Latina: entre Rome et Naples 3e partie

Écrit par Carol Stigger
05.07.2010

Le festin de l’empereur

  • L’abbaye de Fossanova(攝影: / 大紀元)

Après avoir été bercés par la nature dans un état frôlant le coma, nous avions besoin des stimuli de la route qui nous a conduits jusqu'à Norma, un village haut perché dans les montagnes qui est resté quasiment tel quel au cours des années. Des virages en épingle à cheveux et des paysages à couper le souffle à chaque tournant nous ont laissés affamés. Comme nous ne pouvions plus supporter une autre courbe, nous sommes arrivés au restaurant Il Seminario de l’hôtel Villa del Cardinale.

Une soupe, dans une immense miche de pain évidée, mijotait sur un buffet. La soupe de cèpes, de châtaignes et d’haricots blancs était plus que suffisante pour un repas, mais nous avons été tentés de faire un festin digne de l’empereur Tibère. Au menu, il y avait des olives séchées maison, la mozzarella de bufflonne produite localement, le miel aromatique et le prosciutto. Notre fierté de pouvoir manger autant qu'un empereur s'est dégonflée quand le chef a débité un succulent porcelet rôti.

D'autres trésors cachés

Plus tard dans la semaine, et plus au sud, tout en serpentant des routes côtières, nous avons découvert l’hôtel Aenea’s Landing à Gaeta. Cet hôtel est si bien dissimulé que nous l’avons trouvé seulement lorsque que nous nous sommes arrêtés à une loge  pour demander le chemin de l’autoroute. Le directeur nous a dirigés sur un chemin de terre sinueux, vers un paradis isolé empli de roses sauvages, de bougainvilliers mauves, de falaises et de bassins d’eau minérale, une plage privée, des bungalows décorés individuellement, des cafés et des salles à manger sur la plage ou faisant face à la plage.

  • Le jardin de Ninfa (攝影: / 大紀元)

Oh! Ce serait un lieu parfait pour une lune de miel, pour composer de la musique ou écrire un roman, ou pour récupérer d’une rupture ou de semaines de 80 heures de travail. Nous avons dégusté un cappucino avec le directeur et avons avoué d’une manière émouvante que si nous restions à l’Aenea’s Landing, nos objectifs de découverte dévieraient vers les bulles de champagne.

Nous aurions manqué la montagne Spaccata à Gaeta où, selon la légende, la montagne s’est séparée en deux lorsque le Christ a été crucifié et où il y a l’empreinte probable d’une main qui serait gravée dans la pierre depuis les années 1400. Nous n’aurions pas su que saint Thomas d’Aquin est mort à l’abbaye de Fossanova, un monastère bénédictin ouvert aux touristes. Au moment de sa mort, sa mule, dit-on, s’est effondrée laissant l’empreinte de son sabot sur un pavé aujourd’hui conservé dans l’église. Nous aurions manqué un fort romain, construit sur un sanctuaire païen donnant sur la voie Appienne et des ruines archéologiques aussi complètes et fascinantes que le forum romain, mais bien moins visitées. Nous aurions manqué tout cela et plus si nous étions restés à l’Aenea’s Landing.

Est-ce qu'on se serait rendu compte? Les vacances imitent la vie quotidienne. Les deux se confrontent à des choix déroutants.

Carol Stigger est une écrivaine basée à Chicago, spécialisée dans la pauvreté des habitants dans des pays en voie de développement, de la microfinance et des voyages. Elle vit en Inde chaque hiver et à Rome chaque printemps.