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Le secteur financier se passionne pour le changement climatique

Écrit par Charles Callewaert, La Grande Epoque
19.01.2011
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  • Les inondations à Rockhampton au nord-est de l’Australie le 5 janvier 2011. (Torsten Blackwood/AFP/Getty Images)(攝影: / 大紀元)

  Les résultats d’une enquête commanditée par le ministère allemand de l’Éducation et la Recherche, et publiée le 12 janvier dernier par l’Initiative Finance du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP Finance Initiative) et le Sustainable Business Institute (SBI), montrent que le monde de la finance s’intéresse de plus en plus au changement climatique. Plus de 60 institutions financières internationales parmi les plus grandes banques, compagnies d’assurances et fonds d‘investissement des pays développés et émergents ont accepté d’y répondre et exprimé un besoin croissant d’informations sur le changement climatique et ses impacts physiques et géographiques.

Accroissement des risques financiers liés au changement climatique

Les scientifiques du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Évolution du Climat (GIEC) pointent régulièrement les émissions de gaz à effet de serre comme étant les principaux responsables du changement climatique et ne manquent pas de recommandations sur la nécessité de les réduire. Parallèlement, les évènements extrêmes deviennent de plus en plus fréquents, violents et le coût des réparations augmente chaque année. Il n’est donc pas étonnant que près de 80% des répondants s’attendent à voir les risques liés au changement climatique gagner de l’importance dans le futur. Cependant, selon les institutions financières, les rapports relatifs au changement climatique ne fournissent pas de données suffisantes pour leur permettre, ainsi qu’à leurs clients, d’élaborer des stratégies d’adaptation. L’enquête révèle en effet qu’un tiers seulement des personnes interrogées se sentent suffisamment bien informées sur le changement climatique et ses conséquences.

Besoin d’informations fiables pour évaluer les risques

Les informations sur la fiabilité des prévisions climatiques sont les plus attendues pour 80% des personnes interrogées, suivies des données météorologiques historiques. De plus on constate un manque d’informations très important sur l’ensemble des secteurs économiques, en particulier sur ceux de l’agriculture, de la production d’électricité, du bâtiment et des infrastructures. Or, pour gérer les risques climatiques affectant leurs portefeuilles commerciaux et prendre des décisions pertinentes, les institutions financières doivent disposer d’analyses prédictives adaptées à la durée de leurs contrats, aux régions où sont situées les opérations de leurs clients, et aux risques matériels pouvant affecter les actifs assurés ou achetés à crédit.

Répondre à cette demande pour un assureur ou un réassureur nécessite d’identifier les risques, de les quantifier et de les valoriser en tenant compte d’un environnement changeant. Parallèlement, les modifications climatiques entraînent des évolutions du marché de l’assurance, qui doit concevoir de nouveaux produits pour s’adapter aux nouvelles demandes (transfert de risques) et conquérir de nouveaux marchés. La situation est différente pour les gestionnaires d’actifs et de crédit: ils se sentent actuellement moins concernés, car les effets physiques du changement climatique n’ont pas encore eu de vraies conséquences financières, mais restent parfaitement conscients qu’ils devront bientôt intégrer le risque climatique dans leurs offres de crédit.

Un marché émergent: l’information climatique

Comme l’a déclaré Paul Clements-Hunt, responsable du PNUE-FI, «cette étude est une première étape dans l'identification de ce dont nous avons besoin pour que les institutions financières puissent commencer à jouer leur rôle dans l'accélération de la transition de nos économies vers des économies vertes». Pour y parvenir, il est nécessaire que les institutions financières bénéficient d'un meilleur accès à l'information scientifique, telle que les prévisions liées au changement climatique, la modélisation, l'analyse et l'interprétation de données.

L’expertise climatique devient donc un marché émergent dans la compétition entre acteurs financiers: ainsi, la quasi-totalité des 65 participants se déclarent prêts à coopérer avec les fournisseurs de données, instituts de recherche et autres partenaires publics ou privés afin d’améliorer l’information au sujet du changement climatique. Parmi eux, les assureurs et réassureurs se révèlent les plus intéressés et les plus pressés. Comme le souligne Mark Fulton, directeur général de la section Conseil sur le changement climatique de la Deutsche Bank et président adjoint du Groupe de travail sur le changement climatique (CCWG) de l'initiative UNEP FI: «Les institutions financières sont expertes dans l'identification, la quantification et la tarification des risques. Cette expertise peut être d'une grande valeur pour la société dans son ensemble face à l'incertitude liée à l'évolution des tendances climatiques et aux risques importants qu'elle sous-tend. Nous devons œuvrer au renforcement de l'accès à l'information climatique scientifique et améliorer la fiabilité et la précision de nos modèles climatiques».

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