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Le nouveau président ukrainien en mode autoritaire

Écrit par Andrey Volkov, La Grande Epoque
17.06.2010
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  • Victor Ianoukovitch, le président de l’Ukraine et son homologue russe Dimitri Medvedev lors d’une cérémonie d’accord à Kiev, en Ukraine le 17 mai. AFP/Getty Images(Stringer: DMITRY ASTAKHOV / 2010 AFP)

KIEV, Ukraine – Cent jours après son élection, analystes et membres du parti de l’opposition observent que les actions du président ukrainien Victor Ianoukovitch se font plus autoritaires dans le but de conduire les réformes promises.

«Pendant ces cent jours, de facto l’Ukraine est passée de république parlementaire à république présidentielle », a commenté Igor Zhdanov, le directeur du groupe de réflexion ukrainien Open Politics lors d’une conférence de presse à Kiev. Les partis de l’opposition ont déclaré que le gouvernement évite toute discussion concernant les finances et les programmes de l’État, comme le budget de l’État ; et que dans les quelques cas où il y a eu discussion, les propositions de la partie adverse n’ont pas été incluses.

Le candidat Victor Ianoukovitch, très proche de la Russie, a remporté la présidence en février de cette année, battant les leaders de la Révolution Orange : l’ancienne Premier ministre Ioulia Timochenko et le président sortant Victor Ioutchenko. Depuis, la relation ukraino-russe qui était dans une impasse s’est considérablement améliorée en comparaison des cinq années de l’ère Ioutchenko.

Ce rapprochement a permis la signature d’un accord garantissant un prix plus bas pour l’achat de gaz russe, et l’extension de la zone de présence de la marine militaire russe dans la péninsule de Crimée jusqu’en 2042. La ratification de l’accord au Parlement ukrainien a dû cependant faire face à de vives résistances des partis d’opposition : fumigènes, jets d’œufs et menaces ont ponctué les échanges.

Selon un récent sondage du Gorshenin Institute de Kiev, une majorité d’Ukrainiens considèrent l’accord avec la Russie comme une démarche progressive et non comme une menace à la souveraineté du pays, contrairement aux assertions de l’opposition. Ianoukovitch a aussi mis un frein aux ambitions ukrainiennes de rejoindre l’OTAN, les citoyens ayant fait preuve de peu d’enthousiasme sur le sujet.

Concernant la liberté de la presse et les droits de l’homme, différentes organisations sociales et partis nationalistes sont à l’origine d’un nombre croissant de cas de violations. Les journalistes de plusieurs chaînes de télévision ont également accusé le gouvernement de censurer des reportages critiquant les autorités. Le gouvernement a nié les faits. « Le problème n’est pas celui des attaques du gouvernement [contre les medias], mais celui de la position que prennent les propriétaires de médias – ils ne veulent pas d’un conflit avec les autorités », continue Zhdanov.

Des réformes économiques insuffisamment ambitieuses

Récemment, Ianoukovitch a présenté son premier plan de réforme économique, visant à faire entrer l’Ukraine dans la famille du G20. Le programme cherche à réduire le déficit du budget, simplifier le système de taxes, attirer les investissements étrangers et développer le marché financier.

L’Ukraine a contracté un nouveau crédit de 19 milliards de dollars auprès du FMI afin de financer les réformes, remplaçant le document en cours du gouvernement Timocchenko. Cependant, le FMI n’est pas satisfait du dernier plan proposé par Kiev. Max Alier, le représentant du FMI en Ukraine a déclaré récemment que le plan de Kiev de réduire le déficit de 1 % et l’inflation à 6 % par an n’est pas assez ambitieux.

D’après les analystes, le président ukrainien réfléchit à mettre en œuvre un plan d’austérité similaire à celui de la Grèce, de la France et de l’Italie qui ont largement prouvé leur impopularité en déclenchant d’importantes manifestations. Cependant, Ianoukovitch avait promis d’améliorer le niveau de vie en Ukraine et il doit anticiper la possibilité d’une seconde révolution orange si ces promesses n’étaient pas respectées.

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