Écrit par Stephen Jones, La Grande Époque

DUBAÏ  Il y a deux ans, personne n’aurait pensé que les luxueux appartements de l’édifice le plus haut du monde auraient pu être à la portée d’autres que des multimillionnaires.

Mais devant l’effet de la crise sur le marché de l’immobilier, les agents immobiliers, dans le marché jusqu’à récemment débridé de l’émirat de Dubaï, ont été forcés de revoir à la baisse le prix des loyers demandés pour des appartements de la Burj [tour en arabe] Khalifa.

Pour un montant relativement abordable de 3100 $ US par mois, un appartement studio peut être loué dans la vertigineuse tour de 828 mètres. (En comparaison, le 1000 La Gauchetière, la plus haute construction de Montréal, n’est qu’une maison de campagne avec ses 205 mètres de haut.)

«Ceci est un signe montrant comment le marché s’est corrigé lui-même au cours des deux dernières années», estime un agent immobilier préférant taire son nom.

La construction, qui comprend également le premier Hôtel Armani, a ouvert ses portes en janvier avec une célébration au cours de laquelle 10 000 feux d’artifice ont éclaté, ce qui a défié la récession qui sévit.

Le gratte-ciel qui s’appelait Burj Dubaï a été rebaptisé Burj Khalifa en l’honneur du président des Émirats arabes unis, Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan.

Le dirigeant d’Abu Dhabi a récemment libéré l’émirat de Dubaï de sa dette de 10 milliards de dollars.

Un total de 60 unités résidentielles de la Burj Khalifa a été mis sur le marché il y a deux semaines par la société d’État, le promoteur immobilier Emaar.

Les appartements studios sont offerts par quelques agents immobiliers à une location à bail de 38 000 $ par année et les unités à une chambre à 49 000 $ par année.

«Nous venons de commencer, et ce sont vraiment des renseignements immobiliers exclusifs», indique Joe Le Beau, un agent pour Elysian Real Estate à Dubaï, en entrevue ave le quotidien Gulf News.

Un autre agent de Networth Real Estate a dit au quotidien que peu de propriétaires étaient disposés à vendre vu l’état actuel du marché.

Le mois dernier, un rapport de la Bank of America Merrill Lynch prédisait que les prix des propriétés dans les Émirats diminueront de 15 % en 2010, s’ajoutant à leur diminution de 45 % l’an dernier.

L’émirat a 44 000 unités vacantes, plusieurs de celles-ci risquent d’entrer sur le marché, ce qui ajoutera une pression sur les prix, évalue le rapport.

Le marché du crédit-bail a aussi connu une baisse, avec des agents rapportant des cas de baisse de 60 % dans des secteurs de premier choix depuis l’apogée en 2008. Les prix de location du Burj Khalifa sont comparables aux propriétés haut de gamme à Manhattan et à Londres. Cependant, les blogueurs ont fait des commentaires cinglants sur la comparaison.

«Les gens de l’immobilier peuvent dire ce qu’ils veulent. Le fait est que la Burj Khalifa n’est pas à Manhattan. Elle est au milieu du sable, des constructions et du désert aride», écrit un autre journaliste.