Le Frelon Vert-Un super héros surprenant

Écrit par Matthew Rodgers, La Grande Époque
18.01.2011

  • Seth Rogen (droite) et Jay Chou (gauche)(攝影: Jaimie Trueblood /

Le Frelon Vert (version française The Green Hornet) est une création qui, tout comme ses héros masqués, a fait courir les rumeurs depuis deux décennies quant à une franchise potentielle. Peut-être que les producteurs étaient réticents à prendre le pari quant à la popularité du héros de bande dessinée, jusqu’à ce que les Iron Man et Wolverine de ce monde ouvrent la voie aux héros un peu moins connus.

Le Frelon Vert était à l’origine une série radio dans les années 1930 aux États-Unis. Suite à cela, une télésérie kitsch américaine dans les années 1970 a vu le jour, mettant en vedette Bruce Lee dans le rôle de Kato. Aujourd’hui, le Taïwanais Jay Chou prend le relais de Lee dans ce film mettant en vedette Seth Rogen qui a lui-même coécrit le scénario avec son acolyte de Superbad, Evan Goldberg. Le plus étonnant dans tout cela, c’est que Michel Gondry (La science des rêves, Eternal Sunshine of the Spotless Mind) prend la barre du projet.

Exploitant tous les clichés des comic-books, le film est l’histoire de l’exubérant et odieux playboy millionnaire Britt Reid (Seth Rogen, Drôle de monde) qui a une énorme prise de conscience lorsqu’il hérite de l’empire médiatique de son père qui est décédé : il veut sauver le monde et botter les fesses des méchants. Pour l’assister dans sa tâche (ou plutôt exécuter le vrai boulot) : son secrétaire Kato (Jay Chou), génie en matière de technologie et maître dans l’art du combat, qui partage la même passion de lutte contre le crime. Ensemble, ils vont nettoyer la ville des nombreux gangs criminels et se heurter à Chudnofsky (Christoph Waltz, Le Commando des bâtards), un chef de bandit qui manque d’assurance.

Du fait qu’il veut se démarquer par sa propre originalité, Le Frelon Vert garde toutes les caractéristiques de ce genre cinématographique, dont la cote de popularité monte. On ne foule aucun sol nouveau ici, et la déconstruction du super héros est assez faible en comparaison avec le film Kick-Ass.

Cela dit, ça n’empêche pas Gondry de mettre sa touche rétro et ludique dans ce premier film du genre qu’il réalise, lui qui en a surpris plus d’un alors qu’on annonçait qu’il allait faire équipe avec Rogen pour le projet.

  • Christoph Waltz dans Le Frelon Vert(攝影: Jaimie Trueblood /

Pas aussi crâneur qu’on aurait pu le croire, Gondry garde ses tours dans sa manche jusqu’à ce qu’il en ait vraiment besoin. Donc, l’action se déroule avec simplicité et efficacité : avec des poursuites de voitures, des fusillades et des chasses à l’homme. Tout s’harmonise à la perfection avec le sentiment qu’il s’agit d’un film dans le moule des personnages des comic-books classiques.

Les moments forts du film sont faits comme une bande dessinée en mouvement : la scène de voiture, la dissection de la scène de combat de Kato et une superbe scène d’écran divisée avec un groupe de bandits violents.

En ce qui concerne Rogen, son côté d’adolescent attardé fera grincer des dents ceux qui n’aiment pas vraiment ce qu’il fait à l’habitude, mais son charme comique nous donne plusieurs rires pendant le visionnement, ce qui est principalement attribuable à sa complicité avec Chou et plusieurs échanges classiques avec la journaliste incarnée par Cameron Diaz.

Muni d’une bande sonore éclectique, quelques brèves apparitions surprises et plusieurs gadgets à rendre James Bond «vert» de jalousie, le seul vrai gaspillage du film est le talent de Christopher Waltz en bandit-pantomime.

Version originale : 'The Green Hornet'