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Forever 21 a des ennuis, mais toujours dans les millions !

Écrit par Many Ngom, La Grande Époque
15.05.2010
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  • Un magasin Forever 21 à Chicago.(Stringer: Brian Kersey / 2004 Getty Images)

Il y a exactement huit mois et une semaine que la très célèbre chaîne américaine de vêtements a ouvert deux magasins au Québec. Connaissez-vous les magasins Forever 21? Il y en a un sur la rue Sainte-Catherine, juste à côté du métro McGill dans le Complexe Les Ailes et l'autre se trouve au Mail Champlain à Brossard. Les boutiques sont immenses, toujours remplies de jeunes et de moins jeunes, femmes comme hommes, ce sont des lieux de rencontre où les amoureux de la mode se croient au paradis! Pourquoi? Imaginez que les dernières tendances et les derniers modèles qui ont été vus à Milan, à Paris ou à New York il y a trois mois, se retrouvent chez Forever 21 à moindre coût.

Il faut le voir pour le croire! Chaque semaine, des nouveaux modèles se détaillant de 5 $ à 45 $ sont présentés dans le magasin, avouez que c'est alléchant, non? Encore plus alléchant, la compagnie offre différentes marques pour couvrir un plus grand nombre de clients. La marque Forever 21 offre des styles de tous les jours pour les jeunes femmes, tandis que la marque Twelve by Twelve vend des modèles plus habillés pour la femme avant-gardiste un peu plus âgée. 21Men est la marque pour le jeune homme avant-gardiste, Héritage 1981 est une collection style vintage qui s'inspire des années 1980. Faith 21 veut faire plaisir à la femme plus en chair; une collection très mode pour les femmes qui portent du très grand et plus. Puis, il y a la toute dernière collection qui cible les enfants, c'est la marque HTG81KIDS. Toutes ces marques reflètent les tendances de l'heure dans de différents tissus et à des prix incroyables.

À première vue, c'est l'entreprise idéale en cette période où le consommateur a besoin de s'identifier à un style pour appartenir à un groupe quelconque.

Mais au siège social à Los Angeles, la réalité est tout autre. En effet, la compagnie a été poursuivie en justice pour son plagiat de plusieurs modèles de designers. On parle de la chanteuse Gwen Stefani pour sa collection L.A.M.B., Anna Sui, ou encore Diane Von Fürstenberg. Les plaintes sont en général les mêmes; copie conforme de modèles récemment présentés lors d'une semaine de mode, ou copie d'imprimés exclusifs d'une collection spéciale, ou encore copie intégrale de modèles de robes.

Mais est-ce que cela a ralenti la compagnie dont la croissance n'arrête pas d'augmenter chaque année? Bien sûr que non, car avec plus de 400 magasins dans plus de 12 pays, le chiffre d'affaires et les profits nets permettent toujours de conclure les procès de la compagnie à l'amiable, on paie et la vie continue!

Du côté manufacturier, la compagnie Forever 21 a aussi essuyé des bavures avec ses employés qu'elle faisait travailler dans des conditions douteuses. En décembre dernier, à Los Angeles, les employés qui confectionnent les vêtements ont poursuivi devant les tribunaux la compagnie afin d'obtenir de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. La compagnie a accepté d'améliorer les conditions de travail de ses employés, mais n'augmentera pas leurs salaires.

Mais qui est derrière cet empire qui vaut 1 milliard de dollars aujourd'hui? Qui brasse la boîte mondiale de la mode en faisant suer les grands designers? C'est un couple nord-coréen qui a immigré aux États-Unis en 1981 à la recherche du rêve américain. Don Won Chang et sa femme, Jin, ont ouvert leur premier magasin en 1984, magasin qui s'appelait à l'époque Fashion 21 et qui était destiné uniquement à la communauté nord-coréenne de Los Angeles. Cinq ans plus tard, le couple ouvrait son 11e magasin et, aujourd’hui, la chaine s’étend dans le monde entier.

Pendant que Jin s’occupe des achats mode, Don Won, lui, tient les livres comptables.

À cause de leur passé d’immigrants, la philosophie des Chang a toujours été de minimiser les dépenses et de garder l’entreprise sans dettes. De ce fait, les cadres voyagent toujours en classe économique, et on recycle les trombones! Résultat : on offre des prix toujours plus bas pour les clients et c’est ce qui fait la force de la compagnie.

De toute façon, dans la mode, la majorité des créateurs se copie les uns les autres… Non, en fait, pour être plus politiquement correct, les créateurs s’inspirent toujours des créations ou des concepts de leurs pairs. En fin de compte, c’est le client qui gagne, il en a pour son argent et pour son look.

Est-ce une menace pour nos chaines de magasins canadiennes? On s’en reparlera quand on aura digéré la tendance Wal-Mart!

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.