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Le magasinage, passe-temps national, a bien repris à Bangkok

Écrit par James Burke, La Grande Époque
23.08.2010
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  • Le centre commercial Siam Paragon à Bangkok(攝影: / 大紀元)

BANGKOK – De jour en jour, des milliers de résidents bien nantis et de touristes curieux font les courses et se restaurent au Siam Paragon. Ce centre commercial huppé ne manque pas de haute gastronomie, de produits de luxe, d'air climatisé et de beaux espaces.

En sortant, le portier en uniforme me salue, m'ouvre la porte et je me retrouve dans la rue où mes sens sont agressés par la chaleur, la pollution, le bruit des voitures et la vue des mendiants, certains accompagnés de jeunes enfants.

En tournant à gauche, je me dirige vers l'intersection Ratchaprasong où une petite bombe a explosé récemment à un arrêt d'autobus durant les élections partielles locales.

Une personne est décédée et dix ont été blessées. Mais cela n'a pas dissuadé les clients pour longtemps, considérant qu'ils n'ont pu fréquenter leur secteur commercial préféré pendant deux mois lorsqu'il était occupé par les Chemises rouges antigouvernementales. D'autant plus que le magasinage, tout comme l'alimentation, est un passe-temps national en Thaïlande.

Je me promène donc sur le trottoir d'un secteur qui était autrefois dans la zone rouge, un espace de 2 km carrés occupé par les Chemises rouges durant les mois d'avril et de mai alors qu'elles cherchaient à forcer le premier ministre, Abhisit Vejjajiva, à démissionner et à déclencher de nouvelles élections.

Comme la plupart des Thaïlandais, les protestataires habitant dans le camp étaient généralement amicaux et hospitaliers envers les visiteurs curieux et la presse internationale, tandis que quelque part dans l'ombre serait caché le bras plus militant du mouvement.

Couchant sur des tapis étalés sur le pavé, les manifestants étaient essentiellement décrits comme étant soit des gens pauvres des campagnes ou des travailleurs migrants partisans de l'ex-premier ministre, Thaksin Shinawatra, maintenant qualifié de terroriste par le gouvernement actuel.

Pour arriver à l'intersection, j'ai dû passer devant le temple bouddhique qui devait être un sanctuaire pour les manifestants le 19 mai lorsque l'armée a pris le contrôle du camp. J'étais sur place ce jour-là en tant que journaliste.

Je m'étais arrêté devant l'entrée du temple et, en regardant à l'intérieur, j'avais aperçu des gens paraissant pour la plupart effrayés. J'ai dû poursuivre mon chemin pour respecter l'heure de tombée. Plusieurs heures plus tard, six de ces personnes, dont une infirmière bénévole de la Croix-Rouge, étaient tuées par balles.

Tout comme dans le cas de l'attentat à l'intersection Ratchaprasong, personne n'a accepté la responsabilité pour ces décès. Au total, le nombre de morts durant les troubles des mois d'avril et de mai s'est élevé à 91, la plupart des protestataires tués par l'armée.

À l'intersection Ratchaprasong, où les dirigeants des Chemises rouges avaient autrefois leur scène, c'est à nouveau trépidant avec les sept voies de trafic, les commerçants avec leurs portes ouvertes et, sur un coin de rue, des résidents faisant des offrandes à un temple.

En fin d'après-midi le jour où le camp des Chemises rouges est tombé, ce secteur était couvert de fumée et c'était étrangement silencieux. Le seul bruit que l'on pouvait entendre était le lent grondement du deuxième plus grand centre commercial de l'Asie du Sud-Est qui était détruit par les flammes. Aujourd'hui, les touristes prennent en photo son armature calcinée. C'était un édifice de plus d'une trentaine qui ont été incendiés par les Chemises rouges le 19 mai.

Dans un effort visant à camoufler les ruines du centre commercial, des filets ont été installés sur tous les côtés et un immense panneau publicitaire de 20 mètres de haut diffuse un message plutôt optimiste selon lequel la reconstruction du centre contribuera à la paix et à la prospérité de la Thaïlande.

Non loin de là, des taxis font la queue en attendant des clients et certains écoutent peut-être les nouvelles à la radio, question de savoir quand le gouvernement prévoit annuler l'état d'urgence, du moins en province.

La capitale thaïlandaise risque de demeurer sous l'état d'urgence pour un temps encore, imposant des restrictions aux médias et aux rassemblements et donnant le droit aux autorités de détenir quiconque sans porter d'accusations. Des mesures qui affectent les Chemises rouges, mais qui sont pratiquement imperceptibles pour les adeptes du magasinage à Bangkok.

Version originale : Thailand Residents Go Back to Shopping in Bangkok

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