Le Régime Chinois essaye de discréditer The Epoch Times avec une photo truquée

Écrit par Li Ming, The Epoch Times
24.08.2010

  • Des pompiers affrontent le feu d'une explosion dans une usine de plastiques à Nanjing, (Province de Jiangsu dans l'est chinois) le 28 juillet 2010. Les fonctionnaires dissimulent le nombre de victimes de l'explosion, qui est survenue lorsqu'un pipeline chimique a pris feu dans l'usine. (The Epoch Times)(攝影: / 大紀元)

La catastrophe de Nanjing, (ville du sud de la chine ) dans laquelle un grand nombre voire des centaines de personnes sont mortes, est devenue une occasion pour les médias d'État Chinois d'essayer de discréditer The Epoch Times. Tout repose sur une photo  postée par mégarde sur le site internet de l'édition chinoise du journal, représentant censément une scène de la catastrophe de Nanjing.

Pour Pan Hongyi, rédacteur en chef adjoint de The Epoch Times, «Plusieurs média d'État  dont  Xinhua se servent de cette photo pour tromper les Chinois et cela de deux façons».

 D'une part, «ils détournent  l'attention des populations des nombreuses pertes en vies humaines et de l'échec des autorités  dans la gestion du désastre de Nanjing, et  dans le même temps ces médias poussent les Chinois à ne plus avoir confiance en The Epoch Times. En fait, la photo a été préparée par le régime chinois à cette fin»  révèle M. Pan.

Le 28 juillet, Fan Xiao, journaliste de The Epoch Times  rédigeait un article sur une grande explosion qui avait eut lieu dans une zone très peuplée de Nanjing. L'article de Fan mettait en lumière l'incohérence entre les chiffres officiels sur le nombre de mort et ceux fournis par plusieurs témoins oculaires et les premiers reportages des journaux.

Les fonctionnaires annonçaient 13 victimes, tandis que  d’autres sources, parlaient d'au moins 79  morts, voire des centaines.

L'article de Fan Xiao était illustré par une photo montrant plusieurs dizaines de corps grièvement brûlés.

Il s'avère que la photo en question est une photo retouchée d'une catastrophe en Afrique et non à Nanjing. La photo non modifiée ne représente effectivement pas une scène chinoise: elle montre un groupe de personnes africaines en train de regarder des corps brûlés.

M Pan poursuit: «Nous avons alors enquêté sur la photo des corps brûlés et découvert qu'un agent du parti communiste chinois (PCC) avait recoupé une image à partir d'un incident d'une explosion de pétrolier en Afrique, en prenant soin de ne laisser visibles que les corps brûlés sur la photo.»

«Cette photo a été envoyée à un internaute par cet agent, qui a prétendu être un ouvrier travaillant sur le site de l'explosion. Depuis quelques années, cet internaute avait fourni à The Epoch Times des informations fiables et sûres. Il a cru que la photo venait de Nanjing et l'a donnée comme telle au journaliste de The Epoch Times, en lui disant que c'était une photo du site de l'explosion de Nanjing».

«Nous nous sommes rendus compte du problème avec cette photo le 29 juillet, et l'avons immédiatement retirée de notre site, et informé d'autres média de l'erreur» explique M. Pan.

Les Médias d'État Accusent

Les médias d'état chinois ont tout de suite déclaré que The Epoch Times avait délibérément utilisé une fausse photo de l'incident.

Le premier média accusateur a été le site internet Kai Feng. Dès le 3 Août, ce site étroitement lié au PCC qui véhicule les calomnies les plus virulentes à l'encontre des ennemis de Pékin - et en particulier contre le mouvement bouddhiste Falun Gong - a montré la photo truquée et la photo entière côte à côte.

Dans ce qui ressemble à s’y méprendre à une campagne organisée, Xinhua, le principal média d'État et des forums Internet se sont rapidement saisis de l'histoire, tant en chinois qu'en anglais. Ils accusent The Epoch Times d'avoir  publié en connaissance de cause une fausse photo dans son reportage sur l'explosion de  Nanjing

Contrôle de l'information

Tout de suite  après l'explosion de Nanjing, les militants du parti communiste ont commencé à contrôler les informations concernant la catastrophe et le nombre de victimes, et ont trié sur le volet les médias autorisés à traiter le sujet; les voix discordantes ont été étouffées et le récit de l’événement a été tel que souhaité par l’agence Xinhua, porte parole officiel du Parti communiste.

