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Au commencement fut la lumière

Écrit par Maya Mizrahi
02.10.2011
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  • Le photographe Léonid Pedrol(攝影: / 大紀元)

Le fabuleux voyage du photographe Léonid Pedrol, des hautes montagnes de Tai-Shan à l’endroit le plus bas au monde

«Sans sentir la lumière dans la nature, il n’y a aucune possibilité de faire une bonne photo», explique le photographe Léonid Pedrol, lors de notre rencontre dans son studio qui se trouve au musée du pays d’Israël à Tel Aviv. Après avoir vu les photographies de paysage exposées, Pedrol me montre ses photos de catalogue prises pour le musée, ce qui m’apprend encore plus sur sa nature de photographe. Dans les objets, les circonstances, les évènements, Pedrol cherche et trouve de l’or: «Tu ne dois pas juste savoir photographier», dit-il. «Tu dois le sentir au plus profond de toi pour montrer la vie de l’objet».

Un dangereux voyage

«Il est possible de dire que ce que je fais et ma profession sont complémentaires», est la première phrase que m’a dite Pedrol lors de notre rencontre.

Il a commencé à photographier dans sa jeunesse en Ukraine, son pays natal. Sportif, il pratique le cyclisme et la natation. Après son service militaire, il se joint à un voyage organisé par la ville de Moscou dans les hautes montagnes. «J’ai tellement photographié dans ce pays que je voulais voir quelque chose de nouveau et de très spécial. Nous étions sept copains, et moi j’étais le photographe», raconte-t-il. Ils sont partis pour un voyage dangereux et difficile, vers les montagnes de Tai-Shan, situés entre le Tibet et la Chine. «Ce n’était pas à proprement parler un voyage. C’était une expédition de cartographie et tout était planifié», ajoute-t-il.

Malgré les difficultés de la mission, Pedrol savait ce qu’il recherchait, et a commencé une documentation personnelle… «Je suis allé là-bas pour trouver quelque chose d’extraordinaire. De temps en temps je disais à mon compagnon de cordée de s’arrêter pour que je puisse réaliser le meilleur cadrage possible. Les autres ne nous attendaient pas et nous devions nous précipiter. Parfois je devais me lever à deux heures du matin. Mais un jour j’ai vu pour la première fois dans ma vie une chose formidable: j’étais au-dessus d’un nuage. Chaque fois que je voyais une chose intéressante, qu’une personne ordinaire ne peut pas voir, je la photographiais.»

Est-ce que les épreuves physiques étaient nécessaires au voyage vers «la bonne photo»?

Parfois j’ai marché pendant des heures. C’était très difficile et soudain je voyais quelque chose de spécial et j’étais obligé de sortir ma caméra. Dans des moments comme celui-ci tu oublies la difficulté. Cela m’a aidé à comprendre la façon de faire pour mieux sentir le paysage et me lier à la nature. Face à l’immensité de la nature une personne ne peut se trouver qu’à l’intérieur de celle-ci.

  • Le désert de Yeuda en Israël. (攝影: / 大紀元)

Peux-tu expliquer cela?

Tout ce que je ressentais, c’était seulement l’esprit d’aventures, je ne craignais rien, tous les autres étaient de grands sportifs. Mais l’homme ne peut pas changer la nature, particulièrement dans ces hautes montagnes: par exemple parfois nous avons marché en sachant que le bruit que nous faisions pouvait facilement provoquer une très puissante chute de neige de la montagne d’à côté; l’homme doit connaître sa place.      

Retour dans le temps

Chaque fois que je photographie j’ai besoin que la photo montre une histoire incroyable et que les autres la voient comme moi je l’ai vue. J’ai besoin de transmettre un message et une histoire de l’endroit où j’ai été.

Depuis que Pedrol est arrivé en Israël, en 1994, il fait face à de nouveaux défis. En dehors du fait qu’il est le directeur du département de photographie du Musée de l’Etat d’Israël, il photographie pour le National Géographic et est à la tête d’un projet qui aide les jeunes photographes immigrants dans leur quête d’identité. Pedrol expose partout dans le monde des photographies de la Mer morte et de Jérusalem. Ces aspects variés de son travail se complètent, exactement comme les éléments, les couches et les textures de ses images.   

«Je cherche la lumière», dit Pedrol et il ajoute: «En tant que photographe, quand je travaille sur un catalogue, je construis la lumière. Je le fais pour montrer aux spectateurs les choses spectaculaires, comme dans le verre par exemple». Il me montre une image d’un verre à pied qui révèle des angles intéressants et dit: «Ce que la lumière expose avec cette image, ce sont des choses que l’on ne peut pas voir avec l’œil. Quelqu’un m’a dit que même à l’exposition, avec l’éclairage on ne pouvait pas voir tous les angles. Tu ne dois pas seulement savoir photographier tu dois le sentir au plus profond en toi pour montrer la vie de ce verre».

Il sort un autre catalogue, cette fois un catalogue d’objets archéologiques anciens: «Quand j’ai touché pour la première fois ces outils historiques, j’ai senti une chose très intéressante. Jusque-là, j’avais vu ces choses à travers une vitrine, dans des musées. Ici, je les ai tenues dans mes mains et j’ai senti comment l’homme des temps anciens les a créées il y a des milliers d’années. Je les tiens dans mes mains et je cherche à travers la lumière l’époque à laquelle l’homme les a créées».

«Ce travail m’a beaucoup aidé à comprendre la lumière de la région de la Mer morte et d’Israël». Pedrol raconte que quand il a commencé à photographier en Israël, les deux premières années, ses photos de paysages n’étaient pas réussies. «Je ne pouvais pas sentir la lumière - je n’ai pas ‘senti ce paysage du commencement.. Maintenant je sais déjà sous quel angle photographier et à quel moment, pour faire ressortir quelque chose de merveilleux».

  • Photographie de la mer Morte dans les années 2000(攝影: / 大紀元)

Soudain je réalise que Pedrol ne photographie pas le paysage pour photographier un paysage, ni le verre pour photographier un verre. Il les utilise pour exprimer une complexité poétique, quelque chose de la vie. Je lui exprime cela et il sourit.

Que photographies-tu?

Chez chaque photographe c’est différent. Chez moi c’est une image qui est complète dans son histoire. Il y a de la lumière, et de l’ombre et on peut sentir sa tridimensionnalité ainsi que l’équilibre et l’harmonie. Toutes les lignes montrent l’intérêt de la nature. Toutes ces lignes c’est le mouvement de la photo et l’homme se trouve déjà à l’intérieur et il sent la tridimensionnalité. On m’a demandé: comment fais-tu pour qu’aucune image ne ressemble à l’autre? Je dis en rigolant qu’à chaque fois que je photographie, un ange passe. Je pense aussi qu’il y a une différence entre mes photos et celles des autres et que c’est une bonne chose. Cela vient aussi de la nature de l’homme, de son ventre, de la façon dont il fait ressortir le paysage. On me demande: comme l’as-tu fait? En fait, je n’ai rien fait, j’étais seulement dans la nature et cela s’est produit.

Depuis le mois d’août une exposition intitulée A life Fragment s’est ouverte à la mairie de Copenhague au Danemark.

Pour plus d’information: http://www.leonidpadrul.artphotoisrael.co.il/index.htm

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