Écrit par Myrisa Luke

La Côte Turquoise est aussi claire que ses eaux cristallines

Levant les yeux depuis la jetée vers le château de Kale, les murs fortifiés de l’ancienne Simena, réutilisés sous les Empires romain et byzantin, se détachent sur le ciel du soir. En montant à l’acropole, et le plus petit amphithéâtre de Lycie avec seulement 400 sièges, nous passons les ruines des bains romains, un cadeau de l’empereur Titus.

Ce soir, nous nous habillons pour un dîner romantique sur la plage, au restaurant Lykia. Le petit-fils du propriétaire apporte fièrement du pain aux tables près du bord de l’eau. En entrée, on nous présente une délicieuse sélection de mezzés, suivie de poissons entiers grillés et, pour finir, de généreuses portions de melon d’eau sucré.

Plus tard, de retour sur le bateau qui tanguait doucement, nous nous sommes assis sur le pont, bavardant dans la nuit. Le ciel était étoilé et une demi-lune jetait sa lumière argentée sur une mer noire ondoyante. Les vagues frappaient contre les parois du bateau, comme une berceuse; c’est ce que les bébés doivent ressentir dans un berceau qu’on balance.

Le lendemain matin, alors que nous naviguons lentement devant les ruines de la ville engloutie de Kekova, des murs sans toit et des escaliers émergent de l’eau. Nous avons accosté à Kalkan après le déjeuner et avons filé à Xanthe, la capitale de la fédération lycienne des villes/États indépendants. C’est un immense site archéologique avec une acropole lycienne et une romaine, des églises et une nécropole hors des murs.

«De la lointaine Lycie et du tourbillonnant Xanthe sont venus les Lyciens dirigés par Sarpédon...» Homère nous raconte également dans l’Iliade que le brave guerrier est mort en combattant pour Troie, pendant la guerre de Troie au XIIe siècle av. J.-C. Les archéologues pensent avoir trouvé ici une zone dédiée au culte de Sarpédon. En regardant en bas vers l’acropole aujourd’hui, le fleuve coule encore entre les berges fertiles bien qu’à l’époque de Sarpédon, les polytunnels n’existaient pas.

Après notre dernière baignade le dernier jour, nous avons laissé à regret l’incroyable mer bleue et vive. Nous avons accosté à Fethiye, où le tombeau d’Amyntas est le plus impressionnant des tombeaux rupestres, construit dans la colline surplombant la ville. Juste le temps pour un tour rapide au bazar du centre-ville avant de retourner sur l’Almira pour la fête d’adieu.

Tortues et tombeaux

J’ai prolongé mon voyage. Donc, après le départ du groupe, j’ai continué mon voyage à Kano Otel, un hôtel dans la petite ville de Dalyan, à la frontière occidentale de Lycie.

La plage Iztuzu, à une courte promenade en bateau, est célèbre pour sa beauté naturelle et est un site protégé de nidification pour les tortues caouannes (Caretta caretta). En première page, le Dalyan Times rapporte : «Les tortues Caretta caretta pondent leurs œufs le jour!» Une photographie montre la tortue creusant son nid sur la plage en plein jour. Ceci est très inhabituel, parce que c’est un fait que les tortues nichent seulement la nuit.

Dalyan est fou des Carettas, avec des souvenirs de tortues en vente partout. Madame Yalman, à l’hôtel, sert de mignons biscuits en forme de tortue faits maison. Un copieux petit-déjeuner est servi sur la terrasse au bord de la mer, mais il ne peut concurrencer la superbe vue, directement en face des hautes roselières de la rivière Dalyan, des magnifiques temples/tombeaux taillés dans le rocher à Kaunos. La nuit, les tombeaux sont illuminés et se reflètent dans l’eau, ils ont l’air magique.

Le lendemain matin, du front de la mer, une cane attirée par des morceaux de pain s’est approchée avec sa couvée de six canetons. Pendant un moment, j’ai été effrayée, j’ai cru qu’un crocodile émergeait de l’eau, mais ce n’était que la première des deux tortues d’eau douce du Nil, qui arrivaient pour un petit-déjeuner de fromage.

Archéologue et directeur d’excursion, Serdar Akerdem a fait des fouilles à Kaunos pendant de nombreuses années. Il me raconte des faits intéressants et des particularités tout en me faisant visiter le site archéologique. Sur l’acropole, l’amphithéâtre bien conservé est le seul exemple où il existe encore un pivotement spécial pour changer les décors de la scène.

Il explique également que ce fut un grand port avec deux abris à l’époque classique,  jusqu’à ce qu’ils soient progressivement ensablés et que les roseaux prennent le relais. Le resserrement du crédit n’est pas nouveau ici. Les archives montrent que, lors d’un ancien encadrement du crédit, les taxes portuaires ont dû être réduites.

Iztuzu, ou la plage aux Tortues, est spéciale. Un côté de la longue et large bande de sable fait face à la Méditerranée et, de l’autre côté, à la rivière Dalyan. Debout, face à la mer, contemplant tout ce qui a été appris et apprécié pendant ce voyage – au loin, une goélette reprend sa route. Serait-ce l’Almira prête pour sa prochaine «Croisière bleue»?

Hébergement

Kano Otel à Dalyan : www.kanootel.com

Myrisa Luke a attrapé la piqûre du voyage très jeune; elle est une chroniqueuse de tourisme dont les textes ont été publiés au Royaume-Uni, en Australie, aux États-Unis  et au Canada.