Jazz sous les pommiers avec John McLaughlin

Écrit par Michal Neumann, La Grande Epoque
11.06.2010
  • John McLaughlin au 29e festival de Coutances u00ab Jazz sous les pommiers » le 14 mai 2010. (Michal Neeman/La Grande Epoque) (攝影: / 大紀元)

Le Festival Jazz sous les pommiers, à Coutances dans le département de la Manche est l'un des festivals internationaux les plus intéressants. Chaque année le festival accueille des musiciens célèbres ainsi que de nouvelles découvertes. Cette année il peut se réjouir de la participation du légendaire John McLaughlin.

John McLaughlin qui a côtoyé Miles Davis, John Coltrane, Carlos Santana et autres, est considéré lui-même comme l'un des meilleurs guitaristes de tous les temps. Le musicien si attendu a également donné une conférence de presse le vendredi 14 mai avec le batteur et pianiste Gary Husband, le batteur Mark Mondésir et le bassiste Etienne M'Bappé.

John McLaughlin inspire une sérénité magique qui émane de sa personnalité et ses musiciens ont insisté sur le fait que l’on « ne peut pas séparer l'homme de sa musique ». Humble, lorsqu’on mentionne son parcours exceptionnel, il tient à préciser immédiatement qu'il y a de nombreux grands musiciens inconnus – et que lui a eu la chance de jouer avec de grands artistes. John McLaughlin n'oublie pas non plus ses maîtres qui restent avec lui pour toute sa vie.

John McLaughlin qui se sent choisi par sa musique et non pas le contraire, a commencé à l’âge de huit ans la musique classique mais son aventure avec la guitare commence à onze ans, et c’est à partir de ses quinze ans qu’il découvre le jazz. Aux États-Unis il étudie la musique indienne et rencontre Zakir Hussain. Pour les indiens la musique est un pont entre la terre et le ciel. Pour John McLaughlin la recherche musicale devient une quête spirituelle. À 23 ans il cherche une d'identité entre le monde visible et invisible.  Pour le musicien qui joue du « jazz fusion », tout le monde est spirituel et tout l'univers fait partie d'une unité : « On est tous des esprits », dit-il. « La seule question est : est-on conscient de soi-même et de l'origine de soi-même… et d'ailleurs la musique c'est un langage de l'esprit. Cela nous rappelle qu'on est tous chez soi. »

« Le vrai langage du monde c'est la musique » dit-il. « La musique nous parle de manière profondément différente et sans paroles il n'y a pas de confusion [quand on parle] avec la musique c'est la fascination. La musique est là depuis toujours. Tout ce qu’on peut faire c’est suivre sa nature, juste être moi-même sans rajouter quoi que ce soit.(…) Quand la musique devient magique, on s’en rend compte. »

Et pour nous chauffer le cœur encore un peu plus, McLaughlin nous fait part de sa prise de position concernant les droits de l’homme en Chine. Le musicien nous explique qu’il a refusé plusieurs fois d’aller jouer en Chine justement à cause de la situation des droits de l’homme. Ce qui prouve qu’on peut être à la fois artiste, aimer son public et faire des choix courageux. Alors, comme dirait son ancien partenaire andalou Paco de Lucia : « Olé John ! »