La première batterie de missiles Patriot a été inaugurée par les représentants polonais et américains le 26 mai dernier, au grand mécontentement de la Russie. Le système Patriot qui sera installé en Pologne est un système de défense antiaérien de longue portée pouvant contrer les missiles balistiques tactiques, les missiles de croisière et les aéronefs sophistiqués.

Une unité américaine constituée de plus de 100 soldats a été formellement accueillie par le ministre de la Défense polonais, Bogdan Klich. Les soldats entraîneront leurs homologues à utiliser le système antimissile sur la base de Morag, située à environ 65 kilomètres de l'enclave russe de Kaliningrad.

Le système antimissile Patriot a été transporté en Pologne par train d’une base américaine située à Kaiserslautern, en Allemagne, la semaine précédant l’inauguration.

Varsovie et Washington ont conclu l’entente sur les Patriot en 2008 lors des négociations sur l’installation du bouclier antimissile en Pologne et chez sa voisine la République tchèque. Bien que le système Patriot soit en train d'être installé, le projet de bouclier ne s'est pas concrétisé.

En septembre 2009, le président américain, Barack Obama, a annulé le projet de bouclier en Pologne et en République tchèque, tandis que Moscou exprimait qu'il s'agissait d'une menace à ses portes. Washington avait déclaré que le projet de bouclier visait à contrer une menace potentielle de missiles longue portée en provenance de l’Iran.

«Nous considérons le déploiement du système Patriot en Pologne comme un avancement important pour améliorer notre sécurité nationale et pour développer notre coopération stratégique avec les États-Unis», a déclaré M. Klich, selon l’AFP.

Les Russes ont cependant une autre opinion. Un représentant non identifié du ministère des Affaires étrangères a affirmé que l’établissement du système Patriot en Pologne n’apporterait pas de sécurité à la région, selon l’agence officielle russe ITAR-TASS.

«Une telle activité militaire n’aide pas à renforcer notre sécurité mutuelle ni à développer des relations de confiance et de prévisibilité dans cette région», a-t-il fait savoir, ajoutant que les responsables russes ne pouvaient comprendre les raisons de la coopération américaine et polonaise sur le projet.

Les représentants polonais insistent que le déploiement n’est pas une menace, mais fait plutôt partie de leur développement militaire qui est en cours depuis que le pays s’est joint à l'OTAN en 1999, une décennie après l’effondrement du Rideau de fer.

Pendant ce temps, l’attention des dirigeants polonais a été portée sur un autre front, tandis que le pays a dû combattre des inondations qui ont tué au moins 15 personnes et forcé des milliers d’autres à évacuer leur domicile.

Le fleuve principal du pays, la Vistule, a sorti de son lit récemment, inondant des centaines de kilomètres des terres dans le sud du pays.