L’art de la respiration consciente ou rebirth

Écrit par Maggy Sanner, La Grande Époque
25.05.2010
  • bouche souffle(攝影: Jupiterimages / (C) 2007 Jupiterimages)

L’art de la respiration consciente a toujours été présent dans les traditions ancestrales comme le yoga, le tai chi, le qigong et le tao du souffle. Aujourd’hui, ces techniques ancestrales ont leur pendant occidental connu sous le nom de rebirth.

C’est aux États-Unis, dans les années 1970, que Leonard Orr et Sondra Ray expérimentent une nouvelle technique de développement personnel impliquant le souffle. Le rebirth, qui signifie «renaissance», utilise une respiration volontairement amplifiée afin de modifier la perception du corps et de faciliter l'accès à toute la dimension émotionnelle de l'être.

Selon Léonard Orr et Sondra Ray, le plus grand traumatisme de l’homme serait lié à sa naissance dans le monde terrestre. L’objectif de cette respiration est de faire revivre des expériences traumatiques anciennes en toute conscience afin de permettre d'amorcer un processus de guérison.

Mais le rebirth n’est pas uniquement recherché pour revivre sa naissance et toutes les expériences traumatisantes de sa vie. Il a aussi la particularité de favoriser une profonde détente du corps. Le souffle va dissoudre les blocages et les tensions et ainsi permettre la résolution de schémas mentaux inhibiteurs sans intervention de l’intellect ou de l’imaginaire.

La manifestation des émotions liées aux souvenirs favorise une analyse profonde amenant l’individu à une prise de conscience et, de ce fait, à dépasser les traumatismes du présent.

Il suffirait de quelques séances pour obtenir de très importants effets thérapeutiques sur certains troubles respiratoires, allergiques, psycho-fonctionnels. Les sujets spasmophiles verraient alors leur état s'amender, les déprimés ou les mélancoliques retrouveraient un optimisme et un entrain surprenants, etc.

Une pratique controversée

Le rebirth a longtemps été l’objet de réticence dans le milieu scientifique, car il était souvent associé à un phénomène d’hystérie, voire d’exorcisme.

En effet, l’hyperventilation provoquée par les exercices respiratoires peut déclencher des crises de spasmophilie engendrant le plus souvent des modifications physiologiques intenses, parfois comparables à un exercice sportif intense. Ils font ressurgir des évènements traumatiques importants. Ces manifestations sont quelquefois accompagnées d’accès de colère, de cris, de larmes et d’une profonde détresse. D’un autre côté, le risque de faux souvenirs induits peut être appréhendé, c'est-à-dire que l’évènement présumé ne s'est jamais produit ou bien que son souvenir réel est altéré.

Comment se passe une séance?

Chaque séance dure entre 1 h 30 et 4 h selon l’individu.

Placée dans un endroit calme, la personne est invitée à s’allonger et à respirer par le nez ou par la bouche.

Elle amplifie progressivement sa respiration en insistant sur l’inspiration dans un cycle de respiration ample et circulaire sans pause. Le souffle augmente jusqu’à la perte du contrôle de la respiration. Il se crée alors une hyperoxygénation du cerveau qui expulse l’anhydride carbonique. Ce phénomène favorise la levée du contrôle du cortex sur certaines zones du cerveau, permettant ainsi aux émotions refoulées et aux souvenirs enfouis de ressurgir.

C’est dans cette phase que surgissent les émotions, les larmes, les peurs, les sanglots, la douleur, la colère, les frissons, les bouffées de chaleur, le froid intense, la tétanie, les tremblements. Des manifestations de joie peuvent également surgir accompagnées d’éclats de rire.

Le principe est d’accepter toutes les manifestations physiologiques en maintenant la respiration. Après un certain temps, la respiration reprend doucement son rythme habituel, la personne revient à son état normal.

Contre-indications

Il est prudent de s’assurer que les personnes concernées sont indemnes d’affections ou de fragilité (cardiaque par exemple) qui les mettraient en danger au cours de la pratique. De même pour les personnes fragiles émotionnellement qui ne sont pas prêtes à vivre psychologiquement cette expérience.

Les individus sous sédatif, antidépresseur ou calmant seront également exemptés de cette technique respiratoire.