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«Eh! ayatollah, laisse ces jeunes tranquilles!»

Écrit par Kristina Skorbach, La Grande Époque
22.08.2010
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  • Plan du vidéo-clip du groupe torontois Blurred Vision, qui reprend la chanson Another Brick in the Wall de Pink Floyd.(攝影: / 大紀元)

Un groupe de Toronto fait un fracas sur Internet avec une reprise de Pink Floyd

Deux frères de Toronto d'origine iranienne ont généré une petite tempête médiatique dernièrement avec leur reprise de l'hymne révolutionnaire du légendaire groupe Pink Floyd, Another Brick in the Wall. La chanson vise à mettre en relief les troubles politiques survenus en Iran depuis l'élection présidentielle de juin 2009 et le climat d'oppression générale qui règne dans le pays.

Les Iraniens sont descendus dans la rue par milliers l'été dernier pour dénoncer la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, alors que l'opposition jugeait qu'il y avait eu fraude. Afin de réprimer le mouvement populaire, policiers, paramilitaires et miliciens ont été utilisés.

La reprise d'Another Brick in the Wall par les frères Sepp et Sohl, dont le groupe s'appelle «Blurred Vision», remplace la phrase clé de la chanson originale, «Hey, teacher, leave those kids alone», par «Hey, Ayatollah, leave those kids alone».

«S'il y a une chanson dans l'histoire du rock and roll qui intègre complètement la lutte contre l'oppression, c'est cette chanson», a indiqué Sohl en entrevue, ajoutant que la phrase la plus importante pour lui était «We don't need no thought control», qui reflète l'esprit de la chanson pour Blurred Vision.

Selon les frères, les charges du régime iranien contre la musique, et particulièrement contre le genre rock, font partie des pires interdictions. La musique a été davantage réprimée après l'élection de 2009 et plus tôt ce mois-ci, le guide suprême iranien – l'ayatollah Ali Khamenei – a déclaré que la musique était incompatible avec les «valeurs les plus élevées» de la république islamique.

Le moment de son 30e anniversaire était idéal pour lancer une nouvelle version de la chanson. Elle a d'abord été lancée en 1979, soit la même année que la révolution islamique.

«Alors maintenant, 30 ans plus tard, nous constatons le même soulèvement de la jeunesse qui lutte pour la liberté et pour nous c'était naturel de constater ça», explique Sepp, le plus jeune des frères. «Cette chanson, c'est ce qui va éveiller à nouveau leurs voix.»

Au grand dam du régime, les jeunes se transfèrent la chanson par cellulaire ou en utilisant des connexions à Internet qui contournent la censure.

Blurred Vision n'a eu aucune difficulté à obtenir la permission du bassiste de Pink Floyd, Roger Waters, et encore moins à trouver un directeur (Babak Payami) et un groupe de volontaires pour produire le vidéo-clip de la chanson.

«Nous avons vraiment fait ça avec le cœur», explique Sohl, 35 ans, au sujet du projet bénévole qui n'avait aucun budget. Le vidéo-clip a été filmé à la Hart House de l'Université de Toronto.

Peu après la publication de la vidéo sur Youtube, le groupe a reçu des messages d'encouragement provenant du monde entier. Certains courriels venant d'Iran disaient : «Vous nous inspirez» et «C'est notre voix».

Blurred Vision a également réussi à joindre d'autres coins du monde. «Nous recevons des messages de soldats américains en Afghanistan, qui nous disent des choses comme “Nous apprécions ce que vous faites.” Ça démontre l'étendue de la gamme, ça démontre comment l'humanité peut être unie à travers l'art», estime Sohl.

«Tout le monde recherche la même chose : vivre en paix, nourrir sa famille, avoir un toit sur la tête, avoir ces choses qui sont des droits de l'homme fondamentaux... et la musique nous offre cette plateforme pour amener ces choses devant de la scène», explique Sepp.

Maintenant que Sepp et Sohl sont heureux de l'attention médiatique et que leur vidéo a été visionnée plus de 300 000 fois, les frères vont travailler avec confiance sur le lancement de leur prochaine chanson originale, Democracy.

«Ce qui sortira prochainement fera aussi partie de notre vision du monde. Évidemment, comme tout artiste ou musicien, votre personnalité s'exprime par la chanson», mentionne Sohl au sujet de leur nouveau projet. «C'est essentiellement qui nous sommes et ce que nous défendons.»

Avec la jeunesse de leur côté et la musique dans leur cœur, Blurred Vision espère continuer à dénoncer l'injustice et l'oppression, pas seulement en Iran mais partout dans le monde alors que le groupe continue son périple musical.

Version originale : Iranian Brothers Remake ‘Another Brick in the Wall’

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