Selon M. David Matas, avocat canadien des droits de l'homme, les transplantations illégales d'organes se répandent de plus en plus en Chine. M. Matas affirme qu'un nombre croissant d'organes est prélevé sur des prisonniers de conscience.

Cet avocat, nominé pour le Prix Nobel de la Paix, s'est rendu à Melbourne en Australie pour parler lors de la 63e Conférence annuelle des Nations Unies sur la Santé mondiale qui se tenait du 30 août au 01er septembre 2010.

M. Matas parcourt le monde pour attirer l'attention sur le contenu d'un ouvrage intitulé «Bloody Harvest» dont il est l'un des auteurs. Ce livre détaille les allégations selon lesquelles le régime communiste chinois prélève les organes de prisonniers de conscience, élèves du Falun Gong, une discipline spirituelle persécutée.

M. Matas pense que ces prélèvements forcés d'organes se poursuivent et augmentent.

Le don volontaire d'organes est pratiquement inexistant en Chine et, selon l'Organisation mondiale de la Santé, la grande majorité des organes transplantés provient de prisonniers exécutés.

M. Matas indique que les dernières statistiques des condamnations à mort montrent qu'il y a plus de transplantations d'organes qu'il n'y a de sources officielles «de dons» d'organes.

David Matas, co-auteur du livre Bloody Harvest, précise: «Les condamnations à mort ont connu un fort recul. Selon Amnesty International, les condamnations à mort ont diminué de moitié».

Cela signifie, comme le conclut M. Matas, que les organes proviennent d'une autre source non révélée. Il pense que les pratiquants de Falun Gong, emprisonnés pour leur foi, constituent cette réserve.

David Matas ajoute:

«Nous connaissons le nombre de transplantations traditionnelles, une source d'approvisionnement minime, mais les Chinois disent qu'il s'agit de la presque exclusivité de leur approvisionnement, cela veut donc dire que quelque part existe une autre source d'approvisionnement, et ce quelque part, David Kilgour (co-auteur, avec David Matas, du livre Bloody Harvest) et moi-même affirmons qu'il s'agit des pratiquants de Falun Gong».

Depuis la publication de leur rapport original en 2006, David Matas et David Kilgour ont visité des dizaines de pays pour aborder ce sujet. M. Matas précise, qu'en de nombreux endroits, les consulats chinois ont essayé de leur causer des problèmes.

«Lors d’une de mes conférences, une personne a pris, très consciencieusement, des photos de nous, Kati et moi-même en particulier. Mais lorsqu'elle a dû décliner son identité, elle s'est levée et est partie en refusant de se présenter. Je suppose donc qu'il s'agissait d'un employé du consulat ou d’une personne ayant signé un contrat avec le consulat», explique David Matas.

Malgré les interférences, Monsieur Matas continue de parler de ces allégations et déclare: «Le problème vient du message, n'en accusez pas son auteur. Si vous n'aimez pas ce que vous entendez, arrêtez les violations».

M. Matas continuera son périple vers le Canada, avant de se rendre aux États-Unis courant septembre, pour y prendre la parole.

Pour avoir accès à cette information en vidéo:

http://fr.ntdtv.com/ntdtv_fra/actualite/2010-09-20/954638939623.html