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L’année de la biodiversité est finie. Les abeilles et la recherche scientifique s’activent

Écrit par Heloïse Roc, La Grande Époque
07.01.2011
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  • fleurs(攝影: / 大紀元)

Des scientifiques de l'université de Newcastle ont prouvé que les abeilles identifient les fleurs toxiques et peuvent ainsi éviter de les consommer. Cette étude a été publiée dans la revue Current Biology Journal. Les abeilles reconnaissent le nectar toxique à l’odeur. Les chercheurs britanniques démontrent que grâce à une substance neurochimique appelée sérotonine, les abeilles sont capables de détecter les fleurs toxiques: elles s’éloignent des végétaux pollués. Cependant, l’étude révèle aussi que les abeilles doivent tout d’abord avoir été malades après avoir absorbé ce nectar toxique, pour ensuite être capables de l’identifier, de le reconnaître et de l’éviter, en l’excluant de leur consommation.

Les abeilles détectent les fleurs nocives par l’apprentissage

Le docteur Geraldine Wright, directrice du Honeybee Lab, souligne l’importance de cette découverte: en comprenant comment les abeilles identifient les fleurs contaminées, il serait possible de cultiver des végétaux qui n’en contiennent pas et ainsi protéger les abeilles. «Éviter les toxines dans l'alimentation est aussi important que de consommer des nutriments», explique le docteur Wright. Les abeilles détectent les aliments nocifs par l’apprentissage. «Nous montrons ici que, tout comme l'homme, les abeilles ne peuvent pas sentir qu'elles consomment des toxines mais elles peuvent apprendre à éviter les fleurs contenant du nectar qui les rendrait malades.» En effet, aujourd’hui la mortalité des abeilles est devenue un sujet brûlant d’inquiétude. Leur survie est capitale car elles sont indispensables à l’environnement. «Le problème est que les abeilles pourraient être obligées de se nourrir de nectar toxique si elles n'avaient pas d'autre choix, par exemple lorsqu'on les introduit dans un grand verger pour sa pollinisation», dit elle.

La disparition des abeilles et les conséquences sur l’écosystème

«Si l’abeille venait à disparaître, l’homme n’aurait plus que quelques années à vivre», disait Einstein. Les abeilles sont autant productrices de miel qu’elles sont indispensables à la pollinisation des fleurs et des plantes. Elles jouent un rôle important dans l’ensemble interactif des écosystèmes. Elles sont un élément des cycles de vie des diverses espèces végétales. Sans abeilles, certaines espèces végétales et par là même celle de certaines espèces animales seraient amenées à disparaître.

Des études ont montré que l’abeille était responsable de plus de 80% des transferts efficaces en matière de pollinisation, les 20% restants étant accordés à d’autres types de pollinisation (vent, autofécondation, animaux). Ainsi, des chercheurs de l’INRA ont démontré que la pollinisation de l’abeille pour l’oignon contribue à 70% de sa semence et qu’«au-delà du simple rendement, la qualité germinative des graines issues des fleurs visitées par les abeilles est supérieure de plus de 10% à celle des graines produites par les fleurs pollinisées uniquement par le vent». D’après le syndicat des apiculteurs «la pollinisation permet la fécondation des plantes et sans fécondation la fleur meurt annulant toute possibilité de développer des fruits ou des graines, qui sont la base même de la chaîne alimentaire».

L’élevage d'abeilles, une pratique courante dans l'antiquité

L’histoire des abeilles accompagne celle de l’homme. De nombreuses peintures murales égyptiennes en témoignent et déterminent que l'élevage d'abeilles était une pratique courante dans l'antiquité. Récemment, une équipe d'archéologues dirigée par le professeur Amihai Mazar de l'université hébraïque de Jérusalem a apporté la première preuve de l'existence d'une industrie apicole dans le Moyen-Orient antique (étude publiée dans la prestigieuse revue, Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), en mai 2010.) Les chercheurs ont découvert des ruches vieilles d'environ 3.000 ans (fin du Xe ou début du IXe siècle av. J.-C.) sur le site archéologique de Tel Rehov dans le nord d'Israël. Ainsi, depuis l’aube de l’humanité, l’homme savoure le miel. Mais, aujourd’hui ce précieux nectar se fait rare car les abeilles sont malades. L’homme est jugé coupable de ce constat car il a surexploité la nature et usé de produits chimiques pour produire plus.

En conséquence, dans les ruches, les colonies d’abeilles sont vulnérables aux maladies et les infections se répandent rapidement. De plus, elles sont fragilisées lors de la pollinisation par de nombreux pesticides, fongicides et herbicides utilisés dans l'agriculture. Bien qu’il soit admis que les pesticides ne sont pas la seule menace au déclin des abeilles, les scientifiques restent persuadés que les produits chimiques y contribuent fortement.

  • fleurs(攝影: / 大紀元)

L’apiculture roumaine récompensée et la biodiversité

Lors du dernier congrès mondial Apimondia qui a eu lieu à Montpellier, du 15 au 20 septembre 2009, la Roumanie a été récompensée par une médaille d'or, deux médailles d'argent et deux médailles de bronze. Le miel roumain a été primé et la génétique des abeilles roumaines reconnue comme une des meilleures au monde. Les terres roumaines ont été peu exploitées pendant la période communiste. Ainsi elles jouent un rôle de réserves pour la biodiversité. Selon l’INRA, on trouve de nombreuses plantes médicinales sur les terres roumaines, car, à ce jour, il reste encore trois millions d’hectares où la flore sauvage est riche et variée. C’est une nourriture de premier choix pour les abeilles.

Une chercheuse de l'Institut de Recherche et Développement Apicole donne le chiffre de 12% de mortalité hivernale en Roumanie, ce qui semble normal pour la communauté apicole. Ce taux de mortalité est très inférieur aux taux observés dans la plupart des pays européens. Au premier coup d’œil, les facteurs environnementaux y seraient pour beaucoup. En tout état de cause, il serait intéressant d'étudier les conditions de développement des ruchers en Roumanie.

Année Internationale de la biodiversité et les abeilles

Le Sommet de Nagoya (Japon) témoigne du succès de l’Année Internationale de la Biodiversité, mais rien n’est achevé. Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles et ses partenaires continuent à se mobiliser pour favoriser la biodiversité dans nos territoires.

Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles organise son prochain colloque à Paris le 25 janvier 2011. Il sera placé sous le haut patronage du président de la République, Nicolas Sarkozy.

Les scientifiques du monde entier, des experts agricoles, apicoles, environnementaux et des décideurs économiques interviendront pour partager leur analyse. Chaque année cette manifestation est devenue incontournable. Les professionnels du secteur, des scientifiques, des élus et des journalistes s’y donnent désormais rendez-vous.

Au-delà du bilan de l’année de la biodiversité et du sommet de Nagoya, des recherches scientifiques sur la mortalité des abeilles seront présentées. Les engagements des acteurs de terrain seront analysés. Les discussions tourneront autour d’une nouvelle stratégie politique européenne en faveur de la biodiversité à mettre en place.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.