Des photos d’icônes rendent éternelle la fantaisie hollywoodienne, dans une exposition à Londres.

«Hollywood est une cage... pour garder captifs nos rêves», John Huston.

«Glamour of the Gods» - ni plus ni moins, c’est ainsi que s’intitule l’exposition de portraits photographiés, programmée du 7 juillet au 9 octobre 2011, à La Galerie nationale des portraits à Londres. L’exposition célèbre l’époque d’or d’Hollywood: des années 1920 aux années 1960. Parmi les portraits, des personnalités très connues comme Rita Hayworth, Greta Garbo, Clark Gable, Marylin Monroe, James Dean et bien d’autres encore.

Mais, de quelle façon la photographie a-t-elle contribué à la création de la gloire et de l’illusion d’un nouveau monde?

L’industrie des stars

«Si tous ceux qui rêvent d’Hollywood savaient combien tout cela est difficile», disait Greta Garbo.

Il n’y a aucun doute, car si l’on compare les débuts du cinéma européen à ceux du cinéma américain, les différences sont importantes. Dès sa création, l’industrie cinématographique hollywoodienne s’est choisi un but: donner au public ce qu’il aime et attirer le plus des gens possible au cinéma. Le cinéma était une chose nouvelle pour le public et donc il se devait d’être compris par le plus grand nombre. Une des méthodes privilégiées pour attirer les gens au cinéma a été de transformer les acteurs en stars.

Le public venait voir le film non parce que l’histoire était intéressante mais parce que leur acteur favori y jouait.  

Les portraits sont devenus le moyen de préserver l’image de la star aux yeux du public. Grâce à la caméra argentique on pouvait créer des effets dramatiques, des angles spéciaux et une profondeur dans le processus de développement des photos: le tout pour créer les icônes d’un monde radiant. L’aspect économique a influencé l’esthétique du cinéma hollywoodien et en conséquence a agi sur la façon dont on percevait la réalité.

Le sourire

«Je voulais faire un autre film qui nous fait rire ou pleurer, et où on se sent bien par rapport au monde. Je voulais faire quelque chose qui nous rende heureux. On traverse des temps difficiles et l’on doit sourire encore plus. Les films hollywoodiens sont là pour  remplir cette fonction» a déclaré Steven Spielberg

Avec l’histoire d’une industrie qui débute autour des intérêts économiques, le cinéma hollywoodien est unique en son genre. Quel Parisien n’est pas allé voir, un samedi après midi un film américain des années 1950, dans l’un des petits cinémas de la rue des Écoles?

Pouvons-nous ne pas adorer le toupet de Viviane Li et le charme de Clark Gable dans Autant en emporte le vent ou être intrigué par Kim Novak dans Vertigo, Omar Sharif dans Docteur Jivago, Audrey Hepburn, Elizabeth Taylor, Betty Davis, Judy Garland, Catherine Hepburn... peut-on oublier Casablanca? Il y a quelque chose dans cette beauté et fantaisie que nous apportent ces films, dans l’esthétique dramatique détachée de la réalité qui reste ancré dans notre mémoire, quelque chose qui a un lien direct avec l’apparence et la personnalité des acteurs. C’est un monde créé qui nous permet de voir l’homme sous une autre lumière: une image qui est presque toujours belle et parfaite.

Jusqu’aux années 1960, le cinéma d’Hollywood a continué à se développer grâce à des acteurs et directeurs importants comme Alfred Hitchcock, Charlie Chaplin, Elia Kazan, Orson Welles et bien d’autres. Il a réussi à amener des personnages intéressants et inoubliables à l’écran. Il y a des films que l’on ne peut pas s’empêcher de revoir encore et encore.

Cependant, il n’y a aucun doute que l’ambition de plaire au public et de s’enrichir est encore aujourd’hui un facteur important dans la création d’un film et dans le choix des acteurs. Dans le passé comme dans le présent, l’image de l’acteur et la gloire qu’il suscite participent au succès de cette industrie.