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La détresse des Papous

Écrit par James Burke, La Grande Époque
09.08.2010
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  • Un Papou d'une tribu a le visage peint aux couleurs du drapeau indépendantiste interdit.(Stringer: AFP / 2010 AFP)

Une vidéo montre le meurtre d'un indépendantiste papou par les forces de l'ordre

Il venait de se faire transpercer l’abdomen par une baïonnette, mais il a néanmoins trouver la force de dire «Liberté! Papouasie... Liberté!»

Cet acte de défi a incité les hommes en uniforme qui captaient ses derniers instants de vie avec la caméra d'un téléphone cellulaire à se moquer de lui.

«Comment vas-tu obtenir la liberté lorsque tu te retrouves ainsi?», a dit le policier paramilitaire dans une vidéo récemment publiée sur Internet. «Tu n’auras jamais la liberté, tant qu’il y aura des soldats.»

Un mélange d’insultes et de sermons politiques a suivi tandis que les policiers se tenaient autour de l’homme mourant qui a répondu : «Mon Dieu, la souffrance des simple gens. Il y en a tellement. Ils pleurent.»

Un policier a répliqué : «Dieu ne répondra pas à tes prières. La Papouasie ne sera pas libre avant que Jésus ne revienne, je te le dis.»

L’homme mourant était Yawen Wayeni, un indépendantiste qui s'est échappé de la détention de la police indonésienne.

Selon le site Internet de nouvelles sur les droits de l’homme HUB, qui diffuse la vidéo filmée en 2009, Wayeni était accusé d’avoir brûlé des édifices et des voitures appartenant à la police. HUB a également mentionné que des sources d’une organisation non gouvernementale (ONG) locale ont déclaré qu’au moment de la vidéo, Wayeni, un homme d’âge moyen, n’était plus impliqué politiquement.

HUB précise que le clip filmé le 3 août 2009 a été divulgué par des sources inconnues.

La police indonésienne avait déclaré aux médias que Wayeni avait reçu un coup de feu tandis qu’il résistait à son arrestation et qu’il était décédé en route vers l’hôpital.

Une directrice générale du ministère de la Justice et des Droits de l’homme indonésien, Harkristuti Harkrisnowo, a affirmé à la sortie de la nouvelle qu’elle n’était pas au courant de la vidéo, mais qu’une enquête serait lancée, a rapporté le Jakarta Post.

Une insurrection de faible intensité menée par un petit nombre de Papous contre Jakarta perdure depuis les années 1960, alors que l’Indonésie avait pris le contrôle de la moitié ouest de l’île de la Nouvelle-Guinée. Auparavant,  il s'agissait d'une colonie hollandaise. Les Papous sont des Mélanésiens et n’ont rien de commun culturellement avec les Indonésiens qui sont installés en Papouasie en grand nombre.

On estime que des dizaines de milliers de Papous ont été tués depuis la prise de contrôle par l'Indonésie, et Jakarta ne collabore pas avec les médias, les diplomates et les organisations des droits de l’homme qui cherchent à enquêter sur les allégations d’abus.

Plus tôt ce mois-ci, 50 membres du congrès américain ont envoyé une lettre au président, Barack Obama, l'avisant qu’il y avait des signes qu’un génocide à petit feu survenait en Papouasie contre la population indigène.

Le 22 juillet, l’administration Obama a annulé une interdiction établie il y a 12 ans sur le soutien militaire à l’unité de forces spéciales de l’armée indonésienne, Kopassus. Human Rights Watch a rapporté l’année dernière que les soldats du Kopassus commettaient des abus en Papouasie, la province la plus sous-développée de l’Indonésie.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.