Boum immobilier - Les autorités tentent de contenir l’engouement des acheteurs

Écrit par Stéphanie Mahé, La Grande Époque
09.04.2010
  • Alex Belchian(攝影: / 大紀元)

«On constate depuis le début de l’année qu’il y a un boum immobilier sur les ventes, elles équivalent à plus de 150 % des ventes de l’année 2009 pour la même période. Il y a un fort engouement, les gens se ruent pour investir, mais les banques et le gouvernement viennent d’annoncer de nouvelles mesures pour ralentir la cadence et mettre des barrières à la spéculation», déclare Alex Belchian, courtier immobilier agréé chez Sutton.

D’un côté, le gouvernement, annonce un resserrement des conditions de prêt. Le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, a annoncé que les Canadiens pourront encore s'offrir une maison avec une mise de fonds de 5 % qui pourrait augmenter à 10 % à compter du 19 avril 2010. Les acheteurs devront prouver à la SCHL (Société canadienne d’hypothèques et de logement) qui assurera le prêt, qu’ils seront capables de payer leurs mensualités s'ils optaient pour un emprunt hypothécaire de cinq ans à taux fixe. Jim Flaherty veut ainsi s'assurer que les propriétaires auront les moyens de faire face à une éventuelle hausse des taux d'intérêt, d’après le magazine l’Actualité.

D’un autre côté, les banques annoncent des hausses substantielles des taux d’intérêt de l’ordre de 0,6 %, même si la banque centrale conserve son taux à 0,25 %. D’ailleurs, huit banques viennent de hausser leurs taux hypothécaires de 0,2 % à 0,6 % pour les prêts de trois à cinq ans respectivement pour des taux d’intérêt fermés. Les taux annoncés, de trois ans va passer à 4,35 %, celui de quatre ans à 5,34 % et celui de cinq ans à un taux d'intérêt de 5,85 %, contre 5,25 % jusqu'à maintenant, selon Radio-Canada.

«Le consommateur se trouve pris entre deux feux : d’un côté, les conditions des prêts hypothécaires sont durcies par Ottawa et, de l’autre côté, ce sont les banquiers qui augmentent leurs taux d’intérêt pour ralentir le boum immobilier. On ne sait pas à quel point cela va ralentir la croissance immobilière et on ne sait pas combien de temps ça va durer», affirme de nouveau Alex Bechlian.

Charles Tanguay, de l'Union des consommateurs, estime que le vrai problème n'est pas les emprunts hypothécaires mais le surendettement. Depuis 20 ans, le rapport dette hypothécaire/valeur immobilière des Canadiens n'a pas bougé, il est demeuré à 30 %. En revanche, celui du crédit à la consommation (dettes de consommation/actifs de consommation) est passé de 47 % à 95 % (chiffres tirés de l’Actualité).

«C'est toujours le temps d'investir dans l'immobilier!», déclare Michel Beauséjour, chef de la direction de la Fédération des chambres immobilières du Québec. Suite à une prochaine hausse, il serait étonnant qu'elle soit assez forte pour causer beaucoup de dommages, du moins à court terme : la reprise économique est encore incertaine et la banque centrale ne voudra certainement pas freiner une relance, d’après l’Actualité.

«Je conseille à mes clients de faire une demande d’hypothèque le plus tôt possible, pour garantir leur taux, car le courtier hypothécaire peut garantir pour quelques mois ce même taux et les clients seront à l’abri de la prochaine hausse hypothécaire», suggère Alex Bechlian.