Arrestation d'un suspect dans l'affaire des raviolis surgelés empoisonnés
Après avoir nié pendant deux ans une quelconque implication chinoise, Pékin a annoncé qu’un suspect avait été arrêté pour avoir délibérément empoisonné des raviolis chinois surgelés exportés vers le Japon en 2007. Les raviolis avaient rendu malades une dizaine de personnes au Japon début 2008.
Toutefois, les détails de l’affaire ont relancé des doutes parmi la population tant en Chine qu’au Japon à propos des motifs et du temps nécessaire à l’arrestation.
Selon les médias japonais, le régime chinois a informé l’ambassade japonaise à Pékin de l’arrestation de Lu Yueting, un ancien ouvrier à temps partiel de 36 ans dans la société alimentaire Tiyang à Shijiashuang dans la province de Hubei, au Nord-Est de la Chine.
Le suspect aurait avoué avoir utilisé des seringues pour injecter le pesticide methamidophos dans les paquets de raviolis chinois parce que la société lui payait un salaire trop bas et avait rejeté sa demande de devenir un salarié à temps complet, selon la presse nippone.
Le journal Yomiuri Shimbun avance que l’arrestation a « préparé le terrain » de la visite en Chine du Premier ministre japonais Yukio Hatoyama, prévue lors de l’ouverture de l’Exposition de Shanghai le 30 avril. M. Hatayoma a contribué à l’amélioration des relations avec Pékin depuis qu’il a été élu il y a six mois et a immédiatement accueilli « avec joie » la nouvelle de l’arrestation et félicité la police chinoise pour son travail, indique la BBC.
Jusqu’à maintenant, Pékin avait toujours nié la possibilité que les paquets de raviolis aient pu être empoisonnés en Chine. La police japonaise avait toutefois indiqué que le pesticide découvert était rarement utilisé au Japon et que l’un des paquets de raviolis était intact avant contrôle.
Le déni chinois avait irrité la population japonaise et conduit les consommateurs nippons à boycotter la nourriture surgelée chinoise. Les relations diplomatiques entre les deux pays s'étaient également refroidies.
Sur l’un des forums chinois les moins contrôlés, les internautes ont cependant mis en doute le fait que la police ait comme elle l'affirme, pu récupérer deux seringues dans les égouts de la société alimentaire, deux ans après les faits.