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Le delta du Niger victime de l’or noir: des populations survivantes

Écrit par Heloise Roc, La Grande Epoque
22.07.2010
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  • Un pêcheur regarde le pétrole brut déversé flottant sur son ombre dans les eaux des marais du delta du Niger. Pie Utomi Ekpei/Getty Images(攝影: / 大紀元)

 

Du pétrole brut coule à flots et inonde le golfe du Niger depuis 50 ans. Début juin, une alerte de Courrier International crée un effet médusant. On avait presque oublié. Les médias et les caméras du monde entier sont pointés sur le golfe du Mexique – une catastrophe de trop – alors que des populations meurent d’une pollution beaucoup trop longue au Niger. Pourquoi une telle indifférence ? La pollution est la même, l’océan est le même, d’est ou d’ouest, les mêmes eaux baignent nos côtes.

Un paradis perdu

Le delta du Niger aurait pu être un lieu de luxuriance, d'élevage prolifique, de pêche opulente. Des terres humides, à fort taux d’humus, auraient offert un immense potentiel pour les cultures. Cela aurait pu constituer un haut lieu de richesse pour la biodiversité. Grâce à son réseau complexe de ruisseaux, de rivières, d’estuaires, de mangroves et de marécages, l'abondance des espèces de tous ordres – végétaux, poissons, oiseaux – aurait dû s’y épanouir.

Mais c’est un désastre écologique extrêmement grave. L’environnement est détruit par les déversements permanents du pétrole, le delta du Niger est devenu un regret, une illusion perdue. Nimmo Bassey, président d’Amis de la Terre International s’indigne : « On déplore plus de 300 marées noires chaque année. »

Ils se lavent, boivent et  cuisinent dans les eaux polluées

Dans son rapport, Amnesty International indique que si les vastes réserves d’hydrocarbures ont généré plusieurs milliards de dollars de revenus à l’État nigérian, la population locale vit dans la pauvreté. Le pétrole est une source d’appauvrissement, de conflit et de désespoir. Plus de 60 % des habitants de la région dépendent de leur milieu naturel pour vivre. Les ressources locales – les produits agricoles, forestiers ou ceux de la pêche – constituent la seule source de nourriture des populations. Par ailleurs, les cours d’eau constituent la principale source d’eau potable pour la vie courante dans de nombreuses zones.

Les déversements d’hydrocarbures et la combustion de torchères sont devenus endémiques dans le golfe du Niger. Plus de 2.000 sites sont contaminés. Les habitants se lavent dans des eaux polluées, boivent et cuisinent dans ces mêmes eaux. Par chance, s’ils peuvent pêcher du poisson, ils doivent naviguer au-delà du territoire du golfe. Ils se plaignent de troubles respiratoires ou autres problèmes de santé mais ne sont pas pris au sérieux et ne disposent d’aucune information sur la pollution.

Conflits et répression

Malgré la richesse représentée par le pétrole, le delta est fortement sous-développé. Les initiatives mises en place en faveur du développement ont échoué, gâchées par la corruption et la mauvaise organisation. Le contraste existant entre la richesse générée par le pétrole pour certains et l’aggravation de la pauvreté pour le plus grand nombre attise la colère et le mécontentement. Au cours des dernières années sont apparus des groupes armés organisés qui se livrent à des exactions. En retour, la population est fortement réprimée, par un recours excessif à la force et de graves violations des droits humains, notamment des exécutions.

Le New York Times, la presse internationale

L’affaire commence enfin à s’ébruiter. Plusieurs journaux américains et anglais ont rappelé depuis le début juin que sur les côtes du Nigéria se déversent chaque mois l’équivalent de ce qui s’était écoulé à cette date dans le golfe du Mexique, et ce depuis des années. Le New York Times a publié le 16 juin dernier, à la une un reportage édifiant sur la situation dans le delta du Niger : « Plus rien de vivant ne bouge dans un monde noir et brun autrefois grouillant de crevettes et de crabes. Les pêcheurs maudissent leurs filets de pétrole. De jeunes enfants nagent dans l’estuaire pollué. Le marais est désert et silencieux, sans même un chant d’oiseau. »

Les niveaux de pollution atteints sont surréalistes. L’espérance de vie des habitants qui vivent dans cet environnement ne dépasse pas 40 ans. Mais là-bas, c’est l’Afrique. 

 

Voir aussi:

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http://www.lagrandeepoque.com/LGE/International/La-lecon-de-la-maree-noire-americaine-incite-lEurope-a-laction.html

 

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