Disparition de défenseurs des droits de l’homme chinois

Écrit par Gu Qing'er, La Grande Epoque
28.10.2011

  • Le militant chinois aveugle Chen Guangcheng avecsa famille avant sa condamnation à quatre ans de prison. (STR/AFP/Getty Images)(攝影: / 大紀元)

Un groupe d’activistes internet essayant de rendre visite à l’avocat aveugle des droits de l’Homme, Chen Guangcheng, ont été détenus par les forces de sécurité, selon des dissidents contactés par La Grande Epoque. Chen est depuis plusieurs mois assigné à résidence par des voyous, qui de temps en temps font des raids et des passages à tabac. Son cas a reçu un soutien international de groupes des droits de l’Homme.

Les activistes ont appelé leur pèlerinage la «visite du 5 octobre à Chen Guangheng», mais dans l’après-midi du 5 octobre, aucun d’entre-eux n’était joignable par téléphone et les derniers messages qu’ils ont laissé étaient des cris d’aide désespérés.

Chen est devenu célèbre quand il a été interviewé par le Time Magazine en 2005, au sujet de son enquête sur les avortements forcés organisés par le régime. Il vit à Linyi, dans la province de Shandong.

Trouvant que son action dérangeait, les autorités communistes l’ont jugé en août 2006 coupable de «troubles à l'ordre public, dégradation volontaire des biens de l’État et obstruction de voies de circulation» et l’ont condamné à quatre ans de prison.

Mais après sa libération il a été assigné à résidence. Il n'a aucun contact avec le monde extérieur, et un groupe de vigiles surveille sa maison, éloignant avec des pierres les éventuels visiteurs, et torturant Chen et sa femme en captivité. Liu Shasha, un activiste internet, a été le premier à concevoir l’idée de rendre visite à Chen, et a convaincu cinq autres de Xuzhou, de la province de Jiangsu. Ils ont regroupé leurs forces avec des activistes locaux tels M. Xu et un moine bouddhiste appelé Shi Chexin. Tous les neuf sont aujourd’hui injoignables, selon les appels téléphoniques faits par La Grande Epoque, et selon les personnes qui ont essayé de prendre contact avec eux.

Miao Jue, un activiste des droits de l’Homme inflexible, qui s’est intéressé au cas de Chen a raconté à La Grande Epoque que tous les téléphones portables étaient coupés. Le dernier appel que Miao Jue a reçu était de Liu Shasha à 15 heures, le 5 octobre. Trois heures avant la tentative de visite, Zhu Wenli de la province de Jiangsu avait été capturé. Zhu avait précédemment reçu un appel de Liu Shasha lui disant: «Je suis en danger». Plus aucune nouvelle ne lui est ensuite parvenue.

Freemoren, un portail d’information sur Twitter qui suit les cas des droits de l’Homme, a interviewé Zhu Wenli alors qu’il traversait les champs de maïs autour de la maison de Chen Guangcheng. Il a été découvert et les hommes hurlaient «500 yuans, 500 yuans, nous obtiendrons 500 yuans de récompense». Cela fait environ 59 euros. Zhu a expliqué au téléphone que le terrain autour de la maison de Chen Guangcheng avait été nettoyé de toute végétation, certainement pour que les vigiles puissent surveiller plus facilement. Il a dit que les vigiles qui patrouillaient dans les entrées et sorties de la ville, et autour de la maison de Chen étaient payés 100 yuans par jour, soit 11 euros. Peu de temps après cet appel, Zhu n’a plus donné signe de vie, certainement capturé. Le 5 octobre, Miao Jue a raconté à Voice of America que dans sa conversation avec Zhu, les villageois lui avaient raconté que Chen Guangcheng était mort. La Grande Epoque est incapable de donner d’autres informations au sujet de cet échange, parce que Miao Jue elle-même a disparu peu de temps après. Un employé d’un hôtel à Zuzhou, où elle était descendue, a dit qu’elle avait été emmenée par la police.

Le cas Chen a reçu une sympathie particulière auprès des internautes et autres. Le 5 octobre n’est pas le seul jour de ce genre. L’affaire Chen, au nom de groupes salis par le parti communiste chinois est un exemple cuisant, et beaucoup ont cherché à l’aider dans son action désintéressée, ces dernières années.

Après avoir effectué sa peine de prison, Chen est rentré chez lui en septembre 2010, il est depuis sous surveillance 24h sur 24. Plus de dix gardes tournent autour de chez lui, jour et nuit, et les autorités ont installé un système qui brouille les ondes des téléphones portables dans ce secteur.Sa mère, âgée, est la seule à être autorisée à sortir de la maison pour faire les courses nécessaires, mais toujours accompagnée d’un garde. Quelques mois après que Chen a été assigné à résidence, une vidéo a circulé sur le net détaillant les conditions de sa détention. Cela a conduit les hommes qui gardaient la maison à un raid pendant lequel Chen et sa femme, Yuan Weijing, ont été passés à tabac. Un internaute chinois, évoquant le cas de Chen a écrit: «Les prisonniers de guerre sont mieux traités que Chen Guangcheng». Peu de temps après, un autre internaute a répondu: «Parce que les prisonniers de guerre se sont rendus. Pas Chen Guangcheng».