L'indépendance du Kosovo est légale, selon le Tribunal international

Écrit par Andrey Volkov, La Grande Époque
04.08.2010
  • Les albanais du Kosovo célèbrent dans la ville de Mitrovica la décision des Nations Unies dirigée par la Cour internationale de Justice, déclaration d'indépendance du Kosovo de la Serbie jugée légale. (Laura Serbia/Getty Images)(攝影: / 大紀元)

 

La déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo, ainsi séparée de la Serbie depuis 2008, ne viole aucune loi internationale, a déclaré le 22 juillet 2010 le Tribunal international de Justice des Nations Unies lors de sa décision. La décision non-contraignante, votée par 10 voix contre 4, devrait inviter les autres pays à reconnaître le Kosovo comme une région indépendante, dont la population de 1,8 millions d'habitants est composée de 90 % d'Albanais.

Aujourd'hui, le minuscule pays des Balkans a été reconnu par 69 des 192 pays membres des Nations-Unies, dont les États-Unis et la plupart des pays de l'Union européenne. Le Kosovo a besoin de l'approbation de 100 membres des Nations-Unies pour être reconnu officiellement état indépendant. Fatmir Sejdu, le président kosovar, a appelé davantage de pays de la communauté internationale à reconnaître son statut d'Etat.Le gouvernement serbe a rapidement dénoncé la décision. « La Serbie ne reconnaîtra jamais la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo-Metochie, » a annoncé Vuk Jeremic, Ministre serbe des Affaires étrangères,  aux journalistes à La Haie, Pays-Bas, où se trouve le tribunal.

Le Kosovo a ouvert le débat au monde entier lorsqu'il s'est séparé de la Serbie en 2008, après près de dix ans d'administration de la Mission intérimaire des Nations Unies, suite à la guerre sanglante l'opposant à la Serbie entre 1998 et 1999. Selon des estimations prudentes, 15 000 Roms serbes et kosovars et Albanais kosovars sont décédés durant la guerre et des milliers d'autres sont portés disparus. Le véritable nombre de morts reste vague selon Human Rights Watch.

En 2008, l'Assemblée générale des Nations-Unies avait demandé au Tribunal international de Justice de donner un avis de référence sur la légalité de la décision des Institutions provisoire du Gouvernement auto-proclamé du Kosovo. Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations-Unies doit maintenant envoyer son avis à l'Assemblée générale qui déterminera les procédures adéquates.

« Le Secrétaire général encourage fermement les parties à engager un dialogue constructif et presse les deux côtés d'éviter tout mouvement qui pourrait être considéré comme provocateur et faire dévier le dialogue, » stipulait une déclaration des Nations-Unies. La dispute a remis en question la demande d'admission de la Serbie au sein de l'Union européenne, tout comme la tentative ratée de la Serbie de capturer le Général serbe bosniaque Ratko Mladic, qui a commandé le massacre de 1995 dans le pays. Mladic est toujours libre et semble se cacher en Serbie.

Entretemps, la Russie, alliée historique de la Serbie, a déclaré que le tribunal avait basé son avis sur le fait que le Kosovo se soit auto-déclaré indépendant et non pas sur la question de la légitimité de cette déclaration sous la loi internationale. « Notre position de non-reconnaissance de l'indépendance du Kosovo reste la même, » a déclaré le Ministre russe des Affaire étrangères Sergey Lavrov.

Anders Fogh Rasmussen, Secrétaire général de l'OTAN, a déclaré que l'avis qui prévaudrait n'affecterait en rien le rôle des milliers de gardiens de la paix de la KFOR postés au Kosovo.

« La KFOR continuera d'appliquer sa mission de maintenir un environnement sûr et stable de manière impartiale dans tout le Kosovo, pour le bénéfice de toutes les communautés, majorité et minorités confondues, » a-t-il affirmé.

Les États-Unis ont exprimé leur espoir que la décision puisse apporter une nouvelle chance de débloquer la situation entre Belgrade et Pristina.

« Il est aujourd'hui l'heure pour eux de mettre de côté leurs différences et d'avancer, de travailler ensemble de façon constructive afin de résoudre les questions pratiques et améliorer la vie des peuples du Kosovo, de Serbie et de la région, » a déclaré la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton.