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La grue de Sibérie, grand échassier sous haute surveillance internationale

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque
03.07.2010
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  • Envol d’une grue blanche. (PRAKASH MATHEMA/AFP PHOTO)(STR: PRAKASH MATHEMA / ImageForum)

La grue de Sibérie est un grand échassier particulièrement menacé d’extinction. Cette gracieuse espèce niche en Sibérie et hiverne au sud de la Chine, en Inde et en Iran. Elle parcourt de grands périples pour hiverner, plus de 5.000 kilomètres, ceci à partir de son lieu de reproduction: la Yakoutie (région du nord est de la Sibérie) et la Sibérie occidentale. Le voyage de cette espèce est parsemé de pauses pour le repos et la nourriture, mais aussi d’embûches. La grue de Sibérie attire particulièrement l’attention des groupes internationaux de protection des espèces.

La surveillance et la recherche ont permis d’explorer les schémas de migration et de mieux déterminer les lieux d'hivernage de l'espèce qui ont ainsi aidé à protéger la grue de Sibérie dans sa globalité. Les grues de Sibérie suivent des itinéraires très précis qu’on nomme les voies migratoires. Les grues survolent de hautes montagnes et d’immenses déserts. Dans leur périple, elles sont menacées par la chasse, surtout en Asie de l'ouest et en Asie centrale, ou encore par l’assèchement des zones humides qui font courir aux grues des risques importants, n’ayant plus de lieu de repos et de nourriture. Les oiseaux migrateurs et plus particulièrement les échassiers, grues, oies, sternes, ont besoin de zones humides pour faire leur migration. Actuellement ce ne sont que 3.000 à 3.500 grues de Sibérie qui subsistent dans le monde. Ces informations sont connues grâce au site www.wingsoverwetlands.org qui répertorie les informations complètes sur 294 espèces d'oiseaux d'eau internationaux et sur 3.020 sites de zones humides, des observations faites grâce aux satellites. Ce site a été développé par des groupes internationaux de protection des espèces: Wetlands, BirdLife et le Centre de surveillance du PNUE.

Adopter des stratégies de sauvegarde des espèces

La Convention du Programme des Nations Unies pour l'Environnement sur la conservation des espèces migratrices a organisé une rencontre à Bonn, mi-juin, réunissant des experts, des écologistes et des responsables gouvernementaux. Leur but était d’adopter des stratégies de sauvegarde des espèces, de réduire la chasse, d’améliorer la gestion des ressources en eau et de favoriser les zones humides. Il en va de l'avenir de cette espèce protégée. Les zones humides ont en effet été détruites sur la planète au cours du siècle passé et leur réduction est considérable.  Elle est de 60% pour l’Europe et de 90% dans le monde. Les causes de ces disparitions sont multiples: l'agriculture, les barrages, la pollution, l'exploitation du pétrole et le développement des villes. D’autre part, un tiers des zones humides n’est pas protégé, bien qu’ils soient les écosystèmes les plus fragiles de la planète et qu’il en résulte un déclin de 42% des espèces d’oiseaux d’eau migrateurs, chiffre du site Internet de surveillance. Les zones humides sont indispensables à la survie des grues, des échassiers, des oiseaux d’eau. Elles ont aussi la fonction exceptionnelle d’atténuer l'impact du changement climatique sur l'espèce et l’environnement.

Les zones humides améliorent la qualité de l'eau

Les zones humides sont très utiles à l’homme. Elles améliorent la qualité de l'eau, agissant comme filtre épurateur. De plus, elles constituent des réserves et sont d’ailleurs souvent comparées à des éponges. En effet, elles jouent un rôle de stockage de l'eau qu’elle restitue, par la suite progressivement. Par ailleurs ce sont des zones de loisirs, de pêche, de bain, d’agriculture et de tourisme. La Secrétaire exécutif de la Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices, Elizabeth Mrema Maruma, a déclaré: «Au cours de l'Année internationale de la biodiversité, la Convention continue de protéger cet oiseau majestueux et ses habitats, les zones humides, qui sont un élément essentiel pour les humains et les espèces voisines de la grue de Sibérie. Non seulement les écosystèmes que l'on retrouve dans ces zones humides produisent de l'eau potable, mais ils fournissent également une protection contre les inondations et emprisonnent le carbone, ce qui aide à atténuer le changement climatique».

Création de seize zones humides et de onze nouveaux lieux

Des projets de réhabilitation des zones humides ont été lancés, ce qui a permis de préserver un réseau de seize zones humides essentielles pour les oiseaux d'eau en Chine, en Iran, au Kazakhstan et en Russie.

Le maintien de ces zones à un niveau suffisamment élevé a permis de maintenir les écosystèmes présents dans l’environnement et l'approvisionnement en eau purifiée pour des millions de personnes dans la région eurasienne. Un élargissement des projets est en cours et onze points névralgiques supplémentaires vont être créés ou réhabilités.

Ce projet s’applique toujours à la grue de Sibérie, tout en ayant des effets positifs sur l’environnement. Au cours de ces 20 dernières années, pour répondre au déclin de l’espèce, un élevage de grues s’est déroulé en captivité. L’utilisation du satellite a permis de suivre leurs déplacements. Un travail de sensibilisation s’est fait près des communautés, des chasseurs et le tout a constitué un ensemble stratégique de conservation.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.