Deux inspecteurs de l'AIEA sont bannis d'Iran

Écrit par Stephen Jones, La Grande Époque
29.06.2010
  • Le chef de l’Organisation de l’énergie atomique iranienne, Ali Akbar Salehi(攝影: / 大紀元)

DUBAÏ – Deux inspecteurs sur le nucléaire des Nations Unies ne pourront plus mettre les pieds en Iran, alors que Téhéran allègue qu'ils ont rapporté de «fausses» informations au sujet de son programme nucléaire controversé.

Ali Akbar Salehi, le chef de l’Organisation de l’énergie atomique iranienne, a signalé que les noms de deux inspecteurs avaient été remis à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

«Ces deux-là n’ont plus le droit d’entrer en Iran», a-t-il annoncé sur une chaîne de télévision d’État. «Ce qu’ils ont rapporté est faux.»

Le conflit est survenu après la publication d'un rapport par les deux inspecteurs, affirmant que l’Iran a conduit des expérimentations visant à purifier de l’uranium au laboratoire Jaber Ibn Hayan de Téhéran. Ces expérimentations pourraient théoriquement être utilisées pour créer une ogive nucléaire.

L’Iran a nié les allégations; lorsque les inspecteurs ont visité le site à nouveau au mois de mai, l’équipement avait été retiré.

Leurs inquiétudes avaient été dévoilées dans un rapport publié en mai. Cependant, Salehi a souligné que les inspecteurs avaient publié le rapport sans l’accord de l’AIEA.

L’agence de l’ONU a émis une déclaration le 21 juin dans laquelle elle disait avoir pleine confiance en ses deux inspecteurs.

«L’agence confirme que son rapport sur la mise en œuvre des garanties en Iran, publié le 31 mai, est entièrement exact», a affirmé le porte-parole Greg Webb dans une déclaration.

«L’AIEA a pleinement confiance dans le professionnalisme et l’impartialité des inspecteurs concernés.»

Le différend concerne également l'ampleur des inspections onusiennes en Iran. Le pays est signataire du Traité de non-prolifération, mais les responsables aiment rappeler que selon les termes du traité, les inspections sont limitées.

Par exemple, Salehi a mentionné que les inspecteurs n’avaient pas le droit de visiter les sites nucléaires sans prévenir.

«Les inspections [des Nations Unies] devraient s'inscrire entièrement dans le cadre du Traité de non-prolifération», a-t-il affirmé le 21 juin.

Il a ajouté que l’Iran n’était pas signataire d'un protocole additionnel qui permet des inspections illimitées.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a récemment adopté une quatrième ronde de sanctions contre l’Iran en raison de son programme nucléaire ambigu.

La Russie, qui possède le droit de veto au Conseil de sécurité, a voté en faveur des sanctions proposées par les États-Unis – après qu'elles ont été diluées - malgré qu’elle soit un partenaire économique important de l’Iran.

Le 21 juin, l’Iran a tenté de creuser un fossé entre les deux puissances en prétendant que le bouclier antimissile américain en Europe n’était pas tant pour protéger les pays occidentaux d’une attaque possible de la République islamique, mais bien pour isoler la Russie.

Le ministre iranien de la Défense, Ahmad Vahidi, a déclaré que le bouclier antimissile était une tentative des États-Unis d’«étendre sa domination en Europe et de trouver une excuse pour ne pas démanteler ses armes nucléaires positionnées dans la région, tout en faisant pression sur la Russie et l’entourant du même coup».