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Une campagne veut interdire la vente de boissons énergisantes aux mineurs

Écrit par Joan Delaney, La Grande Époque
24.06.2010
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  • Certains demandent l'interdiction de la vente de boissons énergisantes aux mineurs.(攝影: / 大紀元)

Un père qui croit que la mort de son fils de 15 ans a été causée par une boisson énergisante populaire fait campagne pour que la vente de ce genre de produit soit interdite aux mineurs.

James Shepherd, témoignant récemment devant le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes, a affirmé que son fils était mort d'arythmie cardiaque en 2008, quelques heures après avoir consommé une boisson énergisante.

M. Shepherd et le vice-administrateur en chef de la santé publique de l'Île-du-Prince-Édouard (IPÉ), Dr Lamont Sweet, ont également exhorté le Comité à imposer des restrictions sur la publicité et le marketing de tels produits.

Dr Lamont Sweet a expliqué au Comité que lorsque le gouvernement de l'IPÉ a levé l'interdiction sur la vente de boissons gazeuses en canettes en 2008, les boissons énergisantes ont rapidement fait leur apparition à travers la province.

«Presque immédiatement, les professeurs dans les écoles ont remarqué que les étudiants devenaient hyperactifs, agités et incapables de se concentrer», affirme-t-il.

Dr Sweet a mentionné que la classification des boissons énergisantes dans la catégorie des produits naturels semble inadéquate, étant donné la concentration de caféine «énorme» comparée aux boissons gazeuses.

La vente de boissons énergisantes est interdite dans les écoles de l'IPÉ, mais les écoliers peuvent quand même se les procurer dans les magasins. Des associations parentales et scolaires dans tout le Canada tentent de renverser cette situation. Elles demandent à Ottawa d'imposer une interdiction pancanadienne sur la vente des boissons aux mineurs.

«Nous constatons que c'est un problème qui ne fera que s'aggraver à l'avenir», estime Owen Parkhouse, président de la Home and School Federation de l'IPÉ.

Owen Parkhouse affirme que, dans certains cas, des enfants ont été diagnostiqués avec le trouble de déficit de l'attention et hyperactivité alors qu'en fait, «ils n'avaient pas assez de sommeil pour un ensemble de raisons, et une de ces raisons était la consommation de boissons énergisantes contenant de la caféine».

Dr Billy Scantlebury, président de la Medical Society de l'IPÉ, affirme que les jeunes et les étudiants sont ciblés par des campagnes de marketing bien rodées. Un médecin de famille de Charlottetown a également soulevé que les boissons peuvent causer des troubles de comportement et de l'anxiété chez les jeunes ainsi que des problèmes de santé sérieux comme l'arythmie et les palpitations cardiaques.

Chez Red Bull, l'officier en chef de la science – Dr Andreas Kadi – a déclaré au Comité de la santé que les autorités en santé publique du monde entier avaient conclu que la boisson ne pose aucun risque.

Il a expliqué que le niveau de caféine dans les Red Bull est équivalent à celui qu'on retrouve dans une tasse de café instantané, ajoutant qu'une étiquette apposée sur les canettes de 250 ml recommande de ne pas consommer plus de deux canettes par jour, ce qui équivaut à 160 milligrammes au total. Il a fait remarquer que l'étiquette déconseille aussi la boisson aux enfants.

Aux États-Unis, alors qu'il existe des règlementations limitant la quantité de caféine permise dans les boissons gazeuses, la Food and Drug Administration n'impose aucune limite de ce genre sur les boissons énergisantes, selon une évaluation approfondie de ces produits par l'Institute of Food Technologists.

Justin Sherwood, président de Boissons rafraîchissantes – qui représente le secteur des boissons non alcoolisées au Canada – affirme que les boissons énergisantes «font l'objet de contrôles stricts» au pays et qu'elles ont été évaluées et analysées de fond en comble par les autorités concernées de par le monde.

«Sans exception, ces évaluations ont toutes confirmé l'innocuité de ces produits», a-t-il indiqué.

Dans une présentation au Comité permanent du développement social de l'IPÉ en mars 2009, Dr Scantlebury avait dit que l'inquiétude ne concernait pas seulement les ingrédients des boissons, mais aussi la manière dont elles sont consommées.

«Des réactions indésirables se produisent lorsque les boissons énergisantes sont consommées plus d'une à la fois et sont “englouties” plutôt que sirotées comme le serait un café», a-t-il souligné.

«Il y a aussi une tendance dangereuse chez les jeunes et les jeunes adultes de mélanger les boissons énergisantes avec de l'alcool. Les effets des doses élevées de caféine en combinaison avec l'alcool accentuent les effets déshydratants de l'alcool. En somme, le mélange permet de demeurer alerte plus longtemps, donc de consommer plus d'alcool.»

Les boissons énergisantes sont interdites en France, en Suède et au Danemark, tandis que l'Irlande révise sa politique sur le sujet. En 2005, un adolescent est décédé en Irlande lors d’une partie de basketball après avoir partagé avec des amis quatre canettes d'une marque populaire de boisson énergisante.

Un examen ultérieur a déterminé que le jeune homme de 18 ans était décédé du syndrome de mort subite adulte, mais une enquête sur les boissons énergisantes a tout de même été appelée.

En plus de contenir des quantités élevées de sucre et autres additifs, certaines boissons contiennent jusqu'à 500 milligrammes de caféine par canette. La quantité quotidienne recommandée pour un adulte par Santé Canada ne dépasse pas 400 milligrammes.

«Lorsque vous tenez compte de la différence de poids entre un adulte et un enfant, et de toute cette caféine dans le système, c'est certain [que les enfants] vont grimper au plafond, avec tout le sucre et les autres additifs», commente Owen Parkhouse.

Il ajoute que bien que la quantité de caféine varie selon les boissons, «pour la plupart, elle est bien au-dessus de ce que les médecins canadiens considèrent sans danger pour les enfants.»

Si Ottawa n'arrive pas à interdire la vente aux mineurs, il ajoute que l'IPÉ devrait prendre les devants et devenir la première province canadienne à le faire.

«Je crois que nous voyons de plus en plus l'Île-du-Prince-Édouard ouvrir la route dans beaucoup de ces questions qui affectent notre pays, et c'est peut-être l'endroit au pays où c'est le plus facile de le faire. Donc, au lieu de traîner la patte, je crois que l'Île-du-Prince-Édouard devrait mener la charge.»

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