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L'homme le plus riche de Chine emprisonné pour quatorze ans

Écrit par Zhou Yu, La Grande Epoque
10.06.2010
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  • Huang Guangyu, l'ancien président de la seconde plus grande entreprise d'appareillage électronique chinoise, a été condamné à 14 ans de prison. (The Epoch Times)(攝影: / 大紀元)

Huang Guangyu, l'ancien président de la seconde plus grande entreprise d'appareillage électronique, a été emprisonné, pour opérations commerciales illégales, délit d'initié et corruption. Cette affaire met en lumière la relation complexe entre les milieux d'affaires et les responsables du régime en Chine.

Huang Guangyu, 40 ans, qui a un jour été l'homme le plus riche de Chine et le fondateur de GOME Electrical Appliances Holding Ltd, a été reconnu coupable de transactions illégales, d'une valeur de 85 millions d'euros entre septembre et novembre 2007 et condamné à 14 ans de prison. Le Tribunal populaire intermédiaire N° 2 de Pékin l'a également condamné à une amende de 600 millions de yuans (72 millions d'euros) et a saisi 200 millions de yuans (24 millions d'euros en valeurs actives), selon l'agence de presse officielle Xinhua.

Huang était également accusé de délit d'initié en tant qu'actionnaire majoritaire de l'entreprise Centergate Technologies de Pékin, côtée à la bourse de Shenzhen, pour une valeur d'échange totale de plus de 1.415 milliards de yuans (170 millions d'euros), entre avril et septembre 2007. On estime ses gains dans les transactions à plus de 300 millions de yuans, soit 37 millions d'euros. Huang a été reconnu coupable de corruption directe ou d'avoir fait offrir des pots-de-vin à cinq policiers et à des fonctionnaires des impôts avec 4,56 millions de yuans (550.000 euros) en espèces et en nature, entre 2006 et 2008, en échange de bénéfices irréguliers pour ses deux entreprises, GOME et la compagnie de développement immobilier Pengrun à Pékin.

Ces entreprises ont également reçu une amende de respectivement 5 et 1,2 million (600.000 euros et 140.000 euros) pour corruption en bande. Huang a été arrêté par la police de Pékin en novembre 2008 après une enquête basée sur des accusations de manipulations boursières. Le 22 avril cette année, après 17 mois de garde à vue, Huang a été jugé au Tribunal intermédiaire N° 2 de Pékin.

Selon un reportage de la CNN, l'un de ces fonctionnaires, Xiang Huaizhu, ancien directeur délégué du Bureau d'investigation des crimes économiques du ministère de la Sécurité publique, a été jugé en mars pour avoir reçu un million de yuans de Huang. Le verdict concernant Xiang n'a pas encore été prononcé.

Connivences

Le dossier de Huang Guangyu, qui a été largement couvert par les médias chinois et les agences de presse outre-mer, a de nouveau attiré l'attention sur le monde obscur des entrepreneurs chinois et leurs relations avec les responsables du régime communiste chinois.

Pour les analystes de la BBC, le cas n'est pas isolé mais est l'un des plus grands scandales de corruption en Chine : « Pour certains, le procès de Huang Guangyu montrera que le gouvernement est sérieux dans sa volonté de combattre la corruption. Mais il n'est pas certain que cette affaire diminue les pratiques de corruption ailleurs dans le pays. Après tout, des personnalités du gouvernement et des affaires ont été condamnées auparavant, sans aucun effet notoire sur les niveaux de corruption. »

L'agence Associated Press cite Joseph Cheng, président du centre de recherche sur la Chine contemporaine de l'Université de Hong Kong : « La corruption est partout en Chine et les hommes d'affaires en général sont persuadés de devoir offrir des pots-de-vin pour réaliser des transactions. Lorsque les dirigeants politiques rencontrent des ennuis, à cause de la corruption ou de luttes de faction, les groupes d'affaires auxquels ils sont associés rencontrent généralement des ennuis également. »

Pour la chaîne ABC,  « les cas d'activités illégales et de corruption sont communs en Chine, parmi les dirigeants d'affaires et les responsables du gouvernement. Guangxi veut dire 'relations' en chinois. Mais dans le monde des affaires chinois, guangxi est devenu beaucoup plus complexe. Les réseaux d'hommes d'affaires et de fonctionnaires échangeant des faveurs peuvent être légaux et sans conséquence, mais souvent, comme dans tout autre pays dans le monde, les humains sont gourmands et se laissent emporter. »

Jingzhou Tao, professeur de droit à Pékin, cité par la CNN considère lui que « le véritable problème dans cette affaire est la complexité des relations entrelacées entre hommes d'affaires et bureaucrates, le pouvoir discrétionnaire opaque des fonctionnaires du gouvernement, et le manque de réglementation éthique dans la communauté des affaires chinoise. »

 

Voir aussi: Etat d’alerte pour les produits «Made in China»

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