont alignés le long de la plage. À Camaron Gigante ou au restaurant Giant Shrimp, des musiciens ambulants chantaient des sérénades mexicaines pendant que mes camarades et moi mangions un plat de homard pêché dans les eaux de la région, des petites crevettes cuites dans un demi-ananas, des langoustines fraîches en provenance de la rivière Copalita, et du vivaneau rouge grillé dans le four d’argile du restaurant. Des monticules de guacamole, des citrons verts et des piments rouges couvraient la table. À Huatulco, la couleur et la présentation sont instinctives, et la nourriture est aussi riche que la culture qui l’a créée.

Retraite spirituelle

Le monument le plus précieux de Huatulco est une petite croix de bois. Selon une légende, elle provient de l’éclisse d’une croix plantée sur la plage de Santa Cruz par l’un des dieux les plus importants du Mexique, Quetzalcoatl, le serpent à plumes. Dans sa forme humaine, il a été dit que Quetzalcoatl avait le teint clair des Européens qui sont arrivés au Mexique et il a amené l’âge d’or à son peuple.

Lors de ma dernière nuit à Huatulco, alors que j’écoutais le bruit des vagues et que je regardais une pluie de météores qui zébraient le ciel, j’ai pensé que Quetzalcoatl avait choisi ce lieu d’une façon judicieuse. Grâce à son engagement envers la diversité et la conservation, sa culture vivante et ses traditions colorées, Huatulco semble être la réalisation de la vision d’un dieu antique.

Susan James est une écrivaine basée en Californie qui a vécu en Inde et au Royaume-Uni. Elle se spécialise dans l’art et l’histoire et a écrit sur la route de la soie en Chine, sur Henry VIII d’Angleterre et sur les arts à Singapour.