L’eau pour tous, un objectif du millénaire, selon l’ONU

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque
03.04.2010

  • Le transport de l’eau au Bangladesh, dans la banlieue de Dhaka. (Shawkat Khan/Getty Images)(Stringer: SHAWKAT KHAN / 2003 AFP)

D’après des études scientifiques, dont l’une faite par le CNRS, l’eau est le principal constituant du corps humain. La quantité moyenne d’eau contenue dans un organisme adulte est de 65%, ce qui correspond à environ 45 litres d’eau pour une personne de 70 kilogrammes. Ainsi l’eau est indispensable au cycle de la vie. Si nous sommes nés dans l’eau, nous sommes faits et constitués d’eau. Le scientifique japonais le Dr Masaru Emoto a démontré, par ses expériences, la réactivité de l’eau à l’environnement. L’eau est vivante et sensible, elle réagit aux influences extérieures, elle répond à son milieu de manière positive ou négative. À cet égard, le Dr Masaru Emoto est arrivé à la conclusion suivante: «Les pensées et les sentiments modèlent la réalité physique de l’eau.» C’est pourquoi, la manière dont l’humanité gère le devenir de l’eau est capitale pour l’avenir de l’humanité et de la planète.

Les Nations unies et la Journée mondiale de l’eau

Nous ne devons pas être passifs. La mobilisation internationale est déterminante dans le sauvetage des eaux de notre planète. La Journée mondiale de l’eau du 22 mars 2010 est d’une importance fondamentale pour la vie en général. Le rapport des Nations unies, édité pour cette Journée mondiale de l’eau, rapporte qu’un des buts du millénaire est de restreindre de moitié le nombre de personnes ne pouvant accéder aux équipements sanitaires. En effet, selon Uli Jaspers, chef du service Eau et Assainissement de la Fédération internationale à Genève, «l’incidence des maladies causées par l’eau contaminée et par l’absence de systèmes adéquats d’élimination des ordures dans de nombreux pays en développement est intolérable.» En conséquence, l’assainissement est une priorité et l’eau potable dépend de l’organisation du recyclage des déchets. Le Dr Maria Neira, directrice du Département de la Santé publique et de l'Environnement de l'OMS, déclare à l’occasion de la Journée mondiale: «Nous reconnaissons tous l'importance vitale de l'eau et de l'assainissement pour la santé humaine et le bien-être, ainsi que leur rôle en tant que moteur du développement.»

L’assainissement, une priorité de vie

Par assainissement, l’OMS entend l’utilisation d’aménagements spécifiques à l’élimination sans risque de l’urine et des matières fécales. Effectivement, la déficience des systèmes d’assainissement est une cause majeure de la propagation des maladies, de la mortalité et de la destruction des écosystèmes dans le monde. Jan Eliasson, ancien ministre des Affaires étrangères de la Suède et ancien président de la 60e session, relève que «2,6 milliards de personnes n’ont pas d’accès à l’assainissement, c’est-à-dire aux toilettes et latrines, ce qui fait que 40% de la population mondiale vivent dans des conditions qui favorisent les maladies et un fort taux de mortalité.» L’assainissement a des effets positifs sérieux sur la santé des personnes et des communautés. Il se définit par un environnement d’hygiène et par l’organisation d’équipements de services: comme l’évacuation des eaux usées, l’enlèvement des ordures ménagères et industrielles…

L'eau souillée, une sorte de guerre

«Si nous ne sommes pas capables de gérer nos déchets, cela signifie que davantage de personnes mourront de maladies véhiculées par l'eau», a estimé Achim Steiner, directeur du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, souligne ce fait: «L'eau souillée fait plus de morts que toutes les formes de violence, y compris les guerres». Ce rapport souligne que 3,7% des décès dans le monde sont attribués à des maladies liées à la pollution de l'eau. Plus de la moitié des lits d'hôpitaux sont occupés par des personnes souffrant de ces maladies. «Chaque jour, 2 millions de tonnes d'eaux usées et autres effluents s'infiltrent dans les nappes phréatiques de la planète: le rejet des produits chimiques des industries dans les cours d’eau, l’utilisation d’engrais et de pesticides dans l’agriculture...»

Des zones mortes asphyxient les mers

Le rapport note qu’une meilleure gestion des eaux usées en Europe a permis d’améliorer l’environnement de manière qualitative. Cependant des zones mortes de pollution existent dans les océans, ces zones sont dépourvues de vie par manque d'oxygène. Les zones mortes sont provoquées par le rejet de substances nutritives trop riches, résultant particulièrement des phosphates renfermés dans les lessives, de l'azote, les nitrates, la composition des engrais. De nombreux rejets industriels contribuent à la pollution de l’eau et favorisent les zones mortes des mers. Les zones mortes participent à l’asphyxie de la faune et de la flore et provoquent la mort de toute la biodiversité marine présente dans cette zone. Un rapport du Programme des Nations Unies pour l'Environnement en 2008 dénombrait 450 zones mortes dans le monde. Klaus Toepfer, directeur exécutif du PNUE, notait alors que si certaines de ces zones sont de superficies réduites (moins d’un kilomètre carré), d’autres sont devenues très vastes, la plus grande atteignant 70.000 km².

L’eau, «un droit de l’homme»

M. Eliasson fait part de ses observations dans la conférence de presse du 22 mars 2010: «Je suis allé au Darfour, où le manque d’eau est un gros problème, comme en Libye et au Tchad. J’ai vu des puits empoisonnés, des femmes marchant des heures pour aller chercher de l’eau, des enfants mourir de dysenterie. Face à cette tragédie humanitaire, nous devons mobiliser les efforts et nous battre pour la dignité des êtres humains, car le droit à l’eau est en réalité un droit de l’homme». Ce droit est inclus dans le Droit à la Vie de l’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

L’objectif du Millénaire est «d’accroître la qualité de l’eau», d’encourager le monde entier dans cet engagement, de préserver sa pureté, d’inciter les peuples, les organismes d’Etat à assurer l’assainissement des fleuves, des lacs, de restaurer cet environnement liquide qui, à long terme, sera bénéfique à nous tous.