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L'ex-dirigeant chinois aurait perdu la lutte de pouvoir au sein du Parti

Écrit par Rona Rui et Wu Weilin, La Grande Époque
20.05.2010
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  • cérémonie d'ouverture de l'Exposition universelle de Shanghai(Stringer: AFP / 2010 AFP)

Hu Jintao, le dirigeant suprême chinois, aurait finalement eu le dessus sur son prédécesseur, Jiang Zemin, dans une lutte de pouvoir de longue haleine, selon un chercheur se consacrant depuis des années à dévoiler les actes répréhensibles de Jiang. Un indicateur important du déclin de Jiang serait son absence à la cérémonie d'ouverture de l'Exposition universelle de Shanghai le 1er mai.

«Il relevait d'une importance vitale pour l'ex-chef du PCC [Parti communiste chinois], Jiang Zemin, d'assister à la cérémonie d'ouverture de l'Exposition universelle de Shanghai. Ne pas y être arrivé signifie qu'il n'assistera plus à aucun évènement important à l'avenir», estime le chercheur chinois Lu Jianping.

Shanghai, le quartier général de Jiang Zemin, a obtenu l'Expo 2010 durant son administration. Son habileté ou son incapacité à assister à la cérémonie d'ouverture était considérée comme un gage de l'influence de la faction de Jiang Zemin, aussi appelée la «clique de Shanghai».

Lu Jianping affirme que «Hu Jintao a pratiquement réglé ses comptes avec Jiang cette fois. Jiang a été incapable d'exercer une quelconque influence politique».

Selon Lu, «Hu a finalement utilisé les scandales et les trahisons historiques de Jiang comme des points de pression pour le soumettre. À cause de cela, aucune autre faction n'ose parler en faveur de Jiang Zemin, même pas la sienne».

Lu a publié une lettre ouverte le 15 décembre 2009 dans laquelle il décrit les scandales impliquant Jiang Zemin : 1) Autant Jiang que son père étaient des traîtres qui ont travaillé pour les Japonais durant la Seconde Guerre mondiale; 2) Jiang était un espion du KGB qui a plus tard cédé une large portion du territoire chinois à la Russie; 3) Jiang prétend avoir joint le PCC aussi tôt qu'en 1949, ce qui est faux; et 4) Jiang prétend être le fils d'un martyr du Parti communiste, Jiang Shangqing.

Lu mentionne que personne ne prend la défense de Jiang dans aucun de ces scandales. «L'absence de Jiang à la cérémonie d'ouverture de l'Expo était arrangée par le Comité central et la clique de Jiang», indique-t-il. «Si Jiang tombait, personne de sa faction ne l'appuierait.»

Toujours selon Lu, Hu voulait se servir de ces scandales pour affaiblir Jiang, mais à l'abri du public.

«Pour conserver la stabilité sociale, Hu n'est pas prêt à divulguer ces problèmes ouvertement pour l'instant. Une fois ces scandales historiques révélés, l'image du PCC serait ternie et un tel évènement pourrait même déclencher un grand bouleversement national et mener à un mouvement anticommuniste. Les gens se demanderaient pourquoi le PCC a choisi un tel traître et tricheur comme dirigeant et comment il s'est faufilé au sein du Comité central pour en devenir le chef», explique Lu Jianping.

«Le Comité central a donc adopté une stratégie de frapper l'ennemi où il est le plus faible et ne pas laisser aux autres savoir qu'il est devenu inopérant, même si Hu l'a vaincu.»

D'autres évènements récents viennent appuyer l'analyse de Lu Jianping concernant la défaite de Jiang Zemin.

Le 30 mars 2010, des informations concernant les procès internationaux auxquels fait face Jiang – pour son rôle principal dans la persécution du Falun Gong – sont devenues accessibles aux internautes chinois à partir du portail Baidu, le plus important moteur de recherche en Chine. C'était la première fois que ces informations étaient disponibles depuis le début de la persécution en 1999. Cet accès sans précédent n'a cependant duré que dix heures.

Le commentateur Li Tianxiao suggère deux possibilités pour expliquer la levée de la censure : un problème technique ou un stratagème. Selon Li, la deuxième option est plus probable : afin de vaincre la faction de Jiang, Baidu a reçu le feu vert pour jouer ce petit tour.

Depuis des années, Lu Jianping a connu une carrière inusitée dans laquelle il a vigoureusement critiqué Jiang Zemin. On estime que cela a été rendu possible seulement grâce à des appuis au sein des hautes sphères du PCC.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.