Mesrine: l'instinct de mort

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
21.08.2010

  • Vincent Cassel dans la peau de Jacques Mesrine(攝影: / 大紀元)

Tant de balles perdues 

On entend souvent les gens réclamer des effets spéciaux de plus en plus saisissants sans se soucier de la qualité de l'histoire proposée. Au contraire, d'autres souhaitent qu'ils puissent servir un scénario digne de ce nom (comme le cas d'Origine, version française d'Inception). Le même phénomène d'inconstance se répercute dans le milieu des actrices et acteurs. Il est possible de trouver de grandes performances, mais soutenant un scénario ou une idée de film faible ou fragile, et vice-versa. Dans le cas de Mesrine : l'instinct de mort, qui se trouve à être le premier long métrage d’un diptyque du français Jean-François Richet, le cinéphile encaisse un sujet bien discutable au contenant irréprochable. En voyant toute l'ampleur de la production, autant du côté médiatique que par sa distribution, Mesrine : l'instinct de mort donne le goût de réfléchir sur une question existentielle : pourquoi un tel film a-t-il pu voir le jour?

Des années 1960 à Paris au début des années 1970 au Canada, le parcours criminel hors norme d'un petit voyou de Clichy, nommé Jacques Mesrine, est «enfin» sur nos écrans...

  • Vincent Cassel dans la peau de Jacques Mesrine(攝影: / 大紀元)

Il semble inévitable que si l'on veut proposer au public un regard sur le passé, cela se fait presque uniquement à travers des carnages historiques saillants ou oubliés, ou sur les personnages grossiers et leur morale éclaboussante. Et le pire dans tout cela, c'est que ceux qui créent ce genre de projet sont capables rationnellement de défendre, d'encenser et de vendre ce film d'une violence sans temps mort.

La France reluit dans ce domaine, mais on peut se rendre compte que ce nouveau paradigme a heurté le Québec depuis quelques années, on a qu'à penser à des films comme Monica la mitraille, Le Dernier tunnel – à certains égards, où on met à l'honneur les brutes et les truands ayant fait partie de notre patrimoine.

Certes, Mesrine porte en lui une partie de sa génération, livrée à travers un film. Cela peut constituer un point intéressant, tout comme l'aspect «historico-anthropologique» que l'on peut décortiquer, mais est-ce que cela doit passer à travers d'un vil personnage pour qu'on s'y intéresse absolument?