Le gouvernement intérim tunisien se forme dans le chaos

Écrit par Marco’t Hoen, La Grande Époque
26.01.2011

  • Soldats de garde devant un char à Tunis le 16 janvier 2011. D’importants échanges de tirs ont été entendus dans le centre de la capitale tunisienne, dimanche, entre les forces de sécurité et les manifestants dans les immeubles (Fred Dufour/Getty Images)(攝影: / 大紀元)

Le président par intérim de la Tunisie a dit, dimanche, qu’un nouveau gouvernement de coalition sera annoncé lundi. Cette annonce arrive alors que les autorités se battent pour maintenir le pays après la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali vendredi à la suite de l’escalade des manifestations contre son règne autocratique. Le Premier ministre Mohamed Ghannouchi a déclaré que le nouveau gouvernement «ouvrirait une nouvelle page dans l’histoire de la Tunisie» selon Reuters.

Cela a commencé, il y a un mois, alors que la population proteste contre le chômage, intensifié par un soulèvement de la population contre le règne de Ben Ali. Le peuple, révolté par le manque de liberté d’expression et les mensonges de Ben Ali pendant ses 23 années comme président, continua à protester, malgré la promesse de celui-ci, mardi, de démissionner en 2014.

La situation dans la capitale, Tunis, a été explosive depuis la fuite du président avec des heurts entre le service de sécurité loyal à Ben Ali et les forces spéciales tunisiennes dimanche, avec des pillages et le chaos dans les rues.

Ben Ali avait nommé Ghannouchi comme président par interim avant de s’enfuir vendredi, mais le Conseil Constitutionnel Tunisien a nommé le porte-parole du Sénat, Fouad Mebazza, comme président par interim samedi.

Fouad Mebazaa a demandé à Ghannouchi de l’aider à former un gouvernement d’unité nationale et les autorités parlent d’élections présidentielles qui devraient avoir lieu dans deux mois selon Reuters. Après les négociations à Tunis dimanche, trois partis candidats de l’opposition se sont vus nommer à des fonctions dans le gouvernement provisoire aussi bien que deux officiels du gouvernement de Ben Ali, un ministre des Affaires étrangères et un ministre de l’Intérieur récemment nommé qui continueront à faire le même travail dans le gouvernement par intérim, selon Reuters.

Pendant le règne de Ben Ali, les partis d’opposition officiellement reconnus ont été limités à exécuter une opposition appropriée et un nombre de ces partis, comme le parti islamique, ont été tout à fait interdits. Selon l’Agence de Presse Africaine, la crédibilité du gouvernement provisoire est mise en doute et la foi du peuple, résolu à la paix, n’est pas grande.

  • Le Premier Ministre Tunisien Mohamed Ghannouchi (D) rencontre le parti d’opposition de gauche en Tunisie Ettajdid (milieu), chef du parti Ahmed Brahim (G) pour composer un gouvernement le 15 janvier 2011 à Tunis (攝影: / 大紀元)

 

Pendant le week-end, de nombreux incidents violents ont été attribués aux forces de sécurité présidentielles. Les loyalistes ont sillonné les rues en tirant aveuglément, pillant les magasins, les maisons, et incendiant des bâtiments. Les forces spéciales tunisiennes étaient stationnées avec des tanks près des immeubles publics autour de Tunis.

Ali Seriati, chef de la sécurité de Ben Ali, a été arrêté pour avoir fomenté l’instabilité dimanche et environ 1000 gardes présidentiels se sont heurtés à l’armée près du palais présidentiel à Carthage. Un chroniqueur du National et Emarat Alyoum, Sultan Al Qassemi, a raconté que l’armée était victorieuse à la fin du conflit.

Ben Ali est en Arabie Saoudite après s’être vu refuser l’asile politique à Malte et en France.

Plusieurs pays ont vivement recommandé à leurs touristes de quitter la Tunisie. Après avoir accepté Ben Ali, l’Arabie Saoudite a affrété plusieurs avions pour rapatrier des familles saoudiennes vivant en Tunisie.

La Secrétaire d’État, Hillary Clinton, a appelé le ministre des Affaires Etrangères tunisien Kamel Morjane, dimanche, pour exprimer le soutien des États-Unis à la Tunisie comme au peuple «et leur gouvernement qui passe une période de transition significative».