Le premier ministre thaïlandais survit à un vote de non-confiance

Écrit par Jasper Fakkert, La Grande Époque
07.06.2010
  • Le premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva, ravi d'avoir battu un vote de non-confiance le 2 juin 2010.(Staff: PORNCHAI KITTIWONGSAKUL / 2010 AFP)

Le premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva, a sauvegardé son poste après qu'une motion de non-confiance a été battue au Parlement le 2 juin.

La motion avait été présentée par les partis d'opposition qui jugent que les récentes manifestations antigouvernementales à Bangkok ont été réprimées avec une force excessive. La motion a été rejetée à 246 voix contre 186 et Abhisit avait besoin de 238 voix pour battre la motion.

Quatre-vingt-neuf personnes ont été tuées et environ 1800 ont été blessées durant les neuf semaines de manifestations antigouvernementales menées par les Chemises rouges, qui ont paralysé une partie du centre-ville de Bangkok. Le premier ministre a déclaré que des éléments parmi les manifestants avaient déclenché la violence et il a promis la tenue d'une enquête indépendante sur les incidents.

Les Chemises rouges, dont plusieurs proviennent des régions rurales pauvres de la Thaïlande, affirment que le premier ministre appartient à la riche élite et qu’il n’a jamais été élu par le peuple. Abhisit est arrivé au pouvoir par la voie d'un vote parlementaire en 2008.

Le sentiment d’injustice parmi les pauvres des villes et des campagnes a été encouragé par l’ex-premier ministre, Thaksin Shinawatra, qui a été évincé dans un coup d’État en 2006. Ce dernier avait cultivé des appuis durant ses fonctions avec des politiques populistes. Des accusations de corruption pèsent actuellement contre Thaksin, un homme d'affaires milliardaire maintenant exilé, et un mandat d'arrêt pour «terrorisme» a également été émis récemment par Bangkok contre lui pour son rôle présumé dans les troubles des dernières semaines.

Malgré un retour relatif au calme, la Thaïlande demeure divisée et meurtrie. D'un côté, les partisans du gouvernement, de l'ordre établi et du calme et, de l'autre, les partisans de Thaksin, les opposants au gouvernement et les Thaïlandais qui jugent que les autorités sont allées trop loin en délogeant les Chemises rouges de la zone commerciale qu'elles occupaient au centre-ville.

Mais les Chemises rouges ont probablement perdu beaucoup de capital de sympathie, qu'elles auraient pu gagner en jouant le rôle de l'opprimé, lorsque certains de ses militants radicaux ont incendié plus d'une trentaine d'édifices de la capitale, dont le plus grand centre commercial de la Thaïlande, le Central World.