Écrit par Fréderique Privat, La Grande Époque

Le madras, qui était un élément essentiel de la tradition vestimentaire aux Antilles, tend aujourd’hui à disparaître. Pas tout à fait, puisque quelques amoureux de la belle matière cherchent à perpétuer la tradition tout en y incorporant une touche de modernité.

 

Nous sommes allés à la rencontre de Gilda-Madras qui effectuait son défilé de mode dans un des hôtels de Guadeloupe.

LGE: Pourquoi avoir choisi le madras comme base pour vos vêtements ?

Gilda-Madras: Je suis modéliste-styliste et couturière et cela fait 16 ans que je suis installée à la Guadeloupe. J’ai toujours aimé les tissus. Quand j’étais en Afrique, je travaillais le basin, le wax… En Polynésie, j’utilisais le voile de coton et ici, en Guadeloupe, j’ai beaucoup aimé le madras avec toutes ses couleurs: c’est du 100 % coton et on peut l’adapter à tout, aussi bien à la décoration des maisons (rideaux, nappes, dessus de lits…) que pour les vêtements, bien sûr modernisés et européanisés.

LGE: Vous avez donc vécu dans divers pays, pourquoi ce besoin constant de travailler les tissus locaux ?

Gilda-Madras: J’aime les cultures des peuples : c’est l’enrichissement de l’humanité.

LGE: Vous faites des défilés de mode dans les hôtels de l’île. Que pensent les touristes des vêtements réalisés en madras ?

Gilda-Madras: Pour eux, c’est magnifique. En métropole, il fait un peu gris, il y a l’hiver. La Métropole s’enrichit de la culture antillaise, il y a aujourd’hui une ouverture et les métropolitains aiment ce qui est fait ici. Le gris et le noir, cela va un moment, mais c’est un peu morose et c’est beaucoup de gris, de noir. Avec ces couleurs, il suffit d’une salle à manger avec une nappe en madras et tout de suite, cela peut mettre en appétit.

 

Ces vêtements proposés sont un peu intemporels. De plus, les années 70-80 reviennent à la mode, et donc le smoke, les volants, sont tout à fait d’actualité !