Nuits d'Afrique - Un exotisme qui n'en finit plus d'inspirer

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
13.07.2010
  • L’artiste Hindi Zahra(攝影: / 大紀元)

Du 13 au 25 juillet, la 24e édition du Festival international Nuits d'Afrique vous invite à entrer dans le dialogue le plus élémentaire que forment les rythmes. Une occasion unique d'entendre plusieurs peuples s'exprimer en musique pour raconter leur histoire, vous témoigner toutes les émotions, leurs valeurs et les batailles qu'ils portent depuis des siècles et qui peuvent croiser sans aucun doute les nôtres.

Dans tout bon festival montréalais, vous retrouverez un grand métissage de genres et une promesse tenue en termes de diversité. Dans le cas des Nuits d'Afrique, s’illustrent une trentaine de pays, des centaines d'artistes qui vous offriront près de 53 spectacles. Il est à noter que la grande tendance de cette année est la présence de la création féminine.

Une des révélations musicales du moment est Hindi Zahra, chanteuse influencée par les sons maghrébins, le blues malien, la folk ouest-africaine ou encore la soul afro-américaine. Cette prestation aux accents jazzés se déroulera au National le 15 juillet à 20 h 30.

Entrevue avec Hindi Zahra.

La Grande Époque (LGÉ) : Qu'est-ce qui a fait que vous avez interrompu votre tournée européenne pour ouvrir le Festival International Nuits d'Afrique?

Hindi Zahra (H.Z.) : C'était pour moi une opportunité de connaître le public canadien et de pouvoir représenter l'Afrique sur quelques aspects.

LGÉ : Comment votre participation aux Nuits d'Afrique s'est-elle faite?

H.Z. : C'est comme en amour. Ça s'est fait de manière réciproque.

LGÉ : Quel est votre lien avec Montréal?

H.Z. : En fait, je n'y suis jamais venu. Au plan musical, je trouve important d'aller toujours plus loin et ça doit aussi passer sur le plan géographique. Je suis très curieuse. J'ai envie d'être là-bas [Montréal]!

LGÉ : En quoi l'Occident a pu vous inspirer en ce qui a trait à votre musique et à votre vie?

H.Z. : Je n'ai pas réfléchi sur chaque chose que j'ai pu retirer de chaque endroit. Je dirais que je suis intéressée au monde dans son entièreté. Toutes les cultures doivent s'influencer pour donner ce qu'il y a de meilleur. Je me laisse guider par ma curiosité. Je prends ce qui me plaît. Peut-être, au point de vue musical, il y aurait les guitares électriques.

LGÉ : J'ai pu admirer le vidéoclip de l'une de vos chansons intitulée Stand Up sur votre site Internet. Quel est votre rapport avec le visuel?

H.Z. : Je suis également peintre. La couleur, les formes sont très importantes. Il y a ces vents subjectifs de la peinture, les jets inconscients que l'on y met, l'expression... Ce sont les sens qui m’intéressent. Quand je vais dans n'importe quel pays, ma première immersion est culinaire. Je goûte. Je mange les plats locaux. Par la suite, c'est voir ce que les gens aiment : les musées, faire des visites de certains quartiers...

LGÉ : Votre album ne contient pas de morceaux français. Pourquoi?

H.Z. : J'écris beaucoup de poésie et des haïkus en français. J'ai eu la chance de vivre dans une famille polyglotte et d'apprendre le français parmi bien d'autres langues. Pour moi, maintenant, je ne l'exclus définitivement pas dans mes chansons à venir mais, pour le moment, l'anglais et le berbère sont les langues avec lesquelles j'aime le plus chanter.

LGÉ : Vous semblez beaucoup vous inspirer dans vos chansons de ce lien d'amour passionnel, à la limite de la dépendance entre deux personnes. D'un autre côté, beaucoup de journalistes mentionnent que vous chantez la liberté. Où est cette liberté dans l'amour passionnel?

H.Z. : Elle se trouve dans la recherche de l'équilibre, où chacun trouve son propre espace, son propre univers qui peut aller nourrir celui de l'autre. C'est vrai que les passions que je décris sont plus dans un esprit blues, où il y a une nostalgie. J'aime le côté un peu triste. C'est peut-être aussi une période de ma vie résolue où l'on est un peu plus dans l'instinct. Avec le temps, on équilibre les choses. Il faut un peu de recul, trouver son propre territoire avant d'échanger avec l'autre.

LGÉ : Quel serait l'amour épanoui selon vous?

H.Z. : C'est comme un jardin. Est-ce que tu es capable d'aller arroser la partie de l'autre et vice-versa.

Pour en savoir davantage sur le Festival International Nuits d'Afrique, vous pouvez vous rendre sur www.festivalnuitsdafrique.com.