Un journaliste d'une station de télévision de Jiangsu a été interrompu en plein direct sur la catastrophe par le responsable du Département Municipal de la Propagande de Nanjing qui lui a dit: «Qui vous a autorisé à faire un direct?» avant de chasser le journaliste. L'échange verbal entre le journaliste et le fonctionnaire passait en direct et la séquence à été postée sur Internet.

Le Yangtse Evening, un journal populaire de Nanjing, a été obligé de retirer neuf pages de son édition consacrée à l'explosion. En réaction à la censure, le personnel du journal a écrit sur son micro blog: «Nous sommes tristes, nous sommes frustrés et nous souffrons!».

Parmi les médias locaux, seul le Modern Express a fait exception au silence en affichant en Une  un nombre de morts estimé à 13 personnes, une publication expliquée par le fait que le journal est dirigé par le bureau du Jiangsu de l'Agence de presse Xinhua.

Manipulation de l'information

Dans l'histoire des médias chinois, les techniques de discrédit comme l'utilisation de photos truquées a déjà plusieurs précédents. Par exemple, après le massacre de la Place Tiananmen le 4 juin 1989, un agent du PCC a fait diffuser une information selon laquelle Li Peng, premier ministre de l'époque, avait été tué. Le journal Mingpao basé à Hong-Kong et d'autres médias en avaient fait leur Une du jour.

Li Peng était plus tard apparu en public, prouvant la fausseté de la rumeur. Cet épisode avait créé des doutes dans l’esprit des lecteurs sur ce qui s'était  réellement passé place Tian An Men, et avait contribué  aux efforts du régime pour dissimuler le massacre.

Dans la stratégie du régime Chinois pour contrôler l'Internet, l'utilisation d'agents manipulant les informations tient une place de choix.

L'environnement médiatique a récemment beaucoup évolué en Chine, avec des fuites d'informations que les autorités ne peuvent pas complètement contrôler. Les protestations publiques et les conflits avec les autorités se multiplient en conséquence des injustices et incidents majeurs - comme l'explosion de Nanjing, dans laquelle les autorités ont leur part de responsabilité.

Les internautes chinois essaient d'utiliser Internet pour donner des informations sur ce qui se passe en Chine, et sont souvent les seuls relais pour la transmission des informations locales.

Pour contourner la censure chinoise, The Epoch Times essaye donc d'obtenir les informations directement en appelant les résidents et en utilisant son réseau de contacts.

Le régime chinois s'est adapté à la diffusion des informations  indépendantes via Internet, par le recrutement et la formation d'un grand nombre d'agents de l'Internet dont le travail consiste à fabriquer et à diffuser de fausses informations et des photos en ligne. Ces agents doivent tromper le public, lui faisant croire qu'il a accès à des informations indépendantes alors qu'en réalité c’est la ligne officielle du Parti qui lui est fourni. A défaut, la création d’informations truquées discrédite les informations indépendantes, ce qui sert également les buts du Parti.

The Epoch Times comme cible

L’attaque contre The Epoch Times pour sa couverture de la catastrophe de Nanjing est dans la continuité des efforts du PCC depuis 10 ans.

Dès les premières impressions de The Epoch Times, le régime chinois a cherché à l'éliminer. En novembre 2000,  quelques mois seulement après les débuts du journal, 30 de ses journalistes en Chine continentale ont été arrêtés, et au moins une douzaine d'entre eux a été condamné à des peines de prison de  3 à 10 ans ; certains ont subi de sévères tortures.

Plus récemment des chroniqueurs de The Epoch Times ont été arrêtés: Zheng Yichun en 2004, Zhang Lin en 2005 et Zhang Jianhong (pseudonyme Li Hong) en 2007.

«Hors de  Chine aussi, The Epoch Times a du affronter des tentatives persistantes du régime chinois pour saboter nos opérations», explique M. Pan. «Malgré ces intimidations, nous avons continué notre travail d’information, ce qui a effrayé le régime.»

«Dans l'affaire actuelle The Epoch Times a couvert avec exactitude les  pertes en vies humaines à Nanjing. Ce qui est important ici n'est pas de se focaliser sur l'erreur concernant une photo; ce sont les mensonges du régime chinois sur les évènements de Nanjing et les nouveaux mensonges pour faire diversion du mensonge initial», analyse M. Pan.

«Nous voulons remercier les gens en Chine qui ont fourni des informations  fiables malgré les risques qu'ils encourent», conclut le journaliste